Dépolissage ?

Bonjour.
Voici un pistolet de gendarmerie an IX.


.

comme vous pouvez le constater ,cette arme est polie à l'extrême ! C'est un véritable miroir.
Je souhaiterais la dépolir pour obtenir un aspect gris plus conforme à l'idée que je me fais des armes de cette période.
Comment procéder ?
J'attends vos réponses.

Bonjour,

jette le à la mer avec une ficèle 

Plus sérieusement je le laisserai tel quel, il est magnifique et à cette époque on savait faire de belles choses, les armes fines qui sortaient des ateliers étaient surement dans l'état de la tienne
Pitié pour elle...

 
tirez cinq coups
et oubliez de le nettoyer,
si telle est la demande

ANDY34 a écrit:Bonjour,

jette le à la mer avec une ficèle 

Plus sérieusement je le laisserai tel quel, il est magnifique et à cette époque on savait faire de belles choses, les armes fines qui sortaient des ateliers étaient surement dans l'état de la tienne
Pitié pour elle...

Autre suggestion : Participer à une reconstitution "Marine" et sombrer avec les honneurs et son bateau... avec le pistolet à la ceinture et le bicorne vissé sur la tête !  et oublier de le sécher et re-huiler de retour à la maison...

Sans rire si on me le donnait, je le laisserais tel quel... 

Dans le poème "La mort du loup" (en réalité un loup-cervier c'est à dire un lynx, sauf à admettre un contre sens ?) Alfred de Vigny a écrit :
"...cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches ".
Les canons n'étant pas bronzés à cette époque, j'ai toujours pensé qu'il faisait allusion à la blancheur de l'acier. donc à mon avis rien ne s'oppose à ce qu'une arme ancienne ait bénéficiée d'un excellent polissage.

Allez pour le plaisir :

"Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusqu’à l'horizon.
Nous marchions, sans parler, dans l'humide gazon,
Dans la bruyère épaisse, et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçu les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. - Ni le bois ni la plaine
Ne poussait un soupir dans les airs ; seulement
La girouette en deuil criait au firmament ;
Car le vent, élevé bien au-dessus des terres,
N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d'en bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque, baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête
A regardé le sable en s'y couchant ; bientôt,
Lui que jamais ici l'on voit en défaut,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçaient la démarche et les griffes puissantes
De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux,
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions pas à pas en écartant les branches.
Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient,
J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse ;
Mais les enfants du Loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi,
Se couchent dans ses murs l'homme, leur ennemi.
Le père était debout, et plus loin, contre un arbre,
Sa louve reposait, comme celle de marbre
Qu'adoraient les Romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus.
Le loup vient et s'assied, les deux jambes dressées,
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris,
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante,
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair,
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri. 
  
  
  
  
  
 

waltherpara a écrit:...
Les canons n'étant pas bronzés à cette époque, j'ai toujours pensé qu'il faisait allusion à la blancheur de l'acier.
...

Tout à fait.

waltherpara a écrit:...
rien ne s'oppose à ce qu'une arme ancienne ait bénéficié d'un excellent polissage.

Oui, mais pour les armes règlementaires, ce polissage était "mat". Obtenu lors des nettoyages successifs avec de la poudre de brique pillée mêlée à de l’huile d'olive (rance, pas avec de la bonne!).

Un poli-blanc mat serait  historiquement cohérent.

(Joli texte. Merci du partage!)

Le polissage brillant s' appelle  " au blanc d' armure "  en anglais  " armor bright "

   Quand je restaure ... enfin... je rafraichis  une repro PN , j' aime bien les polir à ce degré qu'on
me demande  " Y z' avait -y  du chrome a cette époque ?  "   .

   Pas d'inquiétude , ça disparait vite .   Quand c' est entretenu , ça s' appelle la patine , et pas
entretenu ,  on dit oxydation   ou pire , rouille .

    La patine préméditée  s' appelle en anglais  .....  " french grey "       C' est chouette
pour faire ressortir les gravures

     


     


         Il y a un tas de recettes , mais la patine naturelle , c' est bien aussi  .

Un détail m'intrigue ,  Est-ce que Alfred de Vigny a vraiment tué un loup cervier ?    

