7.5 mm précision

Hello vu sur une autre forum:

"Bonjour à tous, avez vous déjà vu ce type d'étiquette complétée à la main sur une boîte de 7,5 MAS?"

Bonsoir 
Pour ma part non.
Elle est complète ?

Hello, je ne sais pas, il n'a que ça comme photo.

j'ai celle ci pour comparaison

L'étiquette  complétée à la main présente peut être en soi la réponse  regardez en bas les mentions:
                        MAIN
CHARGEMENT
                        INDUSTRIEL



Nul doute que ces mentions imprimées suivaient la règle "Barrez la mention inutile". Il me paraît donc logique d'en déduire que des munitions chargées "à la main" comportent une étiquette partiellement  rempliie "à la main" ?
Notez que tous les composants datent de 1974 à une époque ou le FRF1 ,bien qu'adopté en 1966 se cherche encore au niveau de la munition; son canon spécifique permettant une précision supérieure à celle obtenue avec des munitions "ordinaires" même provenant de lots sélectionnés.
De plus sa mise en service en dehors des forces armées "standards" agissant dans un contexte miltaire ;comme ce fut le cas avec le GIGN qui agit dans un contexte légèrement différent; peut justifier pas mal de conjectures et d'hypothèses......

Hello,
Merci pour cet éclaircissements.

 
En complément de ce que j'ai écrit et après avoir compulsé ma doc j'ai retrouvé un article de J Huon sur les munitions de 7,5mm paru dans "Cibles" n°46...de Juin 1973

Cet article paru donc un an avant les composants de la boite en question (1974) mentionne deux types de 7,5mm de précision :
- à balle IS : La date d'introduction n'est pas indiquée ,mais sans doute antérieur à 1961 vu la balle suivante ;cette balle est caractérisée par une pointe intérieure creuse non apparente puisque recouverte par la chemise en laiton. Cette particularité à pour but de reporter le centre de gravité vers l'arrière afin d'améliorer la précision
- Modèle M61 : La pointe creuse disparaît et la chemise est en maillechort et plus en laiton. J HUON indique que cette munition est fabriquée exclusivement par la cartoucherie du Mans (LM,ALM) pour le tir de compétition . Mais il affirme également "qu'elle est réservée au Tir dans les FRF1";peut être à l'époque ou il écrit (1973) mais sans doute pas à l'origine (1961) le FRF1 n'ayant été adopté qu'en 1966.
A noter toutefois que les compétitions ;que ce soit interarmes nationales ou dans l'OTAN n'ont pas débuté avec le FRF1 ;dont il existe d'ailleurs un modèle sans optique conçu pour ses compétitions la version B à hausse micromètrique.

Les cartouches de précision fabriquées au Mans avaient un amorçage Boxer, si je me souviens bien.

Celles-là sont Berdan (amorce Mle 51 Fulminate-Chlorate 5.9.9, corrosive !)

Je ne saurai trop recommander la lecture du bulletin spécial de l'AFERHM pour ses 40 ans, et notamment l'article traitant du 7,5x54 MAS en page 37, concernant les cartouches "de Match" de ce calibre.

[url=https://www.aferhm.org/images/fichiers/Etudes/AFERHM - Bulletin Sp%C3%A9cial 40e anniversaire - Site AFERHM - V_ano.pdf]https://www.aferhm.org/images/fichiers/Etudes/AFERHM%20-%20Bulletin%20Sp%C3%A9cial%2040e%20anniversaire%20-%20Site%20AFERHM%20-%20V_ano.pdf[/url]

Dommage, le lien n'aboutit pas!

https://www.aferhm.org/images/fichiers/Etudes/AFERHM%20-%20Bulletin%20Sp%C3%A9cial%2040e%20anniversaire%20-%20Site%20AFERHM%20-%20V_ano.pdf

Fonctionne

Fra78 a écrit:https://www.aferhm.org/images/fichiers/Etudes/AFERHM%20-%20Bulletin%20Sp%C3%A9cial%2040e%20anniversaire%20-%20Site%20AFERHM%20-%20V_ano.pdf

Fonctionne

Super interessant comme document , je conserve , merci

Bonjour.

