Contrat avec Manurhin pour les SIG 540 : quelqu'un a-t-il des info ?

Bonjour,

En 1978, des SIG 540 furent commandés par l'Armée Française à Manurhin pour les OPEX, en attendant le production du FAMAS F1

J'ai trouvé peu d'info en feuilletant sur le forum et le net, si ce n'est qu'il y aurait eu 2'500 fusils commandés.

Quelqu'un aurait-il plus d'info à ce sujet ?

Par exemple:
-Confirmation du nombre de pièces commandées et reçues
- Y-a-t-il eu des essais par l'Armée avant le choix de l'arme ? (HK 33 non retenu...)
-Période de production (pour l'Armée)
-Edition d'un livret par le Service Technique de l'Armée ?
-Marquages spécifiques sur les armes employées par l'Armée

Et toute info est la bienvenue.

Merci par avance

Meilleures salutations à tous et bon dimanche

Il y en a bien eu 2500 de commandés et livrés, en 1978, sans marquage spécifique.
Ils ont été achetés "sur étagère" et n'ont pas fait l'objet d'essais ni de mise en concurrence.

Arme de transition, elle n'a pas, à ma connaissance, de manuel militaire édité pour elle.
Je ne peux dire si le manuel civil, qui existe (je l'ai), a été fourni aux armées ...

Dès que les livraisons de FAMAS ont débuté, en 1979, les SIG ont été retirés du service et stockés à l'ETAMAT de Gresswiller.

A+

Bonjour Feder504 et EKAERGOS


Merci à vous pour les réponses !

feder504 a écrit:Il y en a bien eu 2500 de commandés et livrés, en 1978, sans marquage spécifique.
Ils ont été achetés "sur étagère" et n'ont pas fait l'objet d'essais ni de mise en concurrence.
(...)

Ce n'est qu'une supposition, mais pourrait-il y avoir eu des essais du SIG 540 au milieu des années 1970s ?  -->  De mémoire le FN CAL fut essayé en 1975?
Avant l'achat quelqu'un de l'A.F. a bien du tirer  avec ce fusil, au moins pour savoir si cela fonctionne sans (trop) de problème ! (vous peut-être ?)

Manurhin avait-il les SIG en stock  (un peu comme Remington les RRB "égyptiens" en 1870), ou du-t-il les produire ?

EKAERGOS a écrit:

"De mémoire..." les SIG 540 sont restés en usage "un certains temps" dans la 9eme DIMA qui était une composantes des forces d'interventions françaises de l'époque. J'avais rencontré début 1981 un capitaine des Troupes de Marine que j'avais interrogé au sujet de ces SIG 540 que je trouvais nettement plus attrayant que le "Clairon" (surnom nettement péjoratif utilisé à l'époque par les détracteurs du FAMAS). Son opinion était nettement négative ,en particulier sur sa fragilité;mais peut être celui ci l'évaluait par rapport au tandem FSA 49/56;MAT 49 et non par rapport aux F.A en 5,56mm???

J'ai l'impression qu'il durèrent assez longtemps sur la base de Naqoura au Liban,
Photo de 1991 (?!) trouvé sur le net:
http://copainsdavant.linternaute.com/photo/naqoura-liban-420-dsl-28eme-mandat-420-dsl-finul-naqoura-1325396

Je ne saurias dire pour la fragilité des SIG MR.
Pour avoir discuté (il y a longtemps) avec un ex-para, c'était le PM MAT49 qui posait problème au Tchad en 1978 : pas assez de portée comparé aux différentes AK de l'ennemi. En revanche FSA MAS 49/56 c'était "tout bon".

Cordialement

Est-ce que l’armée a utilisé des 542, et si oui où et quand ?
Est-ce qu’il y a eu des SIG fabriqués par SIG, et si oui, comment les reconnaît-on ?

Cet article semble apporter quelques lumières complémentaires (sur le 540) :
https://www.mywelkit.com/arme-a-feu/petit-suisse-sig-manurhin-540/

Le SIG 540 était codifié 1132 31 dans l'Armée Française.
Il possédait un Guide Technique provisoire (que je ne retrouve pas).
Voici son TUC :

Bonsoir

Alamas a écrit:Cet article semble apporter quelques lumières complémentaires (sur le 540) :
https://www.mywelkit.com/arme-a-feu/petit-suisse-sig-manurhin-540/

Merci à vous pour cet excellent lien !

TOMEÏ a écrit:Le SIG 540 était codifié 1132 31 dans l'Armée Française.
Il possédait un Guide Technique provisoire (que je ne retrouve pas).
Voici son TUC :

Monsieur, je vous tire mon chapeau pour votre documentation et savoir.
Toute ma sincère admiration.