      Contrairement au chat domestique , qui a neuf vies , le lynx est  très  " moureux "  comme
disent les vieux chasseurs .   Aussitôt touché , aussitôt  mort .  Peu de réflexes musculaires
après décès  .
        Enfin , c' est ce qu'on m' a dit .   En général leur première défense , c' est leur beauté ,
je ne connais personne qui tirerais dessus quand il a la chance d' en voir un .

     http://premierechaine.ca/emissions/decouverte/2013-2014/reportage.asp?idDoc=312142


    ....    moi qui avait dit que je ne mettrais jamais de vidéo de chatons   sur internet  

bonjour, pour le faire mat tu prends de la pate a roder,

voila c'est tout

..Réglementairement le "poli-blanc" disparaît en France en 1874 avec l'apparition d'armes bronzées (Fusil et Revolver 1874) qui susciteront la critique de certains "gradés-rétrogrades" pour qui le bronzage favorise la négligence du soldat pour l'entretien de son arme.
Dans les faits l'abandon de l'astiquage à outrance ( Faut qu'çà brille !..)  semble avoir eu du mal à s'implanter après 200 ans au moins d'habitudes bien ancrées.
 J'en veux pour preuve les armes américaines commandées en 1870/71 dont le "bleu" fait l'admiration des collectionneurs actuels....et qui ont perdues leurs bronzages après quelques années... d'astiquages frénétiques  . 
De même on trouve dans tous les manuels français d'après 1874 la prohibition de l'emploi de la brique-à-piler pour l'entretien (sauf pour les pièces bien rouillées)

Pour ce qui est de "La Mort du Loup" je suis scandalisé qu'on ose publier un texte pareil !

- Sur la forme il ne fait que souligner une pratique de la langue qui va créer un sentiment d'infériorité qui démotivera les "apprenants" et créer une ambiance tendue et dangereuse en classe pour les "sachants"*.


- Sur le fond le meurtre glorifié d'une espèce protégée est "inacceptable" ;qui plus est par un "ci-devant" de l'ex-classe dominante; et nul doute que des internautes dénon..signaleront aux autorités compétentes les propos répréhensibles susceptibles de poursuites du dénommé VIGNY (de) Alfred.




* J'espère qu'aucun poëte n'aura bientôt à écrire "La Mort du Prof"...

tout simplement un sablage au bicarbonate

EKAERGOS a écrit:...
Pour ce qui est de "La Mort du Loup" je suis scandalisé qu'on ose publier un texte pareil !

- Sur la forme il ne fait que souligner une pratique de la langue qui va créer un sentiment d'infériorité qui démotivera les "apprenants" et créer une ambiance tendue et dangereuse en classe pour les "sachants"*.


- Sur le fond le meurtre glorifié d'une espèce protégée est "inacceptable" ;qui plus est par un "ci-devant" de l'ex-classe dominante; et nul doute que des internautes dénon..signaleront aux autorités compétentes les propos répréhensibles susceptibles de poursuites du dénommé VIGNY (de) Alfred.
...

Pour pas me contredire, je ne vais pas mettre : . Mais, sur le fond j'adhère au message ci-dessus!
(Sauf que moi, j'ai eu de la peine à le lire, "La mort du loup"! D'la poésie, j'n'en lis qu'sur TCAR....)

Merci Waltherpara pour le rappel de ce beau poème d'Alfred de Vigny.
J'avoue humblement ne pas l'avoir lu depuis les bancs de l'école ,c'est à dire depuis 65 ans environ !
Cela me rajeunit,ce forum manque singulièrement de poètes  et ton évocation me ragaillardit pour le reste de la journée.
Mais la poésie n'a pas réglé mon problème pour autant !
Comment retrouver le "french grey "?
Amicalement à tous ,poètes et manants .

vinaigre blanc ?

Pour le vinaigre blanc , je suis dubitatif

Je m'en sert pour débronzer des canons , je pense que c'est trop fort .

Bonjour,

superbe cet an IX de gendarme !

perso, pour ce type de finition, j'utilise les résidus  ( la boue quoi) d'une meule de rectification, ajoutée avec un peu d'huile pour lui donner la consistance de la pâte.
Appliquée avec un chiffon et de l'huile de coude, toujours dans le même sens et en faisant attention aux arêtes.

