SECURITE: ARMES A POUDRE NOIRE DE « DECOUVERTE » : ATTENTION DANGER

Je tenais à faire ce post car j’ai été confronté à de nombreuses reprises à de tels problèmes.

Je l’édite à l’attention de ceux notamment qui connaissent peu ou mal les armes anciennes mais qui, à l’occasion d’une brocante ou d’une découverte de grenier, peuvent être amenés à entrer en possession d’une vieille arme à silex ou à percussion. Ces armes souvent couvertes de rouille de poussière et d’histoire  peuvent paraître totalement inoffensives et rendues inertes par le temps.

Or :



On ne le répètera jamais assez : une arme doit toujours être considérée comme chargée.

Nous le savons à peu près tous, mais dans les cas évoqués ci-dessus, des amateurs peu éclairés peuvent être amenés à penser le contraire.

« Les gens n’étaient pas assez bêtes pour garder des armes chargées chez eux ! » Ben si ! L’époque n’était pas la même ! Une arme de voyage par exemple était un outil d’usage ! Pas de coffre ni de verrous de pontet à l’époque ! etc.etc.

«  Un bon professionnel aura bien fait les vérifications d’usage avant de la vendre ou la donner » ! Ben non !

 

Preuve en est le dernier voyage « de grenier » dont je vous parlais sur un autre sujet dimanche soir et duquel j’ai ramené çà :



Charmant non?



Et bien deux parmi ces armes étaient chargées et constituaient un danger mortel très lourd et avéré.

Certains diront : «  tu parles ! Avec de la poudre noire vieille de 150 ou 200 ans, pas de danger »

Si vous saviez à quel point çà se conserve bien au fond d’un canon, bien à l’abri de l’humidité, derrière une balle…toujours mortelle !

Donc, on sonde toujours avant de manipuler.

On introduit une baguette de la bonne longueur dans le canon jusqu’à ce qu’on croit être le fond. On fait un repère sur la baguette ainsi enfoncée au niveau de la bouche du canon.

On la ressort et on la pose sur le canon, à l’extérieur,  en positionnant le repère au niveau de la bouche.

Si la baguette arrive bien derrière la lumière (silex) ou la cheminée (percussion), c’est bon.




Si la baguette arrive devant la lumière ou la cheminée !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Au abris!



Bien sûr, ceci est valable pour les armes de poings mais aussi les armes d’épaule.

la prudence est mère de toutes les vertus!

 



Allez demander à ce bon Robespierre l’effet que fait une balle de 1770 maréchaussée dans la mâchoire !

Salutaire rappel!

Merci pour la combine de la longueurs de la baguette par rapport à la lumière!

fcrozet a écrit:Certains diront : «  tu parles ! Avec de la poudre noire vieille de 150 ou 200 ans, pas de danger »

Je suggère l'élaboration & la présentation d'une vidéo de démonstration d'une mise à feu d'une charge "de découverte".

Merci pour ce rappel de circonstance ; mais tellement  indispensable !
Non, à la différence de la PSF, qui vieillit plus ou moins bien (ou mal...) la PN ne vieillit PAS !
Même si elle a été mouillée sur le champ de bataille il y a cinq siècles....L'eau s'est évaporée depuis le temps, et son efficacité reste la même, ou à peu près, qu'au premier jour !

merci François ...juste pour le plaisir de montrer à tous que des "trouvailles incroyables "...ça  existe encore  !

BRAVO , BRAVO ,  BRAVO  !   ( même chargées ....si c'est dans ma voiture , je suis preneur !)

Pour ceux qui douteraient des capacités de conservation de la PN rappelons que durant la guerre de 1870 une place-forte assiégée par les "Pruscos"  auraient utilisé des vieux stocks de PN découverts au fond de casemates et censés être (au moins) du siècle précédent.
La revue "Cibles" dans les années 1970 citait le cas d'un four industriel mis à mal par l'explosion de ce qu'on croyait être un simple boulet de la guerre de 1870 et qui était en fait un obus de l'époque et donc "farçi" à la PN.
Donc non seulement elle se conserve mais; fait moins connu; elle se "régénere". Je ne me rappelle plus si c'était sur les vieux bidons de poudre mais il était expliqué qu'une poudre exposée à l'humidité pouvait être sauvée en l'étalant sur un linge sec et blanc au soleil.

YA un trou dans le mur chez mon armurier de campagne , il avait sondé pourtant ce vieux fusil , style brownbess , pour démonter le tube , il a chauffé au chalumeau , et pan , dans le mur , un plomb de 58 , ça calme !!

Et ne sondez surtout pas avec une baguette en acier !!

fcrozet a écrit:Allez demander à ce bon Robespierre l’effet que fait une balle de 1770 maréchaussée dans la mâchoire !

