Modéle 1816 voyageur.

Bonjour à tous les amateurs.

Je viens de récupérer un fusil modèle 1816, mais après avoir consulté Boudriot, je cale. Marquage: Manufacture Royale   St Etienne, abrégé, sur deux lignes.
Toute les apparences d'un fusils de voltigeur, garnitures fer, attache de bretelle au devant du pontet, grain d'orge cuivre sur l'embouchoir. Joue de crosse. Resté silex.

Sauf que : longueur hors tout  1295 mm    longueur du canon compris la culasse 965 mm        . Les dimensions du voltigeur étant : ht  1423 mm  canon    1029 mm . Baguette   piriforme  modèle 1750 cassée car on voit seulement l'amorce de la lumière lavoir  complétée d'une rainure hélicoïdale bricolée. Du coup trop courte, car à vide, elle disparait de presque 11 cm dans la canon. Et je crois bien que même entière, elle serait encore trop courte. Je retrouve pas chez Pitous le modèle de baguette des 1816. Si quelqu'un sait, je l'en remercie d'avance.

D’après ce que j'ai compris, les autres armes courte du système 1816 ont des garnitures cuivre.

Ceci dit, c'est un grand voyageur ayant fait un séjour en Afrique, sans doute du Nord, revenu à ses origines muni d'un cloutage laiton d'un certain effet. Prisonnier, ou vendu à la traite malgré que ce ne soit dans nos habitudes, hormis, peut être les Gras.

Me reste à résoudre un grave dilemme, revenu tout noir de bois, constellé de clous, bois usé laissant voir la baguette entre pontet et première garniture, j'hésite, nettoyage, laisser tel que, ........ question connue. Ayant un joli morceau de noyer, je vais peut être tenter de le présenter avec ses deux costumes.

Dans tous les cas, manque la vis de chien, la mâchoire supérieure, accessoirement les épingles des garnitures et, évidement, la bonne baguette. Par contre, mécanique impec. Si l'un de vous a des pièces surnuméraires, la vis en particulier, car il n'est pas facile de restituer sa forme originale piriforme.

Silex, blond, ou noir ?  Normalement, c'est blond, n'est il pas ?

Première étape, démontage, nettoyage du métal et recherche de ce qui subsiste de marquages.

A plus

bonjour Gé.

comme tes photos sont un peu floues , je ne peux me prononcer .
à plus
nato

B9njour

Des photos.....où ?

L’humour signé Nato  !!!!!
…que je salue au passage, évidemment  

Blague à part, mon 1816 a suivi la même trajectoire ! C’est un fusil de dragons qui, comme le tien, s’est farci Sidi-Ferruch (on peut rêver !), puis une certaine pacification (un peu houleuse quand même) et, après rebutage, a fini sa vie comme fusil de chasse ou de fantasia avant de revenir en métropole en 62.
   Entre temps, les mains locales ont laissé des traces sous des formes de réparations diverses…

Père Castor, raconte-nous une histoire, Père Castor…

Bon, j'ai compris que vous vouliez des photos, mais ce n'est pas la 7ème merveille du monde !

En majesté, coté sans clous exotiques, il y étaient mais on disparu, reste les petits ronds des têtes imprimes dans le bois.

Le seul marquage a peu près lisible, c'est la version sur deux lignes avec abréviations.



La suite arrive.

Nouvel épisode, les outrages du temps et des voyages:
Le bois a maigri de quelques mm sur son devant, les épingles embouchoir et grenadière ont disparu ainsi que leurs logements.



La malheureuse baguette apparente entre pontet et capucine.

C’est vrai qu’il a connu des jours meilleurs ! 
Mais un 1816, ça ne court pas les rues…

Et fin, les restes de maquillage, coté joue.




Conclusions :

Le témoin d'une histoire mouvementée, le bois est bien usé, mais resté sain.
Il semble, à première vue homogène, sauf que trop court, sans doute racourci à la suite d'une mésaventure, la bouche du canon porte d'ailleurs un joli "gnon".
J'ai vu qu'il y avait sur TCAR un sujet dimensions des 1816, je part à sa recherche illico.
Remarque à la suite du post d'Obaneck, (avec mes sincères salutations) : seraient-ils partis en 1830 avec des silex, ou pour les gardes mites seulement ?
Pour finir, pas de vis ni mâchoire ? Le silex, blond gaulois ou noir saxon ?

