Trouvaille dans un grenier

Jeppesen a écrit:Sinon, et pour info, "ça se tire" là-dedans:

révolver modèle 1873





et là-dedans:

révolver modèle 1892

En effet de bien jolies armes, ce qui m'étonne c'est le gabarit des balles du revolver 1873. Pour une arme de poing de l'époque ça devait faire de sacrés trous façon gruyère

Ah, ce bureau … le nombre de beautés qui y ont été posées laisse rêveur !

Arf, merci Obaneck, surtout venant de ta part....  

Pour Rafael, le calibre est "imposant", comme celui de quasi toutes les munitions à "poudre noire" de l'époque, mais la munition réglementaire de 11 mm 1873 a une douille de faible capacité, et donc une charge de poudre assez faible.

C'est l'un des grands sujets "débat" chez les amateurs d'armes de cette époque, pour peu qu'ils soient également tireurs


Surtout si l'on compare cette munition à une munition de même "calibre" sortie à la même époque aux USA, à savoir le .45 Colt pour le révolver modèle 1873, également...mais de chez Colt ...

Les usages et "besoins" des militaires n'étaient pas vraiment les mêmes à l'époque de chaque côté de l'Atlantique...Ceci explique t'il cela ?

 C'est l'objet du débat, d'autant que les allemands eux, avaient à ce moment là un révolver bien moins "moderne" que le notre, le "Reichrevolver", mais qui tirait également une forte cartouche !

Jeppesen a écrit:... Les usages et "besoins" des militaires n'étaient pas vraiment les mêmes à l'époque de chaque côté de l'Atlantique...Ceci explique t'il cela ? ...

Il y avait certainement une volonté délibérée de limiter la puissance de ces revolvers, car pour corriger un peu le tir il aurait été facile de les convertir à la cartouche "11 mm Marine", déjà plus puissante.

Peut-être craignait-on de mettre à trop rude épreuve la petite merveille de mécanique qu'était ce revolver ?
Car comparativement au hideux Reichsrevolver ou au simpliste Peacemaker (Colt), nos modèles 1873 et 1874 ressemblent à des horloges de précision, avec en plus une incomparable facilité de démontage et d'entretien. Facilité de démontage qui affaiblit nettement la carcasse, il faut tout de même le reconnaître.

Par ailleurs, le revolver était considéré chez nous comme une arme d'appoint ; et peut-être avait-il ailleurs une plus grande importance :
- Chez les allemands, la tradition du cavalier-pistolier remonte aux pistolets à rouet ; au XIXe siècle leurs pistolets de cavalerie (à un coup, chargés par la bouche) étaient presque équivalents à une petite carabine.
- Chez les américains ... je sais pas, c'est trop loin, j'arrive pas à voir, la ligne bleue des Vosges fait écran.

On a corrigé le coup ensuite, quoique trop timidement aux dires de beaucoup.
Vers 1900 les militaires admettaient que le 11 mm Mle 73 n'était même pas bon à abattre un cheval, mais que le 8 mm Mle 92 suffisait largement pour les usages demandés ; certains critiquent tout de même son manque de puissance.
Ensuite, en 14-18, on a largement distribué des pistolets automatiques en 32 ACP, dont l'insuffisance tant décriée ne nous a tout de même pas fait perdre la guerre.
Puis ce fut le 7.65 long, pour PA et PM : mêmes critiques !

Une telle obstination dans l'anémie balistique doit tout de même avoir quelques motifs ... peut-être le fait qu'en France, l'arme de poing n'est pas considérée comme une arme antichars ? Que l'on ne redoute même plus la cavalerie pachydermique d'Hannibal ?

Rafael a écrit:...Pour une arme de poing de l'époque ça devait faire de sacrés trous façon gruyère

C'est que les projectiles des armes à feu ne sont pas forcément destiné prioritairement à "faire des trous"!
Il peut être plus intéressant d'exploiter la puissance d’arrêt, permise justement par la grande surface de contact lié à un fort diamètre de balle.
Alors que des balle de petit diamètre, ça "troue", mais l'objectif peut aussi toujours courir.....

... & le Gruyère, ça n'a pas de trous!   
(voir plutôt vers l’Emmental. Le "vrai", ou les produit "génériques")