Aide pour restauration Chamelot 1873

Bonjour,
Voici une partie d'un heritage familial auquel je tiens énormément.
Je voudrais le restaurer du mieux possible en vu de le transmettre voir si possible d'aller le faire revivre en stand

J'aurais besoin de vos connaissances d'experts en la matière et je vous posterais régulièrement l'évolution de la prétoire qui appartenait probablement à mon arrière arrière grand père dragon pendant la 1ère guerre mondiale.

Merci d'avance pour vos précieux conseils

Le voici entièrement démonté.

Il semble tout à fait récupérable et assez facilement , à voir cependant pour le canon.

il y a plusieurs tutos sur le forum qui peuvent t'être utiles en fonction du degré de finition que tu veux obtenir. Un exemple ici d'une arme en bien plus mauvais état.

https://www.tircollection.com/t9745-mon-bateau-de-gibbs-a-moi-un-74-en-piteux-etat-tutoriel-concernant-la-restauration-d-un-1874?highlight=gibbs

Il paraît en très bon état, ce 73 ! Alors il y a 2 écoles :

Soit tu privilégies la mécanique et une fois l'extérieur dérouillé tu lui laisses ses piqures et crevasses ; du coup tu lui laisses aussi sa matière, ses volumes et ses arêtes. Et il n'en fonctionnera que mieux, avec le minimum de jeu possible.

Soit tu préfères un truc bien brillant pour le retrouver la nuit si tu le perds dans un bois, allégé parce-que ces machins ça pèse le poids d'un âne mort et aux angles bien arrondis pour être plus doux au toucher.

Si j'avais rien dit dans le genre, certains auraient cru que j'avais attrapé la mûrie qui sévit ces temps-ci.

Je ne donnerais de conseils que pour la première option...
La rouille, c'est bien de la gratter avec un truc pas trop dur, qui ne raye pas, comme un couteau en inox au rabais, le genre qui ne coupe que 2 minutes et dont l'arête devient vite bien arrondie. Tenu à pleine main par la lame, pour gratter avec précision là où c'est nécessaire.
Mais la rouille se gratte plus nettement si elle est bien sèche, parfaitement dégraissée, ce qu'on peut obtenir par trempage - brossage dans de la "lessive de soude" (soude caustique NaOH relativement concentrée : KWay, lunettes et gants plastique obligatoires). Ensuite rinçage abondant à l'eau claire (pas besoin de neutraliser plus que ça) terminé à l'eau bouillante. Ou bien, en dernier rinçage, tout mettre dans une casselolle d'eau, faire bouillir et à ce moment sortir les pièces une par une avec une pince à servir (dans l'autre main un gant épais, car il faut agiter la carcasse en tous sens pour en faire tomber les gouttes). L'objectif étant que ça sèche instantanément.
Ensuite il faut travailler les pièces rapidement car ça rouillerait très vite, mais en cette saison les pièces en attente peuvent se conserver dans un sachet plastique bien serré, pour diminuer la quantité d'air emprisonné et empêcher son renouvellement.
Le grattage est alors net car la poussière détachée ne colle pas.

N'empêche que le fond des piqures sera encore garni de rouille, qui pourrait se réveiller un jour ou l'autre.
Il faut donc au besoin terminer à l'acide faible : trempage relativement bref (sous surveillance) dans du vinaigre blanc (éventuellement salé) ou plus long dans de l'acide oxalique (ou une décoction de vert de rhubarbe, c'est justement la saison et comme c'est un acide oxalique peu concentré ça peut y rester des heures voire une journée ; changer la soupe quand elle devient noire).
Même rinçage, sans doute une petite neutralisation en cas de vinaigre (carbonate de soude), séchage à l'eau bouillante et ça peut être re-huilé.

Cela reste très dépoli et micro-râpeux, alors un petit lissage à la laine d'acier imprégnée d'huile de cuisine, "dans le sens du poil" et en évitant de s'apesantir sur les angles. L'intérêt de l'huile de cuisine c'est que la boue qui se forme au frottage se nettoie beaucoup mieux au savon que si c'était une huile de pétrole. Eviter ça sur le bois, de micro-particules d'acier pourraient s'y incruster et plus tard rouiller.