Passez une bonne soirée.

Comme dit plus haut, j'ai un beau morceau de noyer bas-alpin.........  reste à trouver une présentation attrayante.

Sauf erreur, le premier réglo français à piston est de 1831 (un fusil de rempart immense et à chargement par l’arrière).

Bon, maintenant, je saurais, ils sont partis avec des cailloux bien emballés dans la giberne, en cas.

Derniers détails: rien pour la baïonnette au bout du canon, pas de tenon comme sur le sujet "fusil 1816 de voltigeur", donc le coup de scie est bien plausible; et celui qui tue, un trou à la pointe du busc, juste devant le premier clou, pour passer la ficelle de la bretelle "cavalerie".

Pour maintenir l'impulsion, comme diraient les cavaliers, suite du feuilleton. La vis serre pierre est évidement manquante, je pensai en avoir trouvé chez le fournisseur normand habituel.
Manque de bol, a pu. Mais il y avait l'ébauche de mâchoire supérieure. Il faut donc la faire la vis, mon post sur ses dimensions reste sans réponses, je fais un essais avec un taraud ébauche de 8x125, conseillé par mon pif un peu entrainé. Miracle, il se visse en raclant la rouille et l'huile déposé par précaution ressort bien noire de résidus de poudre. Pas la moindre trace de copeaux. Après ébauche, moyen et finition, nickel, on fera une vis cote maxi. Au fait, il s’appelle comment, le moyen?

Déduction: il a dû vraiment servir coté sud de la méditerranée,au point de nécessiter réparation. Les tarauds 8x125 devant s'y trouver assez facilement, adieu les filets hérités de l'ancien régime. Et une vis au pas d'origine ne m'aurait été d'aucun secours.

La batterie est bien rayé, on n'en est pas encore là.

Bonjour Gé,
Permets moi de joindre mon voyageur au tien. Après tout, des 1816, on n’en voit pas tant que ça et, comme le tien, il a connu des jours meilleurs mais c’est un ancien combattant et ses cicatrices doivent être conservées comme des brisques de blessures. Il ne les porte pas sur le bras droit mais un peu partout  .
   Le chien est 100% local avec son cœur malhabile mais surtout avec son invocation religieuse qui place toute action sous la protection d’Allah. Le texte est gravé sur trois lignes, celle du bas n’étant qu’une enjolivure de la seconde. Voici sa signification : Au nom de Dieu (le) miséricordieux et (le) clément.
   La réparation du fût, devant le pontet, par ajout d’une plaquette de laiton clouée ne figure sûrement pas dans les textes réglementaires de l’État-Major Français mais plutôt dans les pratiques d’un douar à jamais inconnu.
    L’enture de fût, en avant du pontet et dont le joint est masqué par la capucine, fait une dizaine de centimètres de long. Une telle qualité de travail correspond à une instruction précise effectuée, elle, en atelier militaire. 
    La crosse a perdue sa belle cheville de buis et ses marquages, dommage mais les campagnes se font rarement dans le calme et la routine de la vie de quartier  . Notre vieux briscard est désormais au repos, bien mérité.
    Les marquages subsistants ne manquent pas d’intérêt. D’abord le gros X sur le dessus du canon, un peu en avant de la chambre : c’est la marque classique des pièces rebutées (certainement à cause de la minceur du canon, cause classique ; l’augmentation énorme de la lumière a dû venir après, avec les fantasias). Puis nous avons la marque régimentaire sur le retour de plaque de couche (2C -je n’en connais pas la signification). La baguette me semble être la bonne sans toutefois être celle d’origine car ses numéros n’apparaissent pas ailleurs. La platine, enfin, a un marquage superbe. Des poinçons (lettre M) se trouvent sur la queue de pontet (entre la vis et le bois), à l’avant du pontet, sur la platine, sur la contre-platine, la capucine et la grenadière. 
   Bien sûr, il n’était pas dans cet état quand je l’ai récupéré, derrière une porte de cave… Il était bien noir, comme le tien, Gé, et il ne faisait pas envie    .

