Carabine Remington #591 calibre 5 mm Remington Magnum

Bonjour à tous,
Voici une arme de faible diffusion, environ 52000 exemplaires pour les deux versions, et certainement encore plus faible en France : la Remington #591.
Elle a été commercialisée pendant seulement 4 ans, de 1969 à 1973. Elle avait un chargeur synthétique de 4 coups alors que l’autre version de cette carabine, la #592, avait un magasin tubulaire de 10 coups. Toutes les autres caractéristiques sont communes. Pour les deux modèles, un fût d’une seule pièce, lisse, en noyer vernis au début de la production puis très vite en bois dur à finition noyer. La crosse a un profil Monte-Carlo.
La culasse mobile est à six tenons arrières qui verrouillent sans faire pivoter l’avant. Cette construction empêche toute rotation de la cartouche lors du verrouillage. Le retrait de la culasse se fait en poussant le levier de sûreté. L’extracteur est une étrange tôle à l’extrémité pliée déterminant ainsi deux griffes. 
Ces deux modèles d’arme ont été conçues spécifiquement pour la nouvelle munition bouteillée de 5 mm à percussion annulaire. Cette création de Remington avait pour but de surclasser la .22 Magnum, évolution de la .22 Winchester RimFire (WRF) mise au point par le concurrent de toujours : Winchester.
En 1968-69, cette cartouche, entièrement nouvelle, avait pour base une cartouche-outil industrielle pour le cloutage mécanique. Cette origine peu courante la différenciait ainsi radicalement des autres percussions annulaires. Le projectile chemisé Power-Lokt ️ pèsait 38 grains et avait de fines cannelures longitudinales assurant ainsi une bonne pétalisation à l’impact. La vitesse était élevée : 2105 fps, soit 642 m/s et l’énergie en rapport : 372 fp, soit 504 Joules. Il y  avait une autre cartouche à projectile plus léger : 30 grains JHP filant à 730 m/s et développant 560 Joules. La 5 mm RM était chaude pour une percussion annulaire : 33000 PSI, soit environ 2300 bars (300 de plus que la .22 Mag). Les boîtes de 50 cartouches ont été commercialisées sous les deux marques : Remington et Peters.
Cette arme n’a pas connu le succès espéré par le fabricant : 27015 exemplaires pour la #591 et 24728 pour la #592. Seul autre constructeur à s’être lancé dans le 5 RM : Thompson, qui a produit 30000 canons (généralement octogonaux). La cartouche a cessé d’être fabriquée en 1982.
Mais voilà, les possesseurs de 591/592 et Contender dans ce calibre ne les ont pas mis au placard car si les carabines étaient assez quelconques avec une finition d’entrée de gamme, les performances de la munition convenaient particulièrement aux varminters, ces chasseurs US fous de petit gibier (se souvenir des fameux dessins animés de notre enfance : crazy squirrel de l’inoubliable Tex Avery !). Ils avaient là une munition supérieure aux .22 Hornet et .218 Bee !
Alors Aguila, munitionnaire mexicain, a repris la fabrication en 2008, en collaboration avec Centurion Ordnance puis en 2019 sous sa marque en deux versions à projectile de 30 grains : 1/2 blindé pointe creuse et blindé. Il est bon de comparer : jusqu’à 150 yards (environ 135 mètres), les trajectoires de la 5 RM (30 grs Centurion) et de la .17 HMR sont quasi-identiques mais la différence d’énergie, en sortie de bouche, est énorme : 17 HMR 245 fp, 5RM 410 fp et pour mémoire, la .22 mag 293 fp. Et d’après F. Barnes, avec une excellente précision !
Dans tous les cas, si la munition était mauvaise, Aguila n’en aurait pas repris la fabrication. Durant les années sans cartouche, un fabricant (Craig ?) a sortit un kit de transformation en percussion centrale et des munitions (je n’en sais pas davantage ). Enfin, au Shot-show️ de 2008, Taurus a présenté un revolver dans ce calibre mais il semble que ce soit plus l’Arlesienne qu’autre chose…

Mais revenons à notre carabine. J’ai dit qu’elle avait la finition d’une arme d’entrée de gamme et vous le verrez bien sur les photos. Le chargeur en plastique est fragile (très) et on en trouve à présent par d’autres fabricants. D’autres pièces font vraiment pauvre : le bois, l’extracteur, le réglage de la hausse…
Bref, c’est l’histoire de la munition qui ne voulait pas mourir, et pour cause : elle est excellente ! Et les armes deviennent culte ! $150.- pour un chargeur d’origine et une carabine est partie à $1200.- ! Mais bon, c’est aux États-Unis . Remington a sorti son arme 50 ans trop tôt…

La voici en détail :

  Obaneck  
Ah la 5mm RM, elle me faisait réver dans le luxueux catalogue Prévost du début des années 1970.
Poinçons d'épreuve itliens (XX6 = 1971 ?)

Poinçons d'épreuve itliens (XX6 = 1971 ?)

 
Je crois bien voir celui de Gardone

Sinon, plutôt "XX9" = 1973  

Voilà une arme que je ne connaissais pas (parmi beaucoup d'autres, sans aucun doute ).

Mais je ne connaissais pas non plus le calibre, ce 5mm "bouteille".

Intéressant.