Interessant de voir un "système D" officialisé pour une arme adoptée dans l'urgence :
-Baguette de nettoyage pour MAS45
-Musette porte chargeur modifiée

Il y avait déjà eu une discussion sur cette "musette modifiée". Si je me souviens bien,la conclusion était qu'il y avait de forte chance que ce soit un porte chargeur TAP de PM MAT49

Il y avait aussi les solutions d'une musette TAP porte-chargeurs de FM 24/29 ou une musette TAP porte-grenades à fusil.

Quoi qu'il en soit, merci encore.

Meilleures salutations et cordialement.
Joseph

Joseph de Cacqueray a écrit:... Manurhin avait-il les SIG en stock  (un peu comme Remington les RRB "égyptiens" en 1870), ou du-t-il les produire ?

Des crosses (ou toutes les crosses) auraient été fabriquées à Rougegoutte (TdeB, 90) ; je peux pas dire le nom de l'usine, car il change régulièrement (mais l'usine reste, et dans le patelin y-en a qu'une de ce genre).
En tous cas j'en ai récupéré une (plastique vert olive, creuse). Mais ils ne faisaient pas la plaque de couche, semble-t'il...

De ce qui se disait : ces SIG ont été achetés à la va vite pour équiper nos casques bleus au Liban.

Verchère a écrit:Des crosses (ou toutes les crosses) auraient été fabriquées à Rougegoutte (TdeB, 90) ; je peux pas dire le nom de l'usine, car il change régulièrement (mais l'usine reste, et dans le patelin y-en a qu'une de ce genre).
En tous cas j'en ai récupéré une (plastique vert olive, creuse). Mais ils ne faisaient pas la plaque de couche, semble-t'il...

Reydel. Cette usine est (ou était, il y a longtemps que je ne fais plus des jobs d'étudiant dans les usines automobiles) un fournisseur d'éléments d'habitacle en plastique pour Peugeot. Une autre usine dans le nord travaille (ou travaillait) pour Renault. De mémoire, la plaque de couche est en acier estampé. Pas trop leur spécialité.

Je viens de regarder sur le net, effectivement, l'usine a pas mal changé de nom : Reydel, Visteon, puis Reydel automotive. Ils sont visiblement toujours actifs.

Alamas a écrit:Je viens de regarder sur le net, effectivement, l'usine a pas mal changé de nom : Reydel, Visteon, puis Reydel automotive. Ils sont visiblement toujours actifs.

Oui, j'en connais qui y travaillent.
Y-a eu aussi "Thecla", mais c'était peut-être pas exactement au même endroit (c'est en bas, dans la plaine, autant dire à l'étranger...) ; les crosses, il me semble que c'était Thecla, mais c'est déjà vieux...

Personne ici n'a eu l'occasion d'utiliser ce SIG / Manurhin ?

J'ai tiraillé un peu avec le mien, mais c'était un 542 en .30 NATO ...

... me reste la baïonnette ...

A+

En limite de sujet...
J'ai finalement posé la question :
C'était Thécla, puis Daffi, puis Reydel avec un intermède Vistéon.
L'usine étant située au centre d'un genre de carrefour en patte d'oie, elle était trop à l'étroit ; un second site a donc été crée à l'autre bout du village, à côté de la défunte usine Nagy (dont on voit nettement l'ancien atelier d'usinage, en rotonde, sur les photos aériennes).

L'outilleur de chez Thécla par qui j'avais eu cette crosse étant décédé, je ne pourrais pas obtenir de détails sur les quantités fabriquées, et la période.

Je déterre ce post, car je n’ai pas eu de réponses.
Il y a des Sig marqués Manurhin et d’autres pas: y a-t-il eu des Sig 540 ou 542 fabriqués par Sig ?
Merci si vous connaissez la réponse.

D'après le livre "les pistolets Manurhin" en 1972, une loi fédérale impose des restriction à l'importation et donc, SIG se tourne vers manurhin pour les fusils et l'allemagne pour les pistolets. Production de 1974 à 1986 chez manurhin.

manucolt1873 a écrit:D'après le livre "les pistolets Manurhin" en 1972, une loi fédérale impose des restriction à l'importation et donc, SIG se tourne vers manurhin pour les fusils et l'allemagne pour les pistolets. Production de 1974 à 1986 chez manurhin.

Merci pour cette réponse...Donc Sig n’aurait jamais fabriqué de 540 ou 542, même pour leur marché intérieur?

Pour l'exportation uniquement, rien ne dit que sig n'a pas produit pour le marché intérieur.

