Colt new service

Ca y est j’ai reçu mes autorisations pour les B ! J’ai donc été prendre livraison d’un colt new service que j’avais réservé chez Eric Briano à Montrouge (une excellente adresse au passage !)


A l’origine c’était un achat « mulet » pour avoir accès aux munitions de .455 webley et tranquillement préparer un protocole de chargement pour mon Fosbery (chéri !)
Finalement ce gros revolver est bien séduisant… j’ai trainé sur les forums US et je suis arrivé à la conclusion suivante ; c’est un modèle inspecté par le contrôleur canadien (drapeaux croisés) officiant pour les anglais.


Réceptionné par les anglais, a priori autour de fin 1917.
Resté en arsenal, les modèles passé dans le commerce étant re-eprouvé et estampillé sur le barillet.
A priori poncé un peu fort et re-bronzé un peu sommairement il y a bien longtemps, perdu le cheval cabré au passage et attenué les gravures du canon…



Et voila pour les présentations.

Les premières impressions sont massives, c’est du lourd et costaud ! Mais la détente et moelleuse, le verrouillage franc et sans jeu, de la belle mécanique…


Et pour le tir je vais faire mes premiers essais demain avec ce que j’ai sous la main, de la A1 et des balle du moule lynx P1156 en 266 grains. J’ai préparé 3 séries de 0,25 / 0,27 et 0,29 grammes. Pour un premier essai ça risque de cogner un peu, j’aurai préféré des balles plus légères mais celles que j’ai sont trop étroites (451) pour le canon (457 en fond de rayure).
Les prochains chargements seront en vihtavuori n340 qui semble avoir bonne presse pour ce calibre.
Curieusement les étuis de 44-40 glissent bien alors que les 45 colt et shofield coincent un peu.
A bientôt pour les résultats en cible !

Ah, le New Service ! Une des rares armes de poing qui me plaise vraiment, avec le S & W New century, 1st Issue.
Une réussite et un tir très plaisant (en .45 Colt, il y a longtemps). Un revolver militaire doit être massif et impressionnant, c’est mon idée et je ne l’imposerai jamais à qui que ce soit  !
Et la jaquette de l’ouvrage qui lui est consacré est une splendeur dont je ne me lasse pas : le mataf’ douteux, la mère maquerelle sur le retour, le comptable binoclard, pétochard et véreux et le musicien incapable de faire autre chose, le tout sous un brasseur d’air qui rend bien la moiteur d’un vague bordel colonial d’avant-guerre et  pour couronner le tout, le sicaire levantin à gueule de traître : un monde merveilleux où le gros Colt trouve bien sa place…

Effectivement, bon bouquin que celui-ci, paru en 2009 ...

Mullin a continué son œuvre avec une série de trois volumes également très détaillés sur les "Suisses en veston", toujours chez Collector Grade :
- "Magnum, the S&W .357 Magnum Phenomenon" (2012)
- "The K-Frame Revolver" (2013)
- "Serious Smith & Wesson, the N- and X-Frame Revolvers" (2015)

Pour moi, qui suis autant S&W que Colt, ce sont de saines lectures ! Je n'oublie pas qu'un S&W Model 29 en 6" fut ma première arme légale, au titre "d'arme de défense", en 1970, et que s'il n'avait pas été arraché, en 2004, à l'affection particulière que je lui portais, il vivrait toujours chez moi ...

D'ailleurs, pour le calibre .455, il était représenté dans ma collection par un S&W 1908 "Triple Lock" militaire british de la Grande Guerre (qui voisinait paisiblement avec un Colt 1917 en .45).

A+

Bien d’accord avec la qualité de l’armurerie d’Eric Briano

"...le mataf’ douteux, la mère maquerelle sur le retour, le comptable binoclard, pétochard et véreux et le musicien incapable de faire autre chose, le tout sous un brasseur d’air qui rend bien la moiteur d’un vague bordel colonial d’avant-guerre et  pour couronner le tout, le sicaire levantin à gueule de traître..." 
félicitations pour cette tirade particulièrement imagée, excellente, 
on navigue ici entre les descriptifs d’Audiard ou Dard   


L’illustration du livre m’a fait penser à une photo laissée par mon paternel (à gauche sur la photo), fin des ’40s, dans le district de Saïgon, j’aurais dû lui demander des infos sur l’arme (1892 ?) 47 ans plus tôt 

Bonjour D-Falk, 
C’est curieux comme ces deux armes semblent avoir un canon énorme… Dans tous les cas, la place du Nha-qué (navré pour l’orthographe ) n’est pas enviable.

