Qu’est ce que le Niger?

Ma procédure pour noircir à l'huile de vidange, en plusieurs passes, c'est pour reprendre une pièce déjà trempée et revenue. En ce cas, une première chauffe "à sec" pourrait aisément dépasser la température de revenu ; le pré-trempage dans l'huile sert donc d'indicateur de température, et après essais comparatifs ne nuit pas à l'aspect final. Ce qui améliore beaucoup, c'est l'épongeage à la sciure de bois.

Sinon, après une trempe à l'huile (de vidange ou même de colza propre) le flambage immédiat fait à la fois le revenu et la coloration, mais en une seule passe la coloration est irrégulière et ténue, et la température de revenu est approximative. C'est toutefois bien acceptable pour une vis  neuve destinée à compléter une vieille mécanique...
Car il faut vraiment distinguer la "belle pièce" (comme un couteau tout neuf), qui mérite tous les égards et s'accommodera difficilement de l'huile de vidange, et la pièce de remplacement d'une vieille mécanique fatiguée, qui aura toujours un aspect "trop neuf" tranchant désagréablement sur le reste. Cette pièce de remplacement doit alors être soignée au niveau des cotes et du traitement thermique, mais aussi moche que possible au niveau de l'apparence, et c'est pas facile !

Gé Tibla a écrit:Je lis dans Giono,  "Bonheur fou I"  ou II, une histoire de moustaches soignées et passées au Niger.

C'est vrai que la moustache lissée à l'émouchine ou même à l'huile de cade, faudrait oser !
Mais peut-être faut-il prendre ça comme une raillerie littéraire envers les bellâtres trop apprêtés...
La moustache soignée me fait ainsi penser à des piques célèbres (et orientées) comme << Badinguet >>, << Napoléon le petit >> ou, à propos du général Trochu << Trochu, participe passé du verbe "trop choir" >>.
Se peut qu'à l'époque le "Niger" ait été bien plus connu qu'aujourd'hui, pour je ne sais quel usage. Ce ne serait pas le seul terme qui soit passé aux oubliettes et ce qui est embêtant avec ces produits ou pratiques désuets c'est qu'ils étaient alors si usuels qu'on négligeait de donner des précisions.
En tous cas, un produit qui évitait que les insectes énervent les chevaux, ça devait être au XIXe bien plus indispensable, utilisé et connu de tous, que de nos jours.


Je ne prétendrai pas pour autant que ce fameux "Niger" soit l'huile d'os que j'ai testée en dernier ; même si ça pourrait coller.
Par contre, selon l'extrait "page 8" plus haut, le terme "Niger" serait un nom fantaisie. Ce ne serait alors pas de l'huile de guizotia abyssinica, niger étant alors tout à fait descriptif, mais autre chose...


En creusant un peu la piste "huile de cade" / "huile d'os", on trouve leurs définitions :
- L’huile de cade est obtenue par pyrolyse du bois de cade,
- L'huile d'os est obtenue par distillation à sec d'os broyés ayant préalablement séché au soleil.

Et on trouve un bon nombre de fournisseurs d'Emouchine.

Mais attention, cette émouchine est parfois de l'huile d'os, parfois de l'huile de cade !
Et sur < https://www.sellerie-equishop.com/huile-repulsive-mouches-et-taons-emouchine-forte-ravene-c2x34783132 > vous trouverez même le comble de la duplicité : au début c'est de l'huile d'os, et à la fin ça devient de l'huile de cade !
Huile Répulsive Mouches et Taons EMOUCHINE FORTE, à Diluer - Huile d'os, Résiste à l’eau - Odeur persistante
Action répulsive radicale, utilisé depuis plus de 50 ans pour lutter contre le harcèlement des insectes volants dans l'environnement du cheval.
- A base d'huile d'os à l'Effet répulsif radical
- Lotion huileuse qui résiste aux intempéries
- Efficace jusqu'à une semaine sur le cheval au pré.
- Peut être utilisée pure ou diluée
- Application silencieuse
MODE D'EMPLOI
Avec un pinceau ou un tampon de coton, badigeonner aux endroits habituellement fréquentés par les insectes.
Bidon de 250ml
Mode d’emploi : Utiliser un chiffon doux et des gants. Diluer 1 volume dans 5 volumes d’eau.
Composition : à base d'huile de cade.

On les distingue pourtant aisément : l'huile de cade sent très mauvais, tandis que l'huile d'os sent effroyablement mauvais...

Bonjour à tous

j'ai fait des études (si, si, je vous assure! Et scientifiques, même) et avec le post ci-dessus, je suis désorienté :

- comment peut-on "distiller à sec"? Et obtenir ensuite une huile, le tout en partant d'os séchés au soleil?

et aussi :

- comment peut-on "diluer 1 volume d'huile dans 5 volumes d'eau"?

 
Bien cordialement,
Jean-Marc

Ben ... quand on distille c'est pour séparer les parties les plus volatiles, des parties les moins volatiles.
Faut donc croire que dans des os secs il reste des composants plus volatiles que les carbonates et phosphates de calcium ; ou qui sous l'effet de la chaleur se transforment en éléments volatiles.
Même chose pour le bois sec, qui avant de commencer à carboniser "distille" une bonne quantité d'acides, goudrons, etc.

Des produits huileux y-en a partout : recouvrez d'une bonne épaisseur de terre et de caillasses un tas de végétaux et animalcules crevés, et en quelques années une partie ressemblera à du pétrole. Il suffit d'être patient...


"Diluer l'huile dans l'eau"...
Il me semble que certaines huiles sont solubles dans l'eau.
Sinon, on mélange et on secoue bien : c'est une émulsion, pas une vraie dissolution, mais pour assaisonner une salade ou un cheval ça fait l'affaire.
Et puis, tu as trouvé ça sur une publicité commerciale : deux bonnes raisons pour écrire une connerie !

Je crois avoir fait les mêmes études que CESABC et j'avoue avoir été interloqué moi aussi par ces publicités ...        Quand on fait bouillir des os on obtient de la gélatine ... 

Après c'est vrai qu' autrefois le terme "huile" ne voulait pas forcément dire liquide gras , voir les huiles essentielles par exemple.