Y-en a quand même pour un moment ! Mais ça permet d'éliminer un maximum de cochonnerie en conservant un maximum de l'arme d'origine.

Cela pourrait être bien de commencer par le petit jouet posé à côté sur la première photo. Certes il n'en mérite sans doute pas tant, mais mieux vaut se faire la main...

au moins les vis ne sont pas grippées un bon coup de brosse nylon (ça marque moins que les autres)  montée sur une perceuse et tu y verras plus clair.

J’ai un ami qui en a trouvé un dans un état similaire, démontage, un coup de brosse douce en laiton, puis j’ai inauguré l’électrolyse (que je connaissais depuis longtemps), sauf pour les ressorts. 
J’ai été tellement content du résultat que j’ai regretté de ne pas l’avoir utilisée avant.
Et en plus pas de risque de rayer...

Bonjour,

C'est un modèle de marine? le numéro de série parait ne pas avoir de lettre préfixe?
Dans ce cas, il n'a pas pu appartenir à un dragon...
regarde ici pour tout savoir dessus: https://www.revolver1873.fr/
Et pense à me transmettre les informations pour remplir mes tableaux de recensement!

Si c'est bien un modèle de marine, le numéro de série le place en 1887, soit une arme de la 2e commande, donc calibre en 11mm73.

Au niveau de la restauration, privilégier la conservation des marquages et poinçons. C'est très important!

De l'électrolyse j'en ai fait beaucoup, mais pas pour des pièces aussi peu attaquées.
Bien sûr le 73 était blanc, donc pas de vestiges de bronzage à préserver.
Alors ça pourrait se faire, mais comme il faudrait tout de même brosser, gratter un peu, rincer, sécher, pas sûr que ce serait beaucoup plus rapide. Parce qu'il faut croire, si on veut enlever TOUTE la rouille jusque dans les moindres recoins, sans en laisser une miette, le courant électrique ne fait pas tout, il faut l'aider.

Perso je serais favorable a l'electrolyse, aux brossages et grattages avec outils non ferreux, mais je me mefierais des produits acides (soude, etc...) qui risquent d'endommager surtout les ressorts mais le reste aussi (par exemple le pontet est aussi un ressort, et de nombreuses pieces ont recu un traitement specifique).
Mais pour faire simple, commencer par un bon rincage au degripoil, puis coup de chiffon appuyé, et ca devrait deja donner une idee de l'etat de surface actuel.

il faudrait des gros plan des marquages

Je fais le pari d'un S1886, avec R et T cerclés à gauche. Qui tient ?

Mince, je me suis trompé de sujet...

GM15 a écrit:Je fais le pari d'un S1886, avec R et T cerclés à gauche. Qui tient ?

Mince, je me suis trompé de sujet...

Le numéro de série place sa fabrication en 1887.
Mais effectivement, ceux que j'ai relevé avec des numéros de série proche (le 16338, pour le plus haut) porte la mention S.1886, donc un canon fabriqué en 1886. (voir le tableau de recensement des modèles de marine: https://www.revolver1873.fr/1873-marine.php )
A voir avec des photos de la bête!

Alors déjà merci à tous pour vos précieux conseils c'est super cool !
Alors pour vous tenir au jus voici ce que j'ai fait : après un bain de quelques heures des pièces dans du coca pour attaquer la rouille j'ai nettoyer à l'éponge douce et liquide vaisselle les différentes pièces.
Après j'ai passé les pièces dans l'eau bouillante histoire de neutraliser l'acide (sans savoir par contre si c'était indispensable mais par prudence)
Suite à ça j'ai réalisé un bain pour faire une électrolyse avec les moyens du bord... Une alimentation de machine de tatouage que je n'utilise plus, du fil d'etain et une clefs de 16 toute neuve dans de l'eau salée.

