Un fluxing du plomb permanent ?

Gardons le terme US fluxing , que tout fondeur de balles associe à sa pratique , d'autant que l'essentiel du matériel est frappé USA .
Je garde aloi au lieu de mélange , vieux terme françois que se sont approprié les étasuniens avec leur alloy . Et mélanger un mélange ...

Ce même fondeur sait , par expérience , que l'homogénéité de son mélange ( plomb , étain , parfois antimoine ) varie au fil de sa coulée . Pour des balles genre 9 mm en quantité pour de l'entrainement au TSV on s'en souciera peu . Pour des balles de fusil destinées aux tirs lointains ça prend tout son sens . Par exemple une balle de .308 à gas check pour du 300 m .
Il devient nécessaire de fluxer , et ce le plus souvent possible . Mais voila , il faut aussi travailler avec une bonne cadence , surveiller la température , perdre un peu de temps à mesurer la dureté au testeur SAECO , etc..

Aussi , je me demandais si une solution serait de : confectionner-bricoler un système permettant un brassage soit en continu , soit intermittent .
Par exemple un moteur d'essuie glace ou de barbecue , avec variateur à plusieurs vitesses dont une faible , escamotable ou relevable bien sûr pour laisser libre l'accès au creuset quand on le souhaite . Une palette percée de trous en plongée dans le plomb, ou une hélice peut être plus efficace ?

Ce qui permettrait de laisser une couche de sciure de bois en surface pour ralentir l'oxydation , et au fondeur de faire une pause antésite ou bière selon ses goûts .
A vous lire .

Bonjour,

je n'ai pas la compétence pour apprécier la pertinence d'un tel dispositif ; seuls des essais comparatifs pourraient peut-être éclairer la chose.
Mais sur les sites US spécialistes de la balle plomb je ne me souviens pas avoir vu ce genre de choses.

Par ailleurs pour des gens qui coulent par le haut, via un dipper, comme bibi, c'est mort.

Pour tous ceux qui font du tir longue distance et de la précision et ont de besoin d'une régularité exemplaire des balles, est ce que le contrôle visuel
et la réalisation de lots homogènes par classe de poids ne suffit pas ?

Une partie de la réponse vient d'un fondeur US ; Paul Matthews , Venturino, Garbes , un autre ? Peu importe .
Donc pour ses rechargements de précision ( dont le mille yards ) il coule ses balles - plomb et moule bien chauds - par série de 10 .
S'il trouve dans une série une variation de poids supérieure à x grains ( selon la balle ) ... il remet les 10 à la fonte .  
Et comme explication à ces quelques % d'écart , il l'impute au Fluxing .


J'ai retrouvé au fil des lectures de forum US , comme Shiloh , ce type de procédure intransigeante appliqué par d'autres tireurs .



D'où cette envie idée d'un fluxing permanent . Lubie , sachant que je n'aie au mieux que 400 m ?

Cela existe donc.

Cela étant, si on accepte d'y passer un peu de temps, l'influence du fluxing pourrait être apprécié par un contrôle des poids chronologique.

Quand je coule je fais souvent des tas de 10 balles que je positionne dans l'ordre de coulée sur ma table.
Si je coule par ex 150 balles, j'ai 15 tas dans l'ordre du premier au dernier.
Et si au milieu j'ai fluxé, je vois bien la différence au niveau de la coulabilité et souvent aussi de l'aspect des balles mais pas forcément une grosse influence sur le poids de balle.

Il faudrait prendre le temps de la pesée systématique sur une coulée pour apprécier l'influence sur le poids par rapport au fluxing.
MAIS si c'est aisé à faire sur un monoempreinte, ça se complique sur des multi-empreintes où il faudrait commencer par voir, si toutes autres paramètres étant égaux, il n'y a pas une
différence de masse entre les deux empreintes .... pas simple tout cela .

Les moules multi-empreintes, au dipper j'arrive pas à m'en servir : en coulant la première, il y a trop souvent une goutte qui tombe dans la seconde...

