Hausse des Remington égyptiens et espagnols de la Défense Nationale

Bonjour,
ces deux armes utilisaient des munitions aux caractéristiques différentes, aussi je suis étonné que leurs hausses soient similaires...
 Pour l'égyptien :





Pour l'espagnol :





Mais peut-être que les performances des munitions étaient compatibles à une hausse commune, je ne suis pas spécialiste du tir,  quelqu'un pourra sans doute amener des précisions.

Les graduations sont en Yards, ce qui devait aussi fausser un peu la visée par des hommes bercés au système métrique s'ils étaient mal encadrés.
Je cite Amédée Langlois, ancien officier de marine,  qui avait pris une part active à la défense de Paris " Dans un des bataillons de mon régiment, nous avions des Remington. Ils étaient marqués en Yards, c'est à dire en distances américaines et naturellement quand on indiquait la hausse, il fallait tenir compte de la différence entre le yard et le mètre. Nous (les officiers) savions que la la proportion entre marque américaine et la marque française était de 9 à 10, et sans changer la hausse du fusil, nous changions la proportion, voilà tout".

En complément, la hausse du Rolling Block français (calibre égyptien)à boîtier bronze (Rivolier, Bougniard et Blanc) qui ressemble à celle du Remington, mais qui est sans doute marquée en mètres ; on voit les différences avec les hausses d'origine américaines.

Comparaison des miens RB Remington et RB RBB en 43 Egyptien :

c'est la même chose que sur les miens. La base de la réglette mobile sur la hausse du RBB est plus étroite et permet de positionner le curseur sur (450 mètres ?) en bas, alors que sur le Remington c'est sur 5 (500 yards = 457m).
Je ne m'explique toujours pas pourquoi les hausses sont identiques sur les Remington espagnols et égyptiens alors qu'ils n'ont pas des munitions équivalentes...

La question qu'on doit d'abord se poser, c'est si ces fusils avaient une hausse étalonnée avec précision...
Et si les munitions avaient la régularité de celles confectionnées pour les concours de tir.

J'avoue que ça me surprendrait, tout comme je serais surpris que la différence yard / mètre soit sensible pour le troupier moyen.
D'autant que ce n'était pas 1 tireur qui déquillait l'un après l'autre les bisons d'un troupeau, mais quelques dizaines qui grillaient simultanément 4 à 5 grammes de poudre noire sur ceux d'en face qui en faisaient autant ; pour voir la distance, faut déjà voir quelque chose !

Je ne crois pas qu'avant des les acheter, on ait fait expérimenter ces fusils par la Commission de Vincennes...
Ne serait-ce pas pour ça, qu'après on est devenu si maniaque sur l'étalonnage des hausses ?

Pour mon Rolling Block RBB, la hausse est clairement une hausse de Chassepot (éventuellement retouchée, ou pas, pour la balistique du 43 Egyptien).

Bonjour,
la base est bien celle d'un Chassepot de cette époque, mais les marquages sont différents. La hausse mobile est également numérotée différemment, ce qui me semble normal. Le curseur est strié sur les bords pour le Chassepot et lisse sur le RBB et le cran existant sur  la partie axiale n'existe pas sur le RBB, du moins sur le mien...

Photos de la hausse du Chassepot de 1870

 

 

Verchère a écrit:La question qu'on doit d'abord se poser, c'est si ces fusils avaient une hausse étalonnée avec précision...
Et si les munitions avaient la régularité de celles confectionnées pour les concours de tir.

Bonjour,
c'est sûr que les munitions devaient avoir  de sacrés différences de performances suivant leurs origines, entre les américaines, celles fabriquées en Angleterre et celles faites en France, avec au moins trois sortes de poudres de guerre différentes, plusieurs sortes d'étuis, d'amorces, de balles... L'important pour eux , c'était d'en avoir sur le terrain, et au bon calibre.

Détail de la hausse de mon Rolling-block RBB :
Le mauvais alignement des chiffres semble montrer une fabrication artisanale prototype...