Le premier réglementaire US à chargement par la culasse.

J'ai eu la chance de mettre la main sur un fusil certainement rare, un Hall Harpers ferry 1819 à silex et culasse basculante, Le premier fusil réglementaire de l'infanterie Américaine à chargement par la culasse.

Il n'a été produit qu'à 19 680 exemplaires, il s'agit là du second modèle produit entre 1826 et 1838..Celui ci est daté de 1837.


C'est un calibre .52 . Il présentent outre sa culasse basculante, permettant le chargement avec 1 doigt, une ligne de visée (hausse et guidon) décalée sur la gauche à cause du chien central et à l'extrémité du canon, sur environ 2 pouces, un alésage bien plus large sans rayures, pour permettre un chargement par la bouche facilité en cas de besoin.

Le bloc culasse/mécanisme est assemblé par une simple vis/axe ce qui permettait parait il de pouvoir s'en servir comme d'une arme de poing.


Quand je l'ai eu,  bois et métal étaient en super état...pas de fissure, peu de marques, aucune attaque de corrosion, rayures bien marquées.

Il manquait le serre pierre du chien et sa vis, le ressort du loquet de la culasse et le ressort de la détente.  Je ne dirais pas que cela a été un jeu d'enfant de les faire, mais en se creusant un peu les méninges (surtout pour le ressort de la détente), on y arrive



Ébauche du serre pierre.
  Le chargement se faisait en basculant la culasse grâce au loquet avant en insérant poudre et balle d'un doigt (alésage élargie dans la culasse) puis en amorçant le silex et armant très traditionnellement.



Par manque d’étanchéité, on obtient une magnifique gerbe de feu au départ qui reste très franc.



Après prise en main, j'espère bien pouvoir l'utiliser en match.

Hello !
Comme déjà évoqué: Une arme magnifique et enviable...ainsi qu'un grand bravo pour le travail

Super boulot pour une arme rarissime ! Bravo

Une arme pas courante du tout dans notre pays et même aux Etats Unis je suppose.
Beau boulot de restauration,bravo,mais au tir avec ce genre d'arme les lunettes c'est bien.

Norman Morris a écrit:J'ai eu la chance de mettre la main sur un fusil certainement rare, un Hall Harpers ferry 1819 à silex et culasse basculante, Le premier fusil réglementaire de l'infanterie Américaine à chargement par la culasse.

Il n'a été produit qu'à 19 680 exemplaires, il s'agit là du second modèle produit entre 1826 et 1838..Celui ci est daté de 1837.


C'est un calibre .52 . Il présentent outre sa culasse basculante, permettant le chargement avec 1 doigt, une ligne de visée (hausse et guidon) décalée sur la gauche à cause du chien central et à l'extrémité du canon, sur environ 2 pouces, un alésage bien plus large sans rayures, pour permettre un chargement par la bouche facilité en cas de besoin.

Le bloc culasse/mécanisme est assemblé par une simple vis/axe ce qui permettait parait il de pouvoir s'en servir comme d'une arme de poing.


Quand je l'ai eu,  bois et métal étaient en super état...pas de fissure, peu de marques, aucune attaque de corrosion, rayures bien marquées.

Il manquait le serre pierre du chien et sa vis, le ressort du loquet de la culasse et le ressort de la détente.  Je ne dirais pas que cela a été un jeu d'enfant de les faire, mais en se creusant un peu les méninges (surtout pour le ressort de la détente), on y arrive



Ébauche du serre pierre.
  Le chargement se faisait en basculant la culasse grâce au loquet avant en insérant poudre et balle d'un doigt (alésage élargie dans la culasse) puis en amorçant le silex et armant très traditionnellement.



Par manque d’étanchéité, on obtient une magnifique gerbe de feu au départ qui reste très franc.



Après prise en main, j'espère bien pouvoir l'utiliser en match.

Bonjour , En Match mais dans quelle discipline ???? oui pour les lunettes ! rien que de voir la photo du tir j'ai peur .. ( Ok les grognards s'en foutaient, et devaient aussi se roussir les moustaches mais c'était un autre temps ..)

Tout dépend de la direction des crachements.
Les mises à feu à silex crachent toujours fortement, surtout un bref mais puissant jet vers la droite, dans la tronche du tireur voisin, et dont il faut se méfier quand, perdant patience avec un silex rétif, on se résout à "tirer à la cigarette".
Mais certaines armes ont des manies plus surprenantes, comme la carabine Smith qui crachouille par dessous, en direction du bras soutenant le fût (faut pas tirer manches roulées, un de nos amis de Nouvelle France doit s'en souvenir...)