Mais dans ce cas, en dégraissant complètement et après démontage, suffit de laisser faire le temps, la patine reviendra, sans risque pour les arêtes et les marquages !
CDT
Olivier

Attention , il ne faut pas confondre la patine  par oxydation  et l' abrasion , qu'on appelle fini satiné ou fini brossé
  dans le commerce .

  Ça m' arrive de passer une pièce polie à la toile émeri très fine , ou au tampon de nylon
  pour atténuer  le polissage , mais c' est une solution de fortune .

    Toute abrasion , même micro abrasion , favorise une oxydation moins contrôlable que la
patine par oxydation .  Autrement dit , ça favorise la rouille .

WICHITA a écrit:vinaigre blanc ?

Je l'ai utilisé pour "débronzer" une petite pièce. Le résultat après rinçage était un blanc terne.
Faire un essai

Le poli brillant était explicitement interdit. Pas d'astiquage à outrance :

Légère patine , très légère , et pas de rouille aucune .

    Ça me semble raisonnable .

    Méditation philosophique :   Le polissage est  l' activité qui consiste à employer un abrasif 
  pour faire disparaitre les traces laissées par l' abrasif précédent .   

    Les limes par exemple , on en fait disparaitre les traces avec une lime plus fine , ensuite
  des abrasif comme les papier de verre ( aussi appelés " papier sablés "  traduction de  sandpaper )
   et des toiles émeri .  Ces abrasifs sont calibrés ( du moins par chez moi )  en " grit "  

      Le papier abrasif 60 est plus rugueux que le 100 qui l' est moins que le 220  etc  etc
       ça peut aller jusqu' à    http://www.leevalley.com/fr/wood/page.aspx?p=74729&cat=1,43072,68991

         Les grains d' abrasifs  peuvent être fixée sur du papier , de la toile ou des feuilles de plastique .

        On peut aussi les intégrer dans une pâte , une cire , une crème ou un liquide  comme l'huile sur
       un chiffon , comme mentionné plus haut .

         Les pâtes sont calibrées par un code couleur , très ancien en passant   , Rouge d' Angleterre
       Rouge de Tripoli  , Vert de ....   sais  pu    ...  verre *,  pierre ponce , brique ,  C'est très folklorique .
            ( ...  et elle vendait du verre pilé , pour s' acheter des p'tit souliers  , là tu m ' ....    *    )

        Bref  , la surface du métal sera de plus en plus lisse et reflètera de plus en plus la lumière .

          En prime ,  la disparition des rugosité  diminue  l' apparition de rouille .

          Après tant de travail , ce serait triste d'écorcher la surface de nouveau pour atténuer
         la brillance .  L'oxygène s' en chargera  bien assez tôt .   Les fini brossés  ou satinés  sont                    à réserver  à l'inox  , qui ne patinera jamais .

         Merci à ceux qui m'ont suivi jusqu' à maintenant  ,     en prime , tout ce qui vaut
    pour le polissage vaut pour l' affutage ,   car un tranchant , c' est la rencontre de deux
      surface .   

      *     https://www.youtube.com/watch?v=USBp-Sf03RE

salut, si l'auteur souhaite s'en défaire moi j'en veut bien, tu pourras alors t'en acheter un dans le jus qui te convient

Bonjour,
On peut aussi utiliser une gomme d'écolier bicolore, la partie destinée à effacer les stylos billes/encre est très légèrement abrasive et donne une finition satinée très fine

Ça fonctionne , mais ça reste une abrasion et pas une patine .

    Et la patine  ,  la vraie  ,  c' est gratos ! 

Frotter avec de la cochonnerie, laisser traîner n'importe où, ou nettoyer sans tirer, ça ne produira pas une patine crédible...
"Décrocher" la surface par un acide ou abrasif léger non plus, ce sera trop régulier.

J'ai bien peur que la seule chose à faire soit de ... ne rien faire, s'abstenir de bichonner l'objet, le laisser près du fourneau pour qu'il se salisse naturellement avec nettoyage régulier mais très léger, etc. D'ici une petite centaine d'années il devrait avoir repris une apparence  de vieux...

bronzage-débronzage ?