"Petite" canardière...

Juste rentré cette bricole en calibre 8 à broche. Quelques interrogations : système Lefaucheux mais platine évoquant fortement une 1842, d'autant qu'il me semble deviner dessus "Manufacture Royale de Chatellerault" et macaron sur la crosse comportant je crois un "1841". Le fût comporte un logement pour une baguette donc possiblement un bois raccourci ?

Ce qui me la fait qualifier de "petite" : canon de 80 cm et longueur totale d'1m24 (pour un poids de 6,3 kg, quand même...).

Me reste plus qu'à trouver moyen de la faire s'exprimer. Ça va être coton. Chez H&C Collection, je crois qu'ils s'arrêtent au 12 pour la broche...

Place aux photos :









Avec une 16 à broche dans la chambre pour donner une idée de l'échelle (ça nage un peu, hein ? ) :

Certains modifient des cartouches PC en PB (ça fait "connaisseur", les initiales.... ).
Il doit y avoir un ou deux posts, ici, ou sur "Les armes du Paléolithique aux Années Folles".

Bon, faut trouver de la cartouche calibre 8 GA!.......

Pièce sympa!   
A tirer, ça doit être "quelque chose"!

Oui, ça doit "déménager"....

Un ancien "fusil de rempart" transformé "chasse" ?

Ah, "les armes du paléo...", j'y suis inscrit mais n'y vais pas souvent faute de temps pour. J'y jetterai un oeil...

Un autre truc m'intrigue : en regardant bien et côté bouche et côté chambre (qui fait 100mm de long), il semble bien qu'il y ait un liner. En général, on installe ça pour passer à un calibre inférieur, non ? Du coup, ici, ça aurait été quoi à l'origine ? Pas  du 4, quand même ?

Jeppesen a écrit:Oui, ça doit "déménager"....

Un ancien "fusil de rempart" transformé "chasse" ?

Bonne pioche, j'avais pas pensé à "l'option rempart". Après quelques recherches, ça semble être un modèle 1840 (abondamment) modifié...

Là: http://prehistoire-xixeme.forumactif.org/t402-fabrication-de-cartouches-a-broche-pour-revolvers?highlight=cartouche+%C3%A0+broche

L'autre solution possible (mais qui impose une transformation....) : http://prehistoire-xixeme.forumactif.org/t139-cartouche-a-broche-adaptation-lepage?highlight=cartouche+%C3%A0+broche

Le système de fermeture est plus un Béringer qu'un Lefaucheux.

Une douille à broche c'est pas bien difficile à usiner (cf douilles Paris-Sport).
Mais faudrait peut-être pas se focaliser sur le laiton : le laiton de décolletage va vite se fendre. Ou alors un tube en cuivre (de plomberie ou chauffage, mandriné ou repoussé au Ø requis) soudé à l'étain sur culot en laiton tourné ? Mais là c'est la soudure qui craint ! A l'argent ça tiendrait, mais ça recuirait trop bas... Et un assemblage plus complexe, genre "d'époque", c'est infiniment plus compliqué (pas envisageable en production unitaire).

Faudrait peut-être se tourner vers divers alliages d'aluminium (ça s'est fait en 12 GA, les douilles en alu), mais un tout bête acier mi-doux pourrait s'avérer très satisfaisant (sauf à la corrosion).

Avec une charge de poudre noire, y-a pas trop besoin de sertir pour garantir la bonne inflammation : de la paraffine fondue coulée sur la charge de plombs suffit à les maintenir et à les coller suffisamment aux parois de la douille.

Histoire de trouver une solution de rechange pas trop compliquée:
Quel est le diamétre (ne parlons pas de calibre) à l'entrée (ne parlons pas de chambrage)?

20,60 mm à la bouche, 23,50 mm à la chambre.

Je trouve que cette canardière à un aspect très sympathique. Elle a gardé un aspect de fusil réglementaire. Si l'on sait pas qu'il s'agit d'un fusil de chasse avec une bascule, on pourrait même penser à une sorte de carabine de selle Peabody avec le fût court typique de ces armes. Elle est en outre plutôt compacte pour un fusil de ce type. On est bien loin des 1,84 m de longueur de ma canardière à percussion.

Si je devais tirer avec une telle arme, je ferais fabriquer par un tourneur une douille dont les dimensions seraient très proches de celle de la chambre. Le système développé par H&C semble intéressant. Ensuite, je pratiquerais le rechargement directement sur le pas de tir avec une organisation proche de celle mise en œuvre par les tireurs aux armes anciennes se rechargeant par la bouche. J'envisagerais également de tirer une balle ronde pour taquiner la cible...

Pour finir par une innocente provocation, je dirais qu'il est dommage que cette canardière est un calibre aussi petit. Les balles que je tire dans ma propre canardière sont trop grosses...

il fut une époque, où pour s'adonner aux plaisir de la chasse, on avait de l'imagination...
SYMPATOCHE ! en tout cas !

Une solution simple et peu onéreuse en matière 1ère et en usinage est la douille-tube comme les premières fabrications Huard-Lynx.
Le tube laiton de 23mm est dispo chez Tartaix,en 0,5-1 et 2mm.Il reste juste à tourner un culot de 20mm,partiellement évidé,et de le braser à l'argent.Ça tient parfaitement.J'utilise depuis plus de 30 ans des douilles sur ce principe,dans Sharps,Spencer et Springfield,en .50,et sans problème.


Deux douilles Huard Lynx en 50-70 après moult rechargements.Celle du haut est HS.
A essayer,sans toutefois charger comme un bourrin.
A toutes fins utiles,j'ai un moule pour billes de 20 mm (carabine de rempart allégée 1840).
Sinon,histoire de,il reste la possibilité de tuber le canon avec un de Springfield 1861 ou Enfield 1853,et d'utiliser du 24 à broche.

C'est effectivement simple, et le repoussage au tour permet de réduire aisément le diamètre d'un tube brut, si nécessaire (en partant d'un tube pré-existant c'est très facile, et sans grands risques de faire des "bananes").

Moi ce qui m'embête c'est le recuit très bas, inévitablement provoqué par la brasure à l'argent.

Et le fait que le tube soit "autour" du culot. Je préfèrerais le voir "dans le culot". Autrement dit un tube rétreint en cône à la base, et engagé dans un culot creusé en cône ; puis brasé, et là de l'étain doit suffire. Structure d'ailleurs assez proche des anciennes douilles en feuillard ou des douilles de fusil de chasse, à part que le tampon de papier mâché comprimé serait remplacé par une brasure.
Mais je le reconnais, c'est BEAUCOUP plus compliqué !

Reste l'usinage dans la masse ; voir si un barreau plein (en cotes standard produites en grandes quantités) est réellement beaucoup plus coûteux qu'un tube mince en cotes un peu spéciales, certainement pas fabriqué en gros volumes.
Sachant que les tarifs des fournisseurs au détail n'ont aucun rapport avec "le vrai prix", et qu'usiner la douille monobloc ne demanderait pas énormément plus de travail que le simple culot (auquel il faudrait ajouter le temps de coupe et dressage du segment de tube, plus la soudure, plus l'ébavurage de la soudure).