Vu la tranche de raccordement culasse / canon du Hall, c'est peut-être assez supportable ; mais ça doit vilainement encrasser, là-dedans !

Projections et encrassement = doublement bien vu Verchère.

En effet, le problème des projections a été pris en compte par Mr Hall le concepteur de ce fusil (qui a du en prendre plein la gueule lors des premiers essais ) Pour canaliser les projections latéralement et pas en arrière pour protéger le tireur, il a pratiqué une "lumière" de chaque coté dans le bois.

Lumières qui à première vue font penser à des éclats ou des manques dans le bois



C'est efficace.  Je n'ai strictement rien reçu dans la figure

Quant à l'encrassement.... Je n'ai fait que 4 tirs de vérification du fonctionnement. Charge 4 grammes de poudre Mousquet et c'est vrai que même avec si peu de tirs, c'était particulièrement sale là dedans. Mais avec 1 seule vis à enlever pour avoir accès à tout le mécanisme, le nettoyage n'est pas un problème.

Kerax a écrit:Une arme pas courante du tout dans notre pays et même aux Etats Unis je suppose.
Beau boulot de restauration,bravo,mais au tir avec ce genre d'arme les lunettes c'est bien.

même réflexion

et MERCI pour le partage à l'auteur de ce post

Belle pièce de collection et bravo pour la pièce refaite

ErDef a écrit:Belle pièce de collection et bravo pour la pièce refaite

Merci, et merci aussi à l'ami Nato qui m'a fourni une photo de la pièce manquante qui m'a servi de modèle.




 Quant au ressorts... Celui du loquet est une simple lame cintrée, cela n'a pas été difficile de l'inventer, mais je ne dirais pas pareil pour celui de la détente qui combine plusieurs formes très bizarres. C'est parce que je me suis demandé à quoi pouvait bien servir le perçage que l'on voit sur la photo ci dessus que partant de là, j'ai recréer son cheminement...et ses courbes.
.

Une belle et rare pièce!
Trouvaille et travail exceptionnel! Bravo.

J'attendais ce sujet avec impatience, vu que j'ai eu le plaisir de faire la connaissance de Maurice et de découvrir ce fusil Hall en même temps.  

J'ai du coup eu le privilège de voir l'arme en action et de la manipuler, c'est simple, devant une merveille comme celle là,  j’étais comme un gamin dans un magasin de jouets.  

Et dire qu'en 1819, une nation pas encore industrialisée était capable de produire une merveille pareille, tout mon respect à MM. les ingénieurs et techniciens de Harper's Ferry.

Bonsoir Jean... Le plaisir de faire connaissance a été grandement partagé, sois en sûr.

Un de ces mercredi, je vais aller au stand pour voir si ce fusil est capable de faire des trous dans du papier là où on le souhaite à 50m. Si cela te dis d'essayer toi aussi, fais moi signe

Norman Morris a écrit:
Le bloc culasse/mécanisme est assemblé par une simple vis/axe ce qui permettait parait il de pouvoir s'en servir comme d'une arme de poing.

Ce fait est attesté ...!

Dans un de mes premiers livres parlant d'armes (acheté en 1965 ...) figure l'illustration ci-dessous, évoquant un épisode survenu pendant la guerre des USA contre le Mexique, ainsi légendé :
"Auto portrait de Sam Chamberlain tenant en respect une bande de guerilleros mexicains déchaînés avec la culasse de sa carabine Hall".
L'anecdote se situe en 1847. 
Chamberlain a réalisé une série de peintures pour illustrer sa guerre (il avait 18 ans à l'époque). C'est du naïf, limite douanier Rousseau, mais bon, ça existe et c'est parlant !




Ah oui, le bouquin est "Armes à feu", de Harold L. Peterson (ed. des Deux Coqs d'or (Hachette), 1963).

A+

Bonjour à tous
Belle curiosité qui combine silex et chargement par la culasse, à une époque ou nous étions au modèle 1816 ! perso je n’ai jamais tiré avec mes armes, mais je trouve super que cela passionne d’autre collectionneurs, je pence qu’il doit toujours y avoir un petit moment d’émotion au premier tir. Et beau travail même la patine est identique.