Marquage fusil Lebel pas tres courant

Étonnant double marquage de l'année sur ce Lebel

https://www.naturabuy.fr/Lebel-1886-m93-item-9109476.html

Le "1932_N" ça doit être pour la modification N.
Marquage atypique il me semble, mais canon de l'industrie civile, peut-être avec la modif N effectuée d'origine ?

La crosse est un réemploi (certainement militaire), le boîtier daterait d'avant 1893, le canon est neuf (enfin, remplacé tardivement)...
On attend de voir la culasse (si les photos sont assez détaillées pour distinguer le raccord de la modification 93) ; ça pourrait très bien être un remontage complet, totalement panaché, mais néanmoins d'origine tout à fait militaire.

On voit ce marquage sur le MAS 47 (version tir monocoup du MAS 36 en 8 mm Lebel), mais sur le boîtier.
Trace d’une réfection post 2e GM avec marquage « au goût du jour »?

Bonjour,
voici le marquage identique à l'annonce sur un fusil Lebel Mle 1886 M93 de ma collection (un Chatellerault série AE),
boitier saint-Etienne reconditionné, marquage "N" idem sur le dessus du canon, marquage "AEG" identique sur le côté gauche :
JM   

kirvari39 a écrit:Étonnant double marquage de l'année sur ce Lebel

https://www.naturabuy.fr/Lebel-1886-m93-item-9109476.html

Je ne saisis pas bien où se situe le problème... La date sur le canon peut-être de très loin postérieure à celle de fabrication de l'arme, et comme le disent Verchère et John Mauser, les canons MAP n'ont pas les marquages des manufactures militaires, puisqu'il s'agit d'une entreprise privée, filiale de la FN  Herstal.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Manufacture_d%27armes_de_Paris#La_seconde_manufacture_d%E2%80%99armes_de_Paris_(1915-1950)

Pour moi ce fusil a été reconditionné avec un canon fabriqué par la MAP en 1936, et sa crosse a reçu un insert pour accueillir un nouveau N° de série.
Mais ce qui me paraît bizarre, c'est que le boitier est de Tulle et qu'un N° de série commençant par AD serait de Châtellerault...  
Ce qui voudrait dire quel ce canon n'est pas celui du boitier, et que la crosse a peut-être bien été refrappée par un maquilleur, ce qui pourrait expliquer son aspect pas très net. La plupart des Lebel, Bertier et MAS 36 ont des N°de série qui ont tranché ou largement enfoncé les fibres, là, on ne les distinguent même plus, comme si la frappe avait à peine effleurer le bois.

Sur Lebel la boîte de culasse n'est pas une pièce numérotée et dans les cannibalisations pour réparation l'origine des boîtiers n'était pas prise en compte. Par ailleurs, en refrappant le numéro sur la mince plaquette regarnissant la crosse il ne fallait peut être pas avoir la main aussi lourde que sur un bois massif, au risque de fendre la plaquette.
Il se peut d'ailleurs que la crosse ait subi plusieurs réaffectations successives, car autant que possible on grattait l'ancien n° pour frapper le nouveau, et une plaquette n'était posée que si le côté de la crosse devenait trop creux.

Un mic-mac complet était tout à fait réglementaire, dans la mesure où toutes les pièces avaient été re-frappées du même numéro, à priori le n° de l'ancien canon.

Caudron a écrit: les canons MAP n'ont pas les marquages des manufactures militaires, puisqu'il s'agit d'une entreprise privée, filiale de la FN  Herstal.

 Les règles sur les marquages sont restées les mêmes pour les canons issus des fournisseurs privés et pour ceux fabriqués en Manufacture d’Etat, au moins de 1886 à 1940. Il y a deux notables exceptions connues, toutes deux de la 1ère GM :
- ManuFrance pour les canons de fusils 1907 du contrat assez particulier de GG & Cie, dont le surplus était monté sur les 1907-15 de la MAS.
- Remington, qui sur le tonnerre côté droit, au lieu de porter la date d’épreuve du canon, frappait le modèle (1907-15), ce qui correspondait aux plans envoyés par les français, mais résultant vraisemblablement d’une bourde du dessinateur.
MAP a fourni énormément de canons, à la fois pendant la 1ère guerre mondiale et pendant les années 30, qui montrent des marquages classiques, y-compris sur des Lebel.
Les deux exemples illustrés ici sont de notables exceptions et encore une fois, je n’avais vu ce marquage appliqué que sur des MAS 47.

On est donc dans de l’inhabituel et, pour l’instant, inexpliqué, donc intéressant.

La reconstruction du Lebel dans les années 30, c’est Tulle, et pour des années que j’ai consultées en archives. En 1936, 26 476 fusils 1886 M93 sont réparés à Tulle et environ 60% ont leur canon changé. Et la grande affaire, en-dehors du R35, semble effectivement la mise au profil N des armes chambrées en 8 mm Lebel. Mais je n’ai rien vu de particulièrement signalé sur un changement dans les marquages.
A noter par ailleurs que le 2 mars 1936, une commande est passée auprès de la MAP et de MF jusqu’à concurrence de 10 000 canons pour satisfaire une demande de la Pologne. Ces canons ont-ils le profil 1932 N?

Bref, à voir.