Identification poinçons fusil 1822 T Bis

Bonjour,

Je cherche a identifier les poinçons de mon fusil 1822 T Bis.
Il serait de la manufacture de Charleville et le canon est daté de 1834.

L'idée serait de trouver le nom des personnes à qui appartiennent ces poinçons (les contrôleurs des éléments de l'arme), où cela s'est passé et à quel date.
J'ai pu identifier et dater fort probablement mon pistolet An XIII grâce aux poinçons.
J'aimerais bien avoir une sorte d'historique de mon fusil.


Toutes les photos sont cliquable pour la version en 1600x1200

Sur la platine je distingue il y a un poinçon D surmonté d'un point ou d'une étoile très usée ?
Il ressemble à celui de Deschaseaux Jean Baptiste qui a officié à la manufacture de Charleville dans ces années là.
Il y a un autre poinçon dont je n'identifie pas parfaitement la lettre D ? J ? surmonté d'une couronne 

On retrouve un  autre poinçon D un peut différent sur le côté gauche du canon en dessous du bois

Un peu partout il y a des poinçon en losange mais où la lettre  à l'intérieur n'est pas ou pratiquement pas lisible
Sur la capucine

La grenadière

la contre platine


Sur l'embouchoir un poinçon parfaitement lisible d'un T couronné qui ressemble à celui de Toussaint, A sauf qu'il a officié à Mutzig dans les années 1850-60 (Lors de la transformation en bis avec le raccourciemment du canon ?
De l'autre côté un autre poinçon un L peut-être ?
 

Sur le côté gauche du canon au dessus de la contre platine "C de 18" de gravé et également un poinçon d'un T ? surmonté d'une étoile.

La notation du modèle "1822 T Bis" et la date du canon "1834"
 

Un poinçon ovale a l'arrière de la plaque du pontet 


Sur le bois: un marquage très net "JM", et un peu partout un marquage "N"
   

Egalement une étoile, un P surmonté de 2 étoile et un M surmonté d'un couronne 
  
Les marquage des manufactures ayant effectués les transformations T et Bis et le tampon de crosse pas très lisible malheureusement
  

En sortant le canon de la crosse on découvre de très nombreux poinçons.
Et notamment une date "C. 1859" la date de la modification en Bis ?

Des poinçons V, à nouveau le poinçon D surmonté d'un point/étoile et un poinçon F surmonté d'une couronne.

Un marquage L 362, 29, 310, M surmonté d'une étoile, L, C, F...
 

Sur la queue de culasse, on retrouve le N qui est sur le bois, le chiffre 77 ?, un poinçon A, PL surmonté d'une étoile, le nombre 310 à nouveau


A l'intérieur de la crosse 77 à nouveau et un A ou un V


A l'intérieur de la platine à nouveaux de nombreux poinçons.
L, AII, les nombre 362 et 29 à nouveaux.
Pratiquement toutes les vis du fusil porte le chiffre 20

Je n'ai encore trouvé aucun document qui décrive une réglementation précise en matière de poinçons de contrôle.
Tout ce que j'ai vu c'est, sur le tard (fin XIXe), la consigne de les apposer sur des parties disparaissant à la finition, ou sur des surfaces non visibles.

Car une fois la pièce acceptée, comptabilisée et prise en compte par l'atelier suivant, le poinçon n'a plus forcément d'intérêt. Le seul qui doive rester indélébile c'est le poinçon de rebut, empêchant un indélicat de remettre la pièce dans le circuit.
Ceci doit toutefois être modulé selon l'organisation de la manufacture et des contrôles de fabrication, qui n'ont atteint une pleine efficacité qu'en 1887, avec le Lebel...

