.22 Hornet, stries sur bourrelet

Bonjour,

N'ayant pas trouvé de réponse dans ma maigre documentation ou sur internet je m'en remets a votre sagacité. Quelle serait l'utilité de ce bourrelet strié sur cet exemplaire de .22 Hornet de chez DWM ?
J'ai pensé à un détrompeur mais pour signifier quoi (un type de balle, une cartouche d'épreuve ?) Merci à vous.

Il s’agit d’abord d’une munition des années ´60-70. À cette époque, on utilisait encore la 5,6 X 35 R (qui est théoriquement synonyme de la .22 Hornet) mais que RWS faisait en deux chargements correspondants aux pressions de la poudre noire et de la poudre vive. Chez ce fabricant, outre l’étiquette de la boîte, c’est le vernis d’amorce qui faisait la différence entre les deux chargements : rouge pour la forte pression et violet-noir pour la pression correspondante aux anciennes armes pour poudre noire.
D’autre part, la .22 Hornet a changé de diamètre de projectile au cours de son existence. À l’origine, le calibre exact était de .223’’ puis il a été normalisé à .224’’ , le poids du projectile ne variant pas. Cette différence de diamètre est-elle traduite par ces cannelures ? Je l’ignore.
La .22 Hornet est une modernisation de l’ancienne .22 Winchester Center Fire (WCF) chargée en poudre noire et dont le calibre était de .228’’ En réduisant le diamètre de .005’’, on faisait chuter la pression au cas ou un distrait aurait tiré par erreur une .22 H. dans une ancienne arme et ça suffisait pour éviter un accident.
Pour les Américains, la différence est nette et limpide car correspondante au changement de nom : .228’’ = WCF et .223’’ = Hornet. En pays Germaniques, c’est plus subtil…
Cela dit, je pencherai plutôt pour la différence de chargement du fait de l’appellation Hornet. Mais je ne sais pas quel chargement signifient ces cannelures (forte ou faible pression).

Reste ensuite la possibilité d’une cartouche d’épreuve car ces cannelures m’intriguent vraiment. Mais alors, pourquoi avoir fait le sertissage de bas de projectile aux deux tiers du collet ? 

et si c'était tout simplement pour une meilleure préhension ?
Les armes (teutones très vintages) chambrant ce calibre étaient souvent "à bascules"

Le sertissage du bas correspondrait à l'enfoncement max de la balle ....

Je vous remercie pour vos précieux renseignements sur cette munition et les différentes hypothèses. 
J'en profite pour ajouter un petit comparatif afin d'illustrer le propos.

De gauche a droite : 

.22 W.C.F. W.R.A.Co.
5.6 x 35 R Vierling GG&Co D (Geco)
5.6 x 35 R Vierling H (Hirtenberger)
.22 Hornet (Gévelot)
.22 Hornet (DWM)
pour mémoire, 5.6 x 34.6 R Francotte (SFM)

Je débute, désolé si erreur ou approximation dans mes identifications. Plus ça va et plus le sujet me semble inépuisable 

Effectivement, le sertissage bas (juste sous le projectile) est là pour en empêcher tout enfoncement accidentel.  Donc, si la munition au culot canneluré est une munition d’épreuve, pourquoi faire ce sertissage bas alors que dans un tir d’épreuve, la cartouche sortie de boîte est tirée dans l’instant, sans toutes les manipulations qui peuvent survenir dans la vie d’une cartouche avant son tir ? C’est la raison pour laquelle cette hypothèse (il faut toutes les envisager quand on ne sait pas vraiment et c’est pourquoi je l’ai évoquée) ne me semble pas à retenir.

Concernant la version de Francotte (5,6 X 34,6 R), elle m’évoque la .22 Kilbourn Hornet ou .22 K.
La voici en résumé :

La chambre à poudre a alors la capacité de la .218 Bee et permet ainsi une plus grande facilité de chargement, tout en conservant (si c’est une .22H rechambrée) les 45 grains de poids du projectile, poids qu’il convient de ne pas dépasser au rechargement. Attention toutefois à ne pas faire ce rechambrage sur une arme à répétition car l’alimentation par le chargeur ou le magasin ne pourra pas se faire.

A moins que l'étui de départ ne soit pris dans la fabrication courante, et que chez ce fabricant ils aient tous eu ce rétrécissement, qui doit sûrement se faire à la fabrication plutôt qu'au chargement.
L'intérêt pour empêcher l'enfoncement du projectile en est d'ailleurs un peu douteux ; autrefois c'était souvent pour donner un appui à la bourre en cire, qui n'est guère sensible à la rétention de collet. Ou pour les magasins tubulaires.

