Stevens 414 Armoury Model

Pour une fois, je vais vous parler de ferraille, mais déjà mise en forme  
 
Après moult péripéties, j'ai enfin reçu la carabine qui m'avait fait de l'œil le 14 juillet sur un site allemand bien connu.
Et comme je suis fin heureux de mon acquisition, je vous la présente immédiatement tout de suite et sans plus attendre, bien qu'il me reste encore quelques heures de recherches pour découvrir pleinement l'historique de l'engin.
 
Je l'ai placée ici bien que cette arme n'ait jamais été à proprement parler réglementaire, même si elle a été conçue pour tenter de faire de l'ombre à la Winder musket Winchester pour l'entraînement des recrues du premier conflit mondial.







Celle-ci a été recanonnée par la firme Parker de Birmingham, qui allait devenir Parker Hale, ou plus exactement, elle a été retubée par Alfred G. Parker, fondateur de la firme en 1880. Les opérations de retubage par la firme Parker obtinrent une réputation méritée de précision, certains n’hésitant pas à dire que les armes ainsi traitées s’avéraient plus précises que lors de leur sortie d’usine. (ce que nous ne saurons pas avec celle-ci à cause des « qualités » du tireur)






Elle porte en conséquence les marquages d’épreuve anglais qui, pour une fois, n’ont pas défiguré l’arme.





 
Si une âme charitable pouvait éventuellement dater ces marques d’épreuves britannique, cela pourrait peut-être m’aider à dater plus précisément l’arme elle-même (toutes les archives de la firme Stevens ont brûlé à l’issue du premier conflit mondial, les mauvaises langues affirmant que c’était pour camoufler des malversations dans l’obtention et le paiement de contrat d’armement… ce qui rend la datation des armes extrêmement aléatoire)
 

 
La Stevens 414 est dérivée du modèle 1894, carcasse 44 (oui, c’était un compliqué Stevens...)
C’est un mécanisme à bloc roulant, verrouillé en place par la came de liaison avec le levier et un double appui à l’arrière de la carcasse. Ce système réputé fragile n’a été chambré que pour des cartouches à poudre noire de puissance moyenne (jusqu’au 44-40 parait-il, mais je doute que le système supporterait une cartouche moderne...)





Un des points particulier de ce mécanisme est que la biellette de liaison levier-culasse peut être installée dans deux positions: dans l'une, elle positionne le chien au demi armé lors de la manœuvre du levier, dans l'autre, elle le positionne à l'armé. La faiblesse mécanique de l'ensemble est visible sur le schéma. En 1903, Stevens remplacera sa carcasse type 44 par la 44 1/2, à bloc coulissant, qui sera elle chambrée dans des calibres plus imposants (jusqu'au 30-40 Krag.)

Bravo ! Sympatoche.....
J'ai eu unes Stevens avec ce mécanisme il y a bien longtemps....en 22lr aussi !
Pour le verrouillage, cela rappellerait le principe des trois points alignés, comme les anciennes Winchester et les Lüger....

Elle est très belle mais j’ignorais que l'on pouvait retuber un canon.   J'en apprend. Dans quel but cela se fait-il ? Réduire le calibre uniquement ou faire "survivre" un canon usé en le retubant ? C'est surprenant et ça donne encore plus de charme. 

Pour le verrouillage, ça utilise effectivement le principe de la genouillère (aidé par un appui arrière sur la carcasse, mais on ne le voit pas sur le dessin, seulement sur l'arme, en vue de 3/4), mais adapté à un bloc roulant au lieu d'une culasse longitudinale coulissante.

Carbone14, le retubage (relining en grand breton) a pourtant été assez pratiqué en France pour s'accorder au dictat d'une loi scélérate sur les munitions dites " de guerre"  
De ce que j'ai lu du travail de Alfred G Parker, il faisait plus ça pour améliorer des armes dont le canon laissait, selon lui, à désirer. Comme il employait des tubes de qualité, en bon acier bien rayé, et que le travail était bien fait (ben oui, si on perce pas droit, le canon a beau être bon, ça tire en biais...), ses armes retubées ont acquis une excellente réputation en Angleterre.

Cette opération avait l'air fort courante, car les tireurs du forum ASSRA (forum américain de tir aux armes américaine à cartouche à un coup) ont remarqué que toutes lesa rmes américaines de ce type provenant d'angleterre semblent avoir été retubée, souvent par Alfred G. Parker, ou par son fils, Alfred J. Parker.

Dès que le soleil qui vient de s'enfuir revient, je vous fait un dossier photo comparatif avec la 1885 Winder Musket (et si vous êtes sages, je glisserai le Springfield 1903 de 1917 dans la champ...)

Ces retubages "PH" étaient très réputés en effet....J'ai eu une arme ainsi retravaillée qui était d'une précision extraordinaire !

  Freebird pour ton explication.

Bonjour  en ce qui concerne les poinçons BP pour Birmingham proof donc poinçon d épreuve , BV pour Birmingham inspection
et .610 pour le diametre du canon en inch.Ici donc 0.610 Inch.
Pour dater je dirais 1904 1925 ce n est bien sur qu en cherchant dans des bouquins donc je peux me tromper bien évidemment.

il y a certainement d autres poinçons sur le boitier par ex.

les poinçons ont pu changer apres passage chez PH.

Merci pour ces précisions Gonfaron
La période de de fabrication de la 414 est donnée, selon les sources, de 1912 (ou 1910, ou 1908) à 1932.
Les poinçons anglais coorespondent donc, mais ne m'avancent pas plus  
pour .610, tu es certain qu'il s'agit du diamètre du canon? Ce ne serait pas plutôt la longueur de la chambre?

Très jolie.
Belle pièce

Pour le retubage, c'est le cas de la N°9 MK1 en 22 LR de chez Parker Hale.

freebird a écrit:pour .610, tu es certain qu'il s'agit du diamètre du canon? Ce ne serait pas plutôt la longueur de la chambre?

Je pense cela aussi.

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si c est possible 1cm50 pour la longueur de la chambre j ai lu bore et hop j ai mis diametre.
j ai oublié le 22LR dans l histoire.

quelques photos avec sa copine.
Malgré leur opposition commerciale il y a cent ans, elles ont l'air de bien s'entendre...



Si crosses et carcasses sont sensiblement de la même taille, la Winder Musket est un peu plus longue, mais avec un canon un peu moins massif:18mm de diamètre pour la Winchester contre 21mm pour la Stevens. (pour tirer du .22... ça doit bien calmer le régime vibratoire du canon )




petite vue comparative des carcasses. Les leviers sont quasi identiques. La Stevens a une carcasse beaucoup plus anguleuse.


Vue des guidons et montages des devants. Une seule grenadière dans les deux cas, beaucoup plus simpliste pour la Stevens (c'est un anneau ovale, alors que celui de la Winchester suit exactement le contour du bois et du métal.)


Avec une des photos plus haut, vous pourrez comparer les hausses. Celle de la Winder Musket est assez élaborée et facile à régler dans outil, celle de la Stevens... euh... comment dire?



voilà, maintenant, il va me falloir me trouver une petite BSA système martini

Sympathique petit couple.....Vous allez pouvoir faire des concours entre vous  
La BSA serait un beau complément....Ou une Martini Suisse