Stockage des armes et repos de la culasse et de son ressort

Bonjour,

J'ai quelques mosin nagant finlandais, quelques mauser K98 wehrmacht et Perses et plusieurs K31 chez moi. Ils sont stockés dans 2 coffres forts mais afin de gagner de la place et éviter les chocs entre eux, j'enlève systématiquement la culasse.

Savez-vous si cela risque d’endommager la culasse puisque le ressort s'en retrouve compressé lorsque l'on enlève cette dernière ? 

Idem pour le fusil de chasse sur l'armoire ? Une fois ce dernier ouvert, il s'arme et les ressorts des 3 percuteurs (car c'est un drilling) s'en retrouvent comprimés (tendus) ? Pas tant bon ou bien ?

merci bcp

Les chasseurs percutaient leurs hammerless à vide, pour éviter de fatiguer les ressorts ; quelques maniaques percutaient sur une douille amortisseuse spéciale...
Bien sûr, il ne faut pas percuter à vide les percussions annulaires.

Pour les culasses à verrou, la plupart se désarment aisément une fois qu'elles sont sorties de l'arme. Il est plus difficile de les réarmer, et si on essaie de les remettre en place désarmées, ça coince et souvent ça esquinte le bois.
Mais on prend vite l'habitude, avant d'enquiller la culasse, de vérifier qu'elle est armée. Sinon il faut l'armer franchement, en tirant et en tournant, sans se soucier que ça fasse mal aux doigts (car c'est en y allant tout doucement, qu'on se fait le plus mal ; et c'est plutôt en désarmant, qu'on risque de se pincer).

Exceptions, les culasses linéaires suisses : si on les désarme hors du fusil, à la moindre secousse elles se démontent toutes seules.
La culasse du Mannlicher M.95, qui souvent n'a même pas besoin d'une secousse.
La TRG 42, difficile à réarmer à la main mais un accessoire spécial est livrée avec l'arme.
Et sûrement plein d'autres...

Laisser un ressort comprimé en permanence n'est probablement pas une bonne chose, personnellement, je ne le fais pas.

Moi  non plus, mais je me suis laissé dire (Verchère ?) que ce qui est le plus nocif pour un ressort, c'est le nombre de cycle d'utilisation. Mais mes culasses ont toutes les ressorts détendus, y compris les Mauser depuis que j'ai trouvé l'astuce pour les réarmer facilement.

Bonjour
Pour le drilling comme pour tout fusil de chasse à brisure,  fermer doucement les canons puis  presser   les détentes lorsque l'on sent un cran,  ce qui permet de libérer les marteaux sans qu'ils percutent puis une fois l'arme fermée, demonter la longuesse puis enlever les canons, les marteaux restant désarmés puisque le mécanisme de réarmement se trouve sur la longuesse. C'est ce que je fais sur mes armes...de chasse.
Pour les armes à verrous,  je les laisse dans le coffre sans enlever les culasses, c'est un choix.......

d'accord ! mille mercis pour vos conseils et explications messieurs :)

bbl56 a écrit:Moi  non plus, mais je me suis laissé dire (Verchère ?) que ce qui est le plus nocif pour un ressort, c'est le nombre de cycle d'utilisation. Mais mes culasses ont toutes les ressorts détendus, y compris les Mauser depuis que j'ai trouvé l'astuce pour les réarmer facilement.

En théorie, un ressort ne devrait pas s'avachir s'il reste longtemps bandé. Mais ces théories s'appliquent à un usage mécanique normal, c'est à dire une durée de vie de quelques dizaines d'années maxi, et non pas 100 à 150 ans...

La répétition des cycles d'utilisation conduirait plutôt à une rupture nette et sans avertissement, mais ça demande généralement des dizaines ou centaines de milliers de cycle. Plus le métal est poussé près de sa limite d'élasticité, plus la "fatigue" provoquant cette rupture survient rapidement. Je crois que les ressorts de percuteur talonnent bien avant d'atteindre leur limite d'élasticité ; par contre les ressorts de chargeur travaillent souvent assez près du maximum.

Ce qui ne paraît pas tellement étudié, c'est les effets du vieillissement "même sans rien faire". On ne trouve pas souvent de pontets fêlés ou cassés, donc il semble évident que plus l'acier est dur, plus il y est sensible.
Dans le cas d'un traitement thermique raté (par exemple en oubliant le revenu) la pièce rangée dans un tiroir peut se briser spontanément au bout de quelques heures ou quelques jours ; on comprendra donc que même avec un traitement initialement satisfaisant pour l'usage et la durée de vie prévus, elle puisse se fissurer au bout de quelques décennies ou siècles.

O peut remarquer que les voitures reposent sur leurs ressorts en permanence et qu'il ne semble pas qu'elles soient toutes posées par terre au bout de quelque temps....