Mon descriptif du tableau sur la jaquette du livre m’est venue d’un coup et j’ai bien ri en l’écrivant d’une traite !

Pour Feder, j’ai également l’ouvrage de Mullin sur le .357 Magum de S & W et je confirme le plaisir de la lecture. Pour le New-century Triple lock, je crois me souvenir que le contrat British est de 1915 pour 5000 revolvers. Il devait en rester un peu pour la seconde Guerre Mondiale car je sais qu’un de mes anciens clients (R.I.P.), F.A.F.L. en avait perçu un. Ou alors il avait été restitué…

Premier tirs… surtout une grosse appréhension de tirer des boulets de canon de 265 grains… donc pas beaucoup d’impacts en cible, 
Les étuis de 44-40 sont finalement trop étroits, ils gonflent disgracieusement au tir. Prochains essais avec des 45 colt ou des schofield…
Amorces fiocchi, ras, 100 % de departs
Ogives, certes lourdes mais l’arme absorbe bien le couple. Par contre beaucoup d’arrivée de de travers !?!
Avec 0,25 grammes d’A1 ; 197/192/211/197/214 ms 
avec 0,27 grammes ; 214/217/200/219/213/216/195/222/214 ms
Avec 0,29 grammes ; 227/224/219/222/207/208 ms
Pas de signes de surpression sur les ogives, pas d’emplombage du canon (balles passée a l’alox) et quasiment pas d’imbrûlés.

Je continue régulièrement mes essais de chargement et publie dans la rubrique rechargement, titre .455

Néanmoins je constate que je suis systématiquement à gauche vers 22h à environ 15 cm du centre de cible.
J’ai l’impression que mon guidon est un peu trop à droite, et qu’en fait le canon ne serait pas assez serré… un décalage de 1 mm pourrait recentrer le tir.
Pensez vous qu’il faille tenter un desserrage et resserrage du canon ?

Bonjour Jibette,
C’est sympa de nous donner des nouvelles, merci de cette attention. Que veux-tu, avec le New-Service, c’est presque une histoire d’amour 
Bon, tu tires à gauche. Je pense que tu es droitier, comme un fort pourcentage de la population. Souviens-toi aussi que la clientèle du New-Service était essentiellement composée de militaires, de membres de forces de l’ordre ou d’agents d’administration pouvant se trouver dans des situations à risques élevés. Pour ces gens-là, la qualité de l’impact avait plus d’importance que tout le reste. La détente doit donc être assez musclée…
   Bref, la probabilité de coups de doigt répétés n’est pas à exclure. En prime, tu tires à bras franc (car tes impacts à 10h montrent bien que ton revolver a commencé à monter avant que le projectile n’ait quitté le canon -c’est pour ça que le guidon est si haut) et le cocktail détente dure /tir à une main /arme lourde, rend le coup de doigt difficile à éviter.

Pour le fun, j’ai retrouvé une photo du New-Service avec lequel j’avais tiré. Datant de 1902, il n’avait pas la Positive Safety !

Merci pour cette analyse des plus pertinente… je vais faire mon prochain tir sur appui. Ma detente est à 3,103 kgs, en effet un peu lourd pour faire du point !

J’ai posé ma question outre atlantique et obtenu une réponse rapide et détaillé. Le desserrage et resserage du canon est risqué, l’acier du bati étant assez mou et fin au niveau de l’axe du barillet, donc un grand risque de tordre la carcasse 
On me conseille plutôt de voiler légèrement le guidon, ce dernier étant une piece insérée dans une rainure faite sur le canon et immobilisé par une brasure.
Avant d’en arriver là je vais avancer sur mon protocole de chargement et travailler ma position de tir.