C’est un fusil de Dragons. [correction : non, c’est un fusil d’artillerie. Explication dans les messages suivants]

Place aux photos ;

Gé Tibla a écrit:... Après ébauche, moyen et finition, nickel, on fera une vis cote maxi. Au fait, il s’appelle comment, le moyen? ...

Je sais pas...
En plus, "ébauche", "moyen", finition", ce serait trop simple !
En examinant de près divers jeux de tarauds, récents ou anciens, on constate qu'il y a 2 écoles :
- Les 3 tarauds avec le même filetage, "complet", la différence reposant sur l'entrée plus ou moins longue (faisant près de la moitié de la longueur sur l'ébaucheur).
- Des filets tronqués sur toute la longueur, des 2/3 sur l'ébaucheur, de 1/3 sur le moyen, et non tronqués sur le finisseur. Avec une entrée pas particulièrement longue sur l'ébaucheur.

Cette différence de concept n'est jamais indiquée sur la boîte, mais à l'usage il y a une grosse différence :
Dans le premier cas, quand on taraude à travers une pièce mince l'ébaucheur suffit, en le vissant à fond. Les deux autres ne servent que pour les pièces épaisses ou les trous borgnes.
Dans le second cas il faut utiliser les 3 tarauds quelle que soit l'épaisseur de la pièce, mais l'effort de taraudage est bien plus faible (donc on risque moins de casser un taraud).

Cas particulier, le "taraud d'enfilade", spécialement organisé pour fabriquer des écrous :
Une partie filetée assez longue, avec une entrée presque aussi longue (donc pas beaucoup de filets complets) et une queue particulièrement fine (et extrêmement longue). On vissait jusqu'à traverser, ce qui permettait de sortir l'écrou par l'arrière sans perdre du temps à le dévisser. Pour gagner encore du temps, on empilait les écrous sur la queue lisse jusqu'à ce qu'elle soit remplie (c'est pourquoi elle est si longue).
L'entrée étant très longue ça se visse aisément et chaque dent ne produit qu'un très petit copeau, ce qui dispense de revenir en arrière régulièrement pour casser le copeau. On procédait à la chaîne, sur une perceuse à colonne, et pour gagner encore du temps la taraud était maintenu par un mandrin spécial permettant de décrocher / raccrocher le taraud sans arrêter la rotation...

Merci, Obaneck pour tes photos, ton dragon a dû tomber dans les mains d'une "grande tente", pas de clous, mais des gravures , sans dénaturer le fusils, histoire de bien indiquer sa provenance, l'air de rien.
 Effectivement, garnitures en cuivre comme l'indique Boudriot, pourrais tu m'indiquer la longueur du canon, je ne vois pas si il y a un tenon de baïonnette.

Pour Verchère, je crois que maintenant, on en reste aux trois tarauds progressifs, on fait du copeau à chaque fois. Pour les écrous, lors d'une visite aux moteurs Baudoin, du temps où ils étaient encore du coté des Arnavaux, 73 ou 74, ils fabriquaient leurs écrous, barre hexagonale, tour automatique tourelle revolver, ça sortait à la cadence d'une St Étienne. Apparemment, ils existent toujours, déménagé à Cassis.

J’ai commis une erreur en l’appelant fusil de dragon car il n’a pas subit les légères modifications du système 1822. La batterie n’a pas le retroussis, l’entablement du bassinet passe par le milieu de la lumière et, plus facile à voir, le canon a son tenon de baïonnette. Détails vus dans le Boudriot.
    
     C’est donc un fusil d’artilleur, modèle 1816. Il a été affecté aux dragons lors de la mise en place du système Valée, en 1827, successeur du système Gribeauval. Avec ce système, les artilleurs se déplaçaient assis sur l’avant-train et ne pouvaient donc avoir une arme descendant trop bas. C’est ainsi que les artilleurs seront équipés d’un mousqueton très court (un peu moins d’un mètre) avec le battant de bretelle fixé bas sur la crosse : le modèle 1829. Voici une photo montrant les deux armes ensembles. Notez la position des battants inférieurs de bretelle. Pour rire, j’ai équipé le 1829 Tbis de sa gigantesque baïonnette yatagan   :


Le canon de mon arme mesure 902 mm.