Pas grand bien je pense car si ma memoire est bonne, il a perdu la tete peu apres :twisted:

 :ouichef:

Serieux, un rappel plein de sagesse...

On ne le rappelle jamais assez 

Euh, pas de baguette en acier... c'est à cause de quoi? Électricité statique? étincelles en frottant le tube? 

Baccardi a écrit:On ne le rappelle jamais assez 
Euh, pas de baguette en acier... c'est à cause de quoi? Électricité statique? étincelles en frottant le tube? 

Précaution peut-être superflue dans ce cas, parce-que acier sur crasse, acier sur rouille, ou acier sur balle-plomb ça ne produit pas d'étincelles.
Mais c'est une tradition, alors autant la respecter : baguette bronze (disons laiton, admettons alu).

Cependant, ces interdictions étaient sans doute plutôt relatives aux manipulations dans les magasins à poudre et ateliers de chargement des projectiles ... Parce que, le tire-bourre destiné à décharger une arme, et la baguette sur lequel on le vissait à l'époque, ils étaient en quel métal ???

Bonjour,

fcrozet a écrit:
Donc, on sonde toujours avant de manipuler.

On introduit une baguette de la bonne longueur dans le canon jusqu’à ce qu’on croit être le fond. On fait un repère sur la baguette ainsi enfoncée au niveau de la bouche du canon.

On la ressort et on la pose sur le canon, à l’extérieur,  en positionnant le repère au niveau de la bouche.

Si la baguette arrive bien derrière la lumière (silex) ou la cheminée (percussion), c’est bon.

Si la baguette arrive devant la lumière ou la cheminée !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Au abris!

Je procède systématiquement au "test de la baguette" quand j'entre en possession d'une arme à chargement par la bouche, mais là, avec ce pistolet espagnol, acheté pour quelques dizaines d'Euros, j'ai eu une petite peur...
La baguette arrivait à 3 cm en avant de la cheminée !

... avant d'avoir recours au tire-balle, j'ai, à l'aide d'une seringue, envoyé de l'eau par la cheminée pour neutraliser la poudre et ... l'eau coulait par le canon.

En regardant avec une lampe, je me suis rendu compte que l'arme était bien vide, mais que le canal de la cheminée ne débouchait pas directement dans le canon, mais dans une "fausse chambre" de Ø6 mm environ, et profonde de 3 cm... pas facileà nettoyer correctement.

ce type de construction est appelé  "arme à chambre rétrécie " pour permettre au projectile d'être "ajusté" au canon   sans comprimer la poudre .

Merci, 3008nato, pour cette précision.   Je connaissais bien le principe, mais pas son appellation.

Jipé 87 a écrit:Merci, 3008nato, pour cette précision.   Je connaissais bien le principe, mais pas son appellation.

Pour info, dans la littérature "British" c'est appelé "Patent breech".  Souvent confondus d'ailleurs avec le système Delvigne.

On a fait ça aussi sur les mortiers et les canons, sous des tas de prétextes fumeux.
Quand à la fin du XVIIIe on a commencé à traiter l'artillerie scientifiquement, il a bien fallu reconnaître que les avantages étaient quasi-nuls, et en tous cas très inférieurs aux inconvénients (difficulté de chargement et de nettoyage).
Difficulté, en l'occurrence cela signifie irrégularité du chargement et du nettoyage. Donc augmentation de l'irrégularité du tir ; pour une artillerie lisse à laquelle on reprochait déjà son manque de précision, ce n'étaient pas des dispositions heureuses.
Sur les canons restant en service, ces chambres furent supprimées bien avant le XIXe, et on ne fabriqua plus de tels mortiers après 1800 (environ), mais les existants restèrent en service tels quels. On en trouvait encore à l'armement des places en 1870 ; ils furent à priori réformés avant ou vers 1880...

Et c'est vrai que rempli de terre tassée, ça peut ressembler à une pièce chargée.

Le sondage à la baguette me paraît si évident que je peux difficilement concevoir que quelqu'un néglige de le faire... Par contre il y a un réel problème quand le canon est rempli de cochonneries : comment savoir si tout au fond il n'y a pas une charge ?
Que le coup parte au nettoyage, ce n'est que moindre mal car on peut le prévoir, le coup...
Mais si le tube éclate c'est plus embêtant !

La pn seche tres bien : le soufre hydrophobe, le carbone pareil et le nitrate, suffit d'unpeu de patience .....mais , le risque est tres limite.....sauf si on attaque a deculasser au chalumeau effectivement , ne jamais oublier que l'on ne dechargeait jamais une arme a percussion ou a silex , et elle etait accrochee sur la cheminee pour etre prete a etre utilisee