En PN c'était d'ailleurs plutôt pour donner à la bourre un forcement améliorant l'étanchéité au stockage, parce-que la bourre s'appuyait de toutes façons sur la poudre ; en PSF l'intérêt est plus évident, la poudre ne remplissant pas totalement (mais PSF avec bourre en cire, à part le 8 mm Lebel Mle 1886...)

certains tireurs silhouette métallique utilisent la 22 K HORNET
le petit plus de puissance pour cette très intéressante cartouche

WICHITA a écrit:certains tireurs silhouette métallique utilisent la 22 K HORNET
le petit plus de puissance pour cette très intéressante cartouche

D'où : si vous possédez une fraise de chambre de .22K-Hornet à vendre ou a me louer ...

J’ai retrouvé mes vieilles boîtes de 5,6 X 35 R.
Surprise  ! L’une des deux est pleine de .22 Hornet… ce qui permet de faire la différence entre les deux cartouches qui se ressemblent furieusement. Il y a une bonne différence d’épaisseur entre les deux bourrelets, les collets n’ont pas la même longueur et les épaulements ne sont pas à la même hauteur. Voici des photos comparatives : 



Sur la boîte des 5,6, il y a un vernis d’amorce rouge et l’étiquette précise bien que réservé aux strong actions.
Or, lorsque j’avais commandé ces boîtes, il y a très longtemps, je me souviens très bien que l’étiquette des autres (marquées .22 Hornet et avec vernis d’amorce violet foncé) en réservait l’usage dans des actions conventionnelles. Si une étiquette est bien restée collée à la boîte, l’autre à joué les filles de l’air. Voici :

deGuers a écrit:

WICHITA a écrit:certains tireurs silhouette métallique utilisent la 22 K HORNET
le petit plus de puissance pour cette très intéressante cartouche

D'où : si vous possédez une fraise de chambre de .22K-Hornet à vendre ou a me louer ...

non, j'ai pas.
si je sais, je dirai, promis !
j'ai vu cet été un UNIQUE IS dans ce calibre, je ne sais si c'était d'origine, mais je crois bien que oui.

Merci obaneck, les différences sont bien visibles grâce à ta photo. A l'oeil nu je n'en avais pas remarqué autant !

Plus on creuse la question, plus on trouve des trucs étonnants concernant ces petites munitions.
- La grande ancienne, c’est la .22 W.C.F. apparue avec la Winchester #1885 (version low wall). Le projectile plomb de 45 grains et de diamètre .228’’ navigue peinardement à 470 m/s, poussé par de la PN ou de la poudre vive.
- La version européenne n’a rien à voir côté performances car le projectile file à 619 m/s. A priori, les dimensions sont strictement identiques d’après Barnes qui dit même que c’est la désignation métrique de la .22WCF, sauf que le projectile fait .223’’
- La .22 Hornet est différente des précédentes en caractéristiques dimensionnelles et performances : le projectile fait .223’’ (puis .224’’) et passe à 820 m/s. La sur-épaisseur du bourrelet et son épaulement plus haut font qu’on ne peut pas chambrer la Hornet dans les anciennes armes.
- La .22 Kilbourn Hornet est chronométrée à 884 m/s (maximum). L’étui s’obtient par simple fire-forming d’une Hornet manufacturée tirée dans une arme chambrée en .22 K


Les Américains sont de grands enfants et pour établir le record du monde de vitesse en calibre .22’’, ils ont pris les grands moyens : sous-calibrer une .378 Wby  histoire d’avoir pas mal de poudre (8 grammes !!) derrière le projectile. La barre des 1400m/s a été franchie avec un projectile de 50 grains. La munition a été créée par Ackley pour Bob Hutton du Département Technique de la revue Guns & ammo. C’est la .22 Eargesplitten Loudenboomer. Ce nom délirant :rasta:vient d’un titre du groupe pop Steppenwolf dans leur disque #7. Ce qui date donc ce wildcat hors norme de 1970.
On peut s’appeler P.O. Ackley et faire des wildcats prodigieux mais garder son sens de l’humour !

Le titre exact est (accrochez-vous !) : Earschplittenloudenboomer. 


Fin du hors sujet mais rigolade garantie !