Et bien belle arme

Bonjour aux aficionados du 5 RM !
La carabine est passée au BE italien en 1973 (XX9), en effet les Italiens n’ont adopté le code double X suivi d’un chiffre que durant 3 années. Ainsi, nous avons seulement XX7, XX8 et XX9 puis XXX (XX6 n’existe pas). 
     Les deux lettres PX représentent la date (mois + année) de fabrication chez Remington. Pour le mois, le principe est simple : chaque lettre des deux mots B L A C K. P O W D E R représente un mois de l’année, dans l’ordre. Ainsi, B est pour Janvier, L pour Février etc. Mais comme ces deux mots ne totalisent que 11 lettres et qu’il y a 12 mois dans l’année, ils ont rajouté un X. On a alors blackpowderx.
Donc, nous savons désormais que l’arme a été fabriquée en Juin.
Pour l’année, il faut se reporter à un tableau que l’on trouve facilement sur internet. Chaque lettre représente une année mais avant 1980 (lettre A, puis les autres suivent et arrivé à Z, on recommence), les lettres ne sont pas toutes dans l’ordre alphabétique . Mais bon, le X de cette carabine représente l’année 1973.
Elle a donc été fabriquée en Juin 1973.

Concernant le numéro de série proprement dit, il doit théoriquement exister un code modèle accolé au numéro de série vrai, et ce depuis le Gun Contrôle Act de 1969 qui précise qu’aucun numéro de série ne doit se trouver en double chez le même fabricant (numéros identiques mais pour des modèles différents). OK, mais là, il doit y avoir une sacrée subtilité…
En effet, le numéro de série de l’arme est 11520XX. Bien. Si nous supposons que le code modèle est le premier chiffre (1), il en reste 6 alors que la production totale est de 51743 exemplaires. OK alors, prenons les deux premiers chiffres : ça ne cadre pas non plus, sauf si Remington a prévu environ 300 numéros en plus et que la mienne soit la dernière ! Un peu capilotracté, non ? 
Alors, il reste une possibilité : Remington fonctionne au numéro unique (la Loi, donc) depuis 1969 mais tout simplement sans code modèle dans le numéro de série. 

Une arme mais surtout une cartouche qui m’ont vraiment intéressé !

j'en ai une (591) du pur REMINGTON vintage
un bijou
j'ai un tout petit stock de munition; glané à force de patience; que des REMINGTON boites blanches; j'aimerai bien quelques REMINGTON boites vertes et des CENTURIONS, jamais vu passer en vente
j'ai laissé passé les outils de rechargement en 5mm CRAIG, bêtement, une histoire de temps...
j'ai en vue une 592 d'un copain, pour la transformer en percussion centrale et me servir des deux en intervertissant au besoin les culasses.
j'ai monté une lunette prévu pour la 17 HMR, mais pas réglé, pas essayé.
c'est très (très) jolie beaucoup.
une arme dont apprécie chaque cartouches, chaque coup tiré !

Bonjour Wichita,
Youpiiiiii ! Nous sommes au moins deux, en attendant que les suivants se manifestent !
À mon souvenir, j’ai, à l’armurerie, une boîte de cartouches-outils dont pourrait dériver la 5RM. Pour remettre la main dessus, prière de brûler un cierge mais si le hasard le permet, je publierai la photo .
Heureux de voir confirmée la piste de la conversion Craig. Mais qu’en est-il des cartouches ? Ont-elles vraiment existé ? En as-tu ? 
La culasse à six tenons me sidère toujours, surtout là où tout le monde en mets deux…

obaneck a écrit:Bonjour Wichita,
Youpiiiiii ! Nous sommes au moins deux, en attendant que les suivants se manifestent !
À mon souvenir, j’ai, à l’armurerie, une boîte de cartouches-outils dont pourrait dériver la 5RM. Pour remettre la main dessus, prière de brûler un cierge mais si le hasard le permet, je publierai la photo .
Heureux de voir confirmée la piste de la conversion Craig. Mais qu’en est-il des cartouches ? Ont-elles vraiment existé ? En as-tu ? 
La culasse à six tenons me sidère toujours, surtout là où tout le monde en mets deux…

C'est pourtant du pur Marketting !!!!

Marketing, je veux bien mais alors il n’y a que pour la culasse car le reste est vraiment indigent : le pontet est une tôle pliée, le bois est quelconque, sans quadrillage, la visée primitive, le chargeur en plastoc, le canon cylindrique tout du long est goupillé à la boîte de culasse…
On est assez proche d’une carabine genre lot à réclamer ou cadeau pour l’achat d’un baril de lessive. Mais bon, elle tire une sacrée cartouche alors on lui pardonne 

obaneck a écrit:Marketing, je veux bien mais alors il n’y a que pour la culasse car le reste est vraiment indigent : le pontet est une tôle pliée, le bois est quelconque, sans quadrillage, la visée primitive, le chargeur en plastoc, le canon cylindrique tout du long est goupillé à la boîte de culasse…
On est assez proche d’une carabine genre lot à réclamer ou cadeau pour l’achat d’un baril de lessive. Mais bon, elle tire une sacrée cartouche alors on lui pardonne 

Ben oui, c'est exactement cela le marketting...on veut flatter le chalant à pas cher: une culasse typée hautes pressions cela suffit!
Comme mettre le logo "GTI" derrière une voiture.....

3 tenons au lieu de 2, ça permet d'ouvrir en 60° au lieu de 90°, ce qui facilite les choses pour monter une lunette.
Les tenons sur 2 rangs (s'ils sont tous bien rodés) permettent d'augmenter la surface d'appui (donc de diminuer le matage) tout en conservant des tenons peu encombrants.
Alors on peut dire que c'est plus robuste ... ou en peut penser que ça permet de faire la culasse en caramel mou...
En tous cas, c'est pas forcément plus difficile d'usiner une double rangée de tenons bas, qu'une simple rangée de tenons hauts.