Ce document est très instructif.
Les explications sont très claires et particulièrement bien étayées et les photos qui accompagnent le texte sont d'une très belle qualité.
Je le range dans ma bibliothèque.

L'auteur exprime une critique assez acerbe de la munition de 8 mm utilisée par nos Lebel, Berthier et autres FM Mle 1915 CSRG. Il incrimine à juste titre la forme particulière de l'étui et de son bourrelet particulièrement proéminant qui le rendent difficilement compatible à l'emploi dans un chargeur d'arme automatique, (la balle n'était pas en cause, elle demeure d'une grande modernité encore de nos jours). Sans doute aurait-il fallu concevoir un étui mieux adapté, d'autres nations montraient la voie, mais cela aurait nécessité des délais supplémentaires.

Or, quel était le choix qui s'offrait aux responsables de l'époque, dans un contexte de manque flagrant d'arme automatique légère d'infanterie?

• mettre en service en 1916 un FM Chauchat qui comportait des lacunes évidentes,
  
• retarder la mise en service et poursuivre la mise au point, alors que nos anciens mourraient au front par milliers.
  

Il fallait faire un choix, car "commander c'est choisir et choisir c'est renoncer". L'état-major a choisi de renoncer à une mise en service plus tardive du FM Mle 1915 CSRG.  Avec toutes ses imperfections, et je mesure la rage qui devait s'emparer d'un tireur FM confronté aux dysfonctionnements de son arme au paroxysme du combat, le FM Chauchat sera la seule arme automatique légère d'accompagnement de l'infanterie présente sur le front en 1916.
Or, comme le psalmodiaient nos "Chibanis" en fins connaisseurs (mais il est vrai qu'il s'agissait du FM 24-29): "Le fusil-mitrailleur c'est l'ami du groupe, c'est l'ami du voltigeur. Il tire au coup par coup, par rafales ou pas du tout".

Aghjola.

Aghjola a écrit:... comme le psalmodiaient nos "Chibanis" en fins connaisseurs (mais il est vrai qu'il s'agissait du FM 24-29): "Le fusil-mitrailleur c'est l'ami du groupe, c'est l'ami du voltigeur. Il tire au coup par coup, par rafales ou pas du tout".

 ... chanson favorite de mon ex-chef de commando de la CPIMa au Tchad, le général de division (2S) Rosier, qui ne manque pas de l'entonner à chaque réunion de l'Amicale des Éléphants Noirs ...

Pour la doc sur la 7,5, il faut également citer l'opuscule de 90 pages publié à compte d'auteur par Jean Huon en 1985 :


On y trouve deux pages consacrées aux cartouches de précision, ce n'est qu'un survol, mais à l'époque, c'était mieux que rien ...
Il est, entre autres, fait mention d'une cartouche à balle dotée d'un cône de queue à épaulement dont il existe deux variantes de longueur (32,5 et 34,3 mm), absente de l'article du bulletin de l'AFERHM. 
Cette balle semble être un clone de la .308 FMJBT D46 185 gr de Lapua dont il me reste un reliquat. Leur longueur est de 33,4 mm.
Je présume que J. Huon, familier de Satory, a dû avoir accès à des variantes restreintes de chargements dont le GIGN est coutumier ...

A+

je pense que les balles que vous citez sont les balles à pointe creuse prototypées à l'ATE et l'ALM en 1968, non retenues car la très bonne précision des protos n'a jamais pu être reproduite en série.

Fra78 a écrit:... non retenues car la très bonne précision des protos n'a jamais pu être reproduite en série.

Ce fut souvent le cas : l'équipe de Desaleux avait mis au point un tracé meilleur que la balle D, mais il ne supportait pas la production en série par matriçage (et le décolletage n'était alors envisageable que pour les prototypes expérimentaux).