MAS 36 , FR F 1 : noix enlevée donc ressort détendu , culasse au coffre .
49-56 : culasse déposée , chien à l'abattu sans oublier de le retenir pour qu'il ne vienne pas frapper du métal .

Je me fais la même réflexion pour les ressorts de voiture , mais rien n'y fait , c'est dépose systématique .

Quand les voitures restent "longtemps" sans avoir à bouger, on les "soulage"avec des petits vérins, les ressorts ne souffrent pas et on évite un peu le "méplat" sur les pneus.

Ce n'est pas ce que préconisent les constructeurs : par exemple sur ma Ferrari, un des rares constructeurs à l'expliciter dans la notice :




Pas de décharge des ressorts...

 

C'est pas pour les ressorts. C'est pour les pneus!
Soit soulever le véhicule, soit faire un quart de tour au roues (au pneus, en fait) régulièrement.

Sinon, effectivement, c'est les cycles de travail qui fatiguent les ressorts. Pas d'être tendus, ou comprimés.
L'âge ne fait pas du bien, comme des conditions de conservation dégradées.
M'enfin, je souhaite à chacun d'arriver à l'age & dans l'état des ressorts de certaines armes!  

(... & j'ai plutôt tendance à détendre mes ressorts de percuteur!!!   )

Fra78 a écrit:O peut remarquer que les voitures reposent sur leurs ressorts en permanence et qu'il ne semble pas qu'elles soient toutes posées par terre au bout de quelque temps....

Pour une Ferrari, je ne sais pas   Pour une fourgonnette en revanche, je peux t'assurer que la laissée chargée en permanence flingue rapidement la suspension. De la même manière que le ressort élévateur d'un chargeur graillé perd rapidement de son élasticité. D'ailleurs, je suis convaincu qu'un ressort d'amortisseur s'avachit au fil du temps, même si ce n'est pas perceptible à l’œil nu.

Pour en revenir à la question, je conserve moi aussi mes culasses à part, le plus souvent ressorts détendus, sauf quand je suis distrait au moment de les ranger.
Mais comme le souligne Verchère, il ne faut pas oublier de les armer avant de les remettre en place, sinon ça laisse des traces.
 
Et pour les semi-auto, percussions, silex etc, je les rangent chiens à l'abattue et bassinets ouverts ou chiens au demi armé pour les fusils à percussion.

Pour ma part, la culasse démontée au stockage c'est une question d'économie de mouvements (après le tir faut l'enlever pour nettoyer, avant le tir faut l'enlever pour déshuiler, alors entre les deux autant la laisser démontée).
De densité de rangement, surtout avec les leviers droits qui prennent presque autant de place qu'un fusil.
Et de conservation, car les leviers cognent facilement l'arme voisine.
De ces points de vue, les Rolling-Block ou la Winch 94 n'incitent pas à démonter la culasse ; heureusement !

Et aussi une question de sécurité (obligation légale mais aussi simple prudence). A ce niveau la culasse désarmée présente une sécurité supplémentaire, car il s'avère que la plupart des zozos ne pensent pas à ce détail, et ne savent pas y remédier.
Donc éventuelle (vraisemblable) préservation du ressort + sécurité anti-zozos = désarmer les culasses démontées est devenu un réflexe (idem quand la culasse reste sur l'arme, et de ce point de vue l'US17 m'a toujours gonflé).

J'ai déjà signalé avoir trouvé deux mags luger en pochette graillés à 8 cart de 1913 ce depuis ......
Ils font partie de mes chargeurs les plus durs à garnir , ressorts resté comprimés à fond durant 100 ans

lu1900 a écrit:J'ai déjà signalé avoir trouvé deux mags luger en pochette graillés à 8 cart de 1913 ce depuis ......
Ils font partie de mes chargeurs les plus durs à garnir , ressorts resté comprimés à fond durant 100 ans

j'ai déjà entendu des histoires toutes pareilles (merci Patrice) et même avec des chargeurs de RUBY
alors des ressorts (digne de ce nom) avachit, c'est comme les canons de 22lr usés : ça existe ?

Le problème est qu'on n'est jamais certain qu'un ressort soit "digne de ce nom" : c'est pas marqué dessus !

La fabrication des ressorts à boudin est facile mais ils sont très sujets à divers défauts (avachissement, ruptures imprévisibles et injustifiées, sensibilité à la température, etc.). Il a fallu longtemps pour obtenir des fiabilités comparables aux ressorts à lame : le ressort de percuteur de rechange est tout de même un classique des anciens nécessaires d'entretien, de même que l'extracteur certes, mais celui-ci est bien plus soumis aux brutalités.
Guidé, protégé, baignant dans son huile, ses débattements étant strictement limités par des butées infranchissables, le ressort de percuteur ne devrait rien craindre ; et pourtant si !