À ta place, je ne toucherais pas à l’arme
Certaines cartouches sont très susceptibles et ne tolèrent que la manufacturée ou un chargement  qui en reproduit exactement les caractéristiques (cas de la .45 Colt, par exemple). Il est possible que la .455 Webley aie le même comportement obstiné ; c’est une munition que je ne connais pas suffisamment pour en parler d’expérience. 
De ce fait, il serait pertinent de faire un copié-collé balistique de la munition d’origine. Pour la position de tir lors des essais de ce chargement nouvelle mouture, si l’arme est tenue très fermement et à deux mains, il est probable que le groupement sera bas, voire très bas. Pas d’inquiétude, c’est normal, je l’ai dit dans mon message précédent. 
Ainsi, tirer sur appui est une excellente idée. Il s’agira alors de tester l’adéquation chargement/ligne de visée, (pas l’adresse du tireur) sans tenir compte de la hauteur. C’est la qualité du groupement et sa position axiale qui seront essentiels.

Bravo pour tes recherches qui prouvent bien l’intérêt que tu portes à cette arme attachante. Tiens nous informé.

J'ai déjà fais cette opération sur des Colt. Si tu peux éviter. Évite. Leur canon a un filet très serré. Il faut souvent chauffé assez fort et forcé aussi fort. Il faut faire un support en bois sur mesure pour la carcasse pour ne pas la voilé dans l'étau. C'est très dur d'éviter les marques sur le canon. Le tiens est dans un superbe état, ce serait dommage de l'abîmer pour un peu de précision.

Le guidon est costaud, il faut vraiment y aller comme un cochon pour faire lâché la brasure, cette option est moins dangereuse. Au pire on rebrase.

Je te conseille de rien touché, à faire que si on a pas le choix. Mais comme tu t'y es intéressé, je te partage mon expérience .

À plus
Quentin

Petit détail de la « positive safety »

Flèches rouges les deux cames reliées à la détente, en position repos la came du haut sert de reposoir au chien, et donc le percuteur ne peut plus faire saillie meme avec un choc arrière.



Détente pressée, la came du haut descend et libère la place pour le chien et en même temps elle se place devant l’axe du barillet qui ne peut plus reculer, donc ce dernier est bloqué dans la carcasse pendant le tir.


Et il y a egalement une lame sous le ressort principal qui ramene la détente et le linguet en position de repos et donc remet l’arme en sécurité en abaissant la came du haut.

Malin ces americains  ! Mais bon c’est beaucoup de petites pièces fragiles 

Au passage j’ai du refaire mon percuteur, son petit nez s’étant brisé avec l’âge.


Et voila le premier jet,



Pas évident à ajuster… En fait en fin de course le percuteur pivote légèrement à l’abattu pour s’aligner avec le trou sur le rempart, il y a donc un bon angle à trouver… je l’ai eu au 2e essai…

Merci de cette explication bien détaillée de la positive safety, surtout après la photo de l’arme qui ne l’a pas ! Il est bon de noter que tous les revolvers Colt en ont été équipés depuis 1905.
Bravo pour ton travail sur le percuteur 

Bravo. Joli travail

Jibette a écrit:Je continue régulièrement mes essais de chargement et publie dans la rubrique rechargement, titre .455

Néanmoins je constate que je suis systématiquement à gauche vers 22h à environ 15 cm du centre de cible.
J’ai l’impression que mon guidon est un peu trop à droite, et qu’en fait le canon ne serait pas assez serré… un décalage de 1 mm pourrait recentrer le tir.
Pensez vous qu’il faille tenter un desserrage et resserrage du canon ?

En examinant de près ces 3 photos,  j’ai l’impression que le sommet du guidon n’est pas horizontal, qu’il penche vers la gauche (arme en position de tir). De la sorte il serait possible que l’oeil s’attarde préférentiellement sur la partie la plus haute du guidon, à droite, ce qui pourrait entraîner un déplacement du tir à gauche, un mm au guidon donne environ x150 soit 15cm en cible avec cette ligne de visée. Simple hypothèse venant d’une simple constatation.

J’ai aussi cet impression d’un léger décalage angulaire, mais j’hésite beaucoup à essayer de corriger autrement qu’en contre visée. Peut être coller une sur épaisseur sur le flanc gauche du guidon…

Oui tu peux ajouter un bout.

Après comme je te disais plus haut tu peux le tordre, franchement faut y aller très fort pour faire lâcher la brasure.

Et au pire si elle lâche, tu la recolle avec une colle bicomposant.