Tell me , Sir Greenhill ...

Pour un fusil en calibre .38 en poudre noire , je souhaite tirer une balle plomb de 37,50 mm ( 1.477 " ) , sachant que le pas des rayures est de 1 tour pour 12 " et que le canon a un diamètre en fonds de rayures de .376" . Cette balle sera-t-elle stabilisée ?

- Cher Monsieur de Guers , si vous appliquez ma formule :
1.477 divisé par .376 = 3,9232
150 divisé par 3,9232 = 38,18
38,18 x .376 = pas des rayures de un tour pour 14,35 " ; donc oui , votre pas de 1/12" stabilisera cette balle .

Merci Sir .
Un autre cas si vous le permettez : pour un fusil en calibre .40 en poudre noire mesuré à .406" avec un pas des rayures de 1 tour en 20" ; quelle longueur de balle puis-je envisager ?

Simple :  L de la balle = 150 x .406 x .406 = 24,7254
24,7254 divisé par 20 = 1.23 "  , soit 31,40 mm .

Merci , ma balle fait seulement .830" ( 21 mm ) ; je vais pouvoir tirer une balle plus longue .
Cordialement des tropiques françaises ( après que l'Angleterre nous ait enlevé l'Isle de France ) .

Mais les tireurs étasuniens de compétition ( comme Paul Matthews ) estiment que le 150 de Sir Greenhill est parfois un peu juste et que des balles ne seraient pas stabilisées aux longues distances .
125 serait préférable .

Donc : 125 divisé par 3,9282 = 31,82
31,82 x .376 = 12" ; et 1 tour pour 12" c'est justement le pas du canon ... c'est limite .

La solution est connue : gagner un peu de vitesse de sortie soit en prenant une PN plus vive , soit en augmentant - si c'est possible -  la charge de PN .
Au détriment d'un recul plus sévère et d'un canon qui chauffera plus rapidement et donc d'un Fouling " caramélisé " .
On ne peut pas tout avoir.
Il existe bien d'autres formules plus savantes mais je n'ai pas de master en mathématiques .

Verchère nous a montré comment des essais de sertissage sur la balle calepinée du 11 mm Gras pouvait changer la donne côté pression et précision .
Pour une balle lisse calepinée destinée à un calibre .40-60 WCF je me décide à appliquer - enfin - un sertissage conique , le seul possible .
Appliqué par un levier court sur la presse , méthode sensitive impérative . Outil Full Lenght écouvillonné et débarrassé de l'aiguille de désamorçage .
En l'absence de matériel performant pour juger de la force nécessaire à l'extraction , je constate que pour des étuis recuits , L au Trim Die précise donc évasement régulier (*) , la balle calepinée est bien tenue par le sertissage , mais que parfois une balle tourne dans son collet . C'est là que le réglage sensitif prend tout son sens : une légère descente de l'outil et la balle trop libre rejoint ses copines prisonnières .

(*) Je me sers d'un évaseur de .41 Long Colt modifié à .405" ; celui du jeu Lee en .40-60 WCF est prévu pour une balle à gorges de graissage en fonds des rayures , donc trop large, là où la balle calepinée est au diamètre de l'alésage . Recalibrage des étuis partiel , seulement sur la hauteur de la balle concernée .

Bon , mais Sir Greenhill , que pouvez-vous me dire sur cette nouvelle balle plomb calepinée , sachant que sa L est à 1,06 " et le diamètre à .406" ? 
Faire : balle de 1,06 divisé par .406 = 2,61 .
125  de Matthews ( au lieu de 150 ) divisé par 2,61 = 47,89 .
47,89 x .406 = 19,44 ; cette balle bien que longue ( et lourde , 310 grains ) sera stabilisée par un pas des rayures de un tour en 19,44" .

Comme le fusil Chaparral 1876 est mesuré à 1 tour en 14,5 " je n'ai pas d'inquiétude sur la stabilité de cette balle .
Merci Sir Greenhill .

Pour le plaisir : si balle à L inconnue mais pas des rayures connu à 1 tour en 14,5" .
Faire : L = 125 x .406 x .406 = 20,60 .
20,60 divisé par le pas / 14,5 = 1,421" , soit 36 mm maximum pour la stabiliser .
36 mm en plomb c'est du lourd , pas sûr que ça rentre dans une chambre de .40-60 WCF . Par contre si un jour j'ai la possibilité de recharger du .40-82 ...

Pour sertir sur calepin, la pince genre Crimp-Die LEE est aussi utilisable. Et en la fabriquant sur mesure on pourrait choisir la forme des mâchoires, pour éviter l'effet tranchant des lèvres rabattues par un sertissage conique (c'est théorique, je ne l'ai pas fait et sauf pour le 11-73 je m'en suis pour l'instant tenu à des lèvres "standard").

Pour le 11-73 (comme pour toutes les balles à culot rétreint genre "american"), il faut des mâchoires très courtes afin de pincer les lèvres du collet plus serré que le diamètre du corps de la balle).

J'ai un Lee Crimp Die ainsi modifié , de mémoire pour mon .40-60 WCF , mais pour une balle à gorges de graissage . Finalement je lui préfère le bon vieux Roll Crimp dont je peux moduler la force avec mon levier court " sensitif " breveté .
Pour une balle calepinée , fragile , le passage de la cartouche au recalibreur est des plus confortable , et surtout progressif par vissage de l'outil .

En 1888 le Cne Ply (responsable des machines à la MAS) a longuement débattu des mérites respectifs du "sensitif" et du "mécanique". C'était à propos de la commande d'avance des fraiseuses-copieuses pour des pièces torturées comme le pontet, mais les conclusions sont transposables au cas présent : si le "sensitif" donne à première vue de meilleurs résultats (et revient beaucoup moins cher en matériel), ce n'est valable que dans des conditions optimales. Dès que la journée s'allonge, que l'estomac crie famine, que les rhumatismes se réveillent ou que la prostate se relâche, le "sensitif" devient cahotique et imprévisible ; et l'économie de matériel se paie cher en pièces foirées.