Mais dans tous les cas, il n'y a logiquement rien qui imposerait que tel ou tel poinçon soit strictement personnel à un contrôleur, sur toute la France et à toutes les époques. Il suffit qu'il soit personnel au sein de la manufacture et pendant la durée de construction d'une arme.
Vu le grand nombre de contrôleurs et le faible nombre de lettres et signes disponibles, on peut s'attendre à ce que le même sigle ait été utilisé dans plusieurs manufactures et à diverses époques, par des contrôleurs différents.

Pour les marques d'assemblage ou appairage, y avait-il un réglement général ? Sinon, les usages variaient certainement entre les manufactures et les époques.

L'étude de ces règles de contrôle et de marquage ne serait certes pas sans intérêt, mais elle devrait logiquement commencer par l'étude du mode de fabrication des diverses pièces ; et à ce niveau on est très loin du compte !
Qui pourrait dire comment on fabriquait un battant de bretelle en 1830, dans une manufacture produisant des fusils en grande série ?

Ah bon, pas d'ouvrage de référence ou autres archives permettant de retrouver le noms des contrôleurs de l'époque et les poinçons qu'ils utilisaient ?

Il y a quand même énormément de poinçons sur visible, bois, platine et garniture.
Les poinçons de fonderie et de métallurgie sont effectivement sur des parties caché...
En fait comme mon mosin de 1942.

J'ai trouvé un site qui répertorie les poinçon de cette époque mais surtout orienté pistolet.
C'est avec ce site que j'ai identifié 2 poinçons sur mon pistolet An XIII de cavalerie. J'ignore s'il est fiable mais en tous cas, les poinçons identifiés sont parfaitement crédible (date, lieu, modèles)
https://www.pistol3d.com/poincons/poincons_liste.html

J'aurais espérer trouver la même chose pour les fusils :/

Les poinçons discrets c'est plutôt à partir du Lebel, en opposition au Gras qui en portait encore une profusion, pour la plupart inutiles une fois l'arme sortie de la manufacture.

Dans ton cas il faut distinguer les marquages réglementaires (modèle, n°, calibre, origine, modification) et les poinçons de contrôle de fabrication.
Les marquages réglementaires sont bien connus (mais je ne suis pas spécialiste, m'intéressant plus aux pièces qu'à ce qui est marqué dessus).

Les poinçons de contrôle, chaque manufacture devait certainement en conserver le catalogue mais il semble que ce soit perdu... Quand il y a des listes, elles ont souvent été établies par analogies entre les poinçons observés pour telle date, et les listes de personnel ; vu que beaucoup de gens ont la même initiale, ça ne peut pas être complet ni fiable à 100%.
A noter aussi que les manufactures d'armes ont longtemps eu un statut partiellement privé, ce qui n'était pas en faveur d'une uniformisation rigide et stricte des méthodes ; d'ailleurs, jusqu'aux années 1850 bien peu avaient la tournure d'esprit nécessaire à une grande rigueur industrielle.

Après l'obtention de quelques documents tel que Verchère l'indique ( listes établies par analogies entre les poinçons observés pour telle date, et les listes de personnel)... je pense avoir identifié ou du moins une piste intéressante sur le poinçon de la platine un D avec une étoile/point:




Dans la liste des employés de la manufacture de Charleville à la date du canon (1834) j'ai 2 contrôleurs possible:

• DELMOTTE Philippe-Joseph - Charleville - Contrôleur - 1818 1833
  

Un poiçon qui lui est attribué est un D calligraphié. Il manque l'étoile.

mais un DELMOTTE François, officiant de 1800 à 1816 à Charleville aurait eu ce poinçon

Cependant la date de Philippe-Joseph ne correspond pas d'un an.

• DESCHASEAUX Augustin - Charleville - Contrôleur - 1827 1836
  

Les poinçon qui lui sont attribué sont ceux à l'époque où il officié à Châtellerault (à partir de 1836, suite à la fermeture de Charleville)

Je pense bien plus fortement pour cette seconde hypothèse. Au vu des dates qui correspondent et de la ressemblance d'un des poinçons qui lui sont attribué.