Si le fluxing n'est destiné qu'à mélanger l'alliage, pour les balles en plomb pur (PN) serait-il donc inutile ?
Au contraire même, car si les impuretés remontent en surface, autant les enlever en décrassant...

Je me demande d'ailleurs quel est l'intérêt de la cire "spéciale fluxing" ; si elle a une action chimique ?
Car s'il ne s'agit que de couvrir le bain d'une vapeur combustible (et enflammée) pour consommer tout l'oxygène et éviter d'en entraîner en remuant le bain, n'importe quelle paraffine ou bougie conviendrait (c'est ce que j'utilise, mais je n'ai jamais fait de tests comparatifs).
D'ailleurs, quand pour le premier lingotage je couvre de sciure >> charbon de bois, je mélange sans mettre de cire et le résultat paraît aussi bon (sinon meilleur).

Pour nos balles PN en plomb pur ou proche , de poids élevé comme 450 à 550 grains , les moules standard sont le plus souvent à une seule cavité .
Cette fonte particulière ne présente pas trop de difficultés ; la méthode de Matthews , que l'on retrouve souvent , est simple : soit un four et un plomb bien chaud , ce qui nécessite l'utilisation d'un thermomètre (*) , soit " à l'ancienne " ( sa préférence ) avec une louche ( laddle ) de grande capacité à bricoler soi-même (**) . Le fluxing est logiquement simplifié puisqu'il n'y a pas d'étain et encore moins ces cochonneries que sont cadmium , cuivre , etc.

Pour un alliage le fluxing régulier et contraignant s'impose ; d'où mon côté faignasse dilettante qui aimerait bien un peu d'aide .
Plus sérieusement je préfère me concentre sur le travail à effectuer , travaillant le plus souvent avec deux voire trois moules en même temps . Ça rentabilise la facture EDF .
(*) C'est lorsque je suis entré en possession d'un thermomètre que je me suis rendu compte que mon vieux four ne donnait pas la température indiquée sur le rhéostat . Et comme je venais d'acquérir un second four identique mais plus récent , j'ai pu constater une réelle différence .
Four récent pour le plomb pur qui demande à être très chaud . Je laisse quelques centimètres de chute sous la buse pour améliorer le remplissage , mais c'est au détriment d'une perte ( minime je pense ) de température .
Four ancien encore suffisant pour mes alliages habituels .

(**) Louche XXL que l'on pourra utiliser au four , buse condamnée , ou à la gamelle sur son gaz .
J'ai pu constater ce qu'en dit Matthews : la cuillère RCBS ou Lyman ne convient pas pour la fonte de grosses balles ; il n'y a pas assez de plomb , la charge sur l'ouverture est insuffisante . Parfois une balle est correcte , parfois les gorges de graissage ne sont pas nettes , le cul est cratérisé , etc.
Quoique , comme je chauffe le moule à la flamme et en insistant sur la guillotine rendue brûlante , à son contact le plomb est comme de l'eau et prend même du temps à figer ; au moins là je suis sûr que les gorges et bandes sont bien remplies .
Conseil de Matthews : ne pas se précipiter , attendre que le cul de la balle soit figé avant de sectionner le queusot et ouvrir le moule . Une ouverture intempestive sur un plomb non figé projette la balle sur un côté , elle s'en trouve décentrée . Pas bon pour la précision .

Bon , je vois mon copain excellent bricoleur et je lui soumet ma dernière lubie ; à suivre .

A la cuiller (RCBS je crois), pour que les grosses balles soient bonnes il faut que je donne 4 ou 5 cm de chute, alors ça gicle un peu partout. Je me place au dessus du creuset, ainsi les éclaboussures retombent directement dedans, mais parfois ça englue le pivot du coupe-jet (il me faut donc avoir sous la mains les divers crochets et griffes éventuellement nécessaires).

Pour manoeuvrer le coupe jet, il y a longtemps que j'ai bricolé un petit bout de tube qui s'y enfile et forme une manette d'ouverture. C'est moins brutal que le maillet, il y a moins de risques de mouvements inconsidérés, c'est plus rapide et on sent bien mieux la résistance (qui indique si on a assez attendu pour ouvrir).