Je ne sais pas pourquoi il y en a marqué SIG uniquement et d’autres marqués SIG et MANURHIN ?

manucolt1873 a écrit:D'après le livre "les pistolets Manurhin", en 1972, une loi fédérale impose des restrictions à l'importation et donc, SIG se tourne vers Manurhin pour les fusils et l'Allemagne pour les pistolets. Production de 1974 à 1986 chez Manurhin.

Dans ce livre, on lit aussi : "Si, au départ, le boîtier est réalisé en Suisse, la production devient 100% française très rapidement." sans donner d'idée précise quant à la date ...

En fait, l'arme est développée en Suisse à la suite du SG 530. 
SIG avait conçu cette arme en 1967, avec l'espoir de la voir adoptée par l'armée helvétique, mais elle fut refusée.

SIG étudie alors un autre modèle, le SG 540, dont le premier prototype sort en 1971.
L'arme continue ensuite son développement, donnant naissance à la classique "famille" comprenant diverses variantes en plusieurs calibres. 
Proposée à l'armée suisse, elle est, elle aussi, refusée, mais suscite l'intérêt de plusieurs nations.
Malheureusement, la loi de 1972 citée plus haut entre en vigueur, et SIG ne peut envisager l'exportation.

Le développement se poursuit alors et l'arme prend sa forme définitive avec les prototypes des essais de 1976 et 1977, elle est alors équipée de chargeurs à 25 ou 50 coups (ce dernier étant du type circulaire, dit "tambour").
 
Il n'y a donc pas encore de fabrication Manurhin en 1974 (lire la bibliographie en fin de l'ouvrage "les pistolets Manurhin" pour constater la légèreté des références ...).

Le prototype de SG 540 de 1976 en photo dans l'ouvrage "The World's Assault Rifles" (G.P. Johnston & T.B. Nelson, Ironside National, 2010) porte, sur la face gauche du couvercle de boîtier, le marquage "SIG (dans l'ovale classique) SG 540". On distingue le n° de série "108273", sans rapport avec le nombre d'exemplaires réalisés, mais il y eut bien une production limitée chez SIG.
Des exemplaires sont peut-être arrivés chez nous à l'unité, ce qui est possible si l'arme a été disponible sur le marché civil ...

La production sous licence par Manurhin débuta en 1978 pour se terminer en 1986 (d'après Manurhin, 1988 dans le livre US), après la fourniture de l'arme et de ses dérivés à une vingtaine de pays (80000 exemplaires environ).

À noter que le premier contingent français de la FINUL (3e RPIMa du colonel Salvan) est parti au Liban le 23 mars 1978 avec les mêmes armes que ses Anciens d'Algérie (+ le FRF1, quand même ...!).
Ce n'est qu'après les combats du 2 mai, durant lesquels l'Adjt Santini et le C/C Marie seront tués et plusieurs autres soldats et officiers (dont le colonel Salvan) seront blessés, que les "hautes sphères" prendront conscience que l'armement individuel français ne fait pas le poids face à l'arsenal des diverses factions libanaises et commanderont des SIG, sans honte car l'arme est fraîchement labellisée "Made in France" avec logo Manurhin ...
Le 17 mai 1978, les légionnaires du 2e REP partirent pour Kolwezi avec leurs 49-56 et MAT 49 ...
Les premiers SIG ne seront livrés qu'à l'été, le 8e RPIMa, qui releva le 3, les perçut en arrivant au Liban le 28 septembre 1978.
Les unités de l'opération Tacaud, au Tchad, en ont également été dotées, mais je ne sais pas à quelle date ...

A+

Les armes évaluées en France officiellement avant le développement du FAMAS sont : M16, HK 33 et CAL de FN. Pas de SIG dans la liste.

En lisant ce sujet, je me suis souvenu de la photo que m'avait envoyé un ami faisant son service militaire en tant qu'aspirant au 2ème RPIMA.
J'ai retrouvé cette photo que j'ai un peu modifié pour la publier - photos prise en 1994 ou 1995 à La Réunion :



Je laisse le soin aux spécialistes de déterminer de quel modèle exact il s'agit.
Pour ma part, j'ai possédé un SIG-MANURHIN 542 en .243W à la même époque. On ne peut pas vraiment dire qu'il m’ait donné satisfaction ...

Le sig 540 était présent au 6 ème RPIMA (RIP) au liban en 1983.
Il y avait d'autres unités composant le RIP, dotées.
Peut-être toutes celles de Diodon?




pour ceux que cette histoire intéresse encore: 

https://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_1985_num_31_1_2651

feder504 a écrit:J'ai tiraillé un peu avec le mien, mais c'était un 542 en .30 NATO ...

... me reste la baïonnette ...

A+

Ce 542, c'était à l'armée ? 
Quelles sont les troupes qui ont eu des 542 en 308 ?