Voici l'installation :

Et voici actuellement après 1h30 de trempette :

Suite au prochain épisode

Ps : pour les marquages je posterais tout ça petit à petit

Je viens de changer l'eau et voici un petit aperçu prometteur avec de rebrancher l'alim pour une nouvelle session d'1h30.

Il s'agit de l'arrière de la crosse.

Du fil d'étain, je sais pas ... mais j'aurais plutôt pris de l'inox ou du cuivre.
Un outil neuf en anode, je sais : à défaut d'inox une vieille ferraille rouillée suffit bien.

De l'eau salée, je ne sais malheureusement que trop bien : là, t'as tout foiré !

Quand on pose des questions, on attend les réponses ; assez longtemps pour avoir toutes les réponses !
Et quand on tient à un objet on prend son temps, on n'écoute pas le premier potin de couloir venu.

Maintenant tu n'as plus qu'à espérer qu'il n'y avait nulle part la moindre porosité susceptible d'absorber quelques ions chlore ; sinon l'auto-destruction à long terme est amorcée car ces ions sont extrêmement difficiles à déloger...


PS :
- Quand on opte pour l'électrolyse, c'est le traitement "lourd". Alors il passe en premier, les grattages et peaufinages acides viennent après.
- La soude caustique n'est pas un acide, mais une base ; comme l'ammoniaque. Ces deux produits n'attaquent pas l'acier, et n'attaquent même pas un vrai bronzage.
- Le bain d'électrolyse n'a besoin d'être changé que de temps en temps ; tous les 10 ou 20 ans peut-être... (sauf si l'électrolyte se dégrade à l'air, ce qui est le cas de la soude caustique, qui sinon serait le meilleur électrolyte après le cyanure de potassium).

Voici les poinçons qui commencent à apparaître

Pour le moment, c'est normal.
pour en savoir plus: https://www.revolver1873.fr/marquages-poincons-1873.php
il  nous faut le numéro de série pour t'en dire plus, ainsi que la date sur le côté du canon.

Si je suis pas loupé le numéro de série est 16413, il y a bien une ancre sous la crosse et sur le côté du canon il y a S1886.

génial ton site, une mine d’or !!!!
Pas de M a priori sur le canon par contre

De rien pour le site  J'y passe pas mal de temps, il faut bien que ça serve!

Pour ton arme:
c'est donc bien un modèle de marine, 2e commande.
Normal qu'il n'y ai pas le "M" sur le canon.
Normal qu'il y ait une ancre.
Le canon daté de 1886 est cohérent avec les autres armes de la période. Assemblé en 1887.

Merci à toi pour la qualité de ton taf et ces précieuse infos. La valeur marchande m'importe peu mais ça va m'aider à remonter l'histoire du pétard
Penses tu que quelqu'un qui été dans la coloniale vers 1900 puis remobiliser pour 14/18 pouvait en être équipé à Verdun et bataille de la somme dans l'infanterie ou impossible ?

Les revolvers modèles 1873 étaient destinés à la troupe.
Donc, une fois la "mission" finie, ils retournaient à l'armurerie du régiment.

Je ne pense pas qu'un gars de la coloniale soit partis avec son revolver à la retraite, et l'ai repris pour faire la grande guerre.
Déjà, parce que c'est un modèle de marine, et non de la coloniale, et ensuite parce que, comme dit plus haut, cs armes appartiennent à l'état, et non au militaire qui l'utilise.

Seules les armes des officiers leurs appartenaient.

Quentin1873 a écrit:

Seules les armes des officiers leurs appartenaient.

Aussi parce qu'ils les achetaient sur leurs deniers 

capitaine conan a écrit:

Quentin1873 a écrit:

Seules les armes des officiers leurs appartenaient.

Aussi parce qu'ils les achetaient sur leurs deniers 

Officiers de réserve certainement, pour les officies d'active c'est moins sûr vu le petit nombre de 74 produit par rapport au 73. Certes l'arrivée du 92 dont ont été équipés rapidement les officiers a ôté tout intérêt spécifique au 74. Peut être ont-ils pu les conserver  au départ en retraite ou à la dotation du 92, mais je n'ai jamais lien lu à ce sujet. Mystère...