Armes prises. Algérie 1958 3° RPC

El Pasota a écrit:

WICHITA a écrit:è pericoloso sporgersi !

  Bien des décennies que je ne suis monté dans un train italien! 

Pas besoin ... c'etait marqué dans les compartiments des trains de la SNCF !

Cela me rappelle que dans les toilettes de l'un de mes anciens domiciles, où la chasse d'eau était encore actionné par une chaîne, j'avais mis une "pancarte" SNCF de signal d'alarme : "ne tirer la poignée qu'en cas de danger, tout abus sera puni" ...

Et oui, la petite plaquette d'avertissement fixée sous les fenêtres... était en 4 langues, si je me souviens bien : français (bien entendu) mais aussi anglais, italien, et espagnol (ou allemand ?) il me semble.

Ça date !

Je viens de vérifier...c'était en allemand

Nicht hinauslehnen, et aussi : don’t lean out of the window 
Bon, mais le premier qui me trouve une arme avec un nom pareil, je lui fais les cartouches ! 
Fin du HS…

Spécial pour Michel : tu n’avais pas mis une poignée de ventral pour ta chasse d’eau ?

Verchère a écrit:

Dirty Larry a écrit:... Cela n'aurait rien d'étonnant : l'appellation sonne "Italien", se retient facilement, bref a tout pour devenir populaire dans l'argot combattant.

Ben oui, c'est italien donc ça se finit forcément en i, comme macaroni, spaghetti et tutti-quanti.
Avec o ce serait espagnol...

 Exactement.  ...et Statov ce serait un PM russe. (à l'époque on l'aurait sans doute appelé "Statof" d'ailleurs)

obaneck a écrit:Spécial pour Michel : tu n’avais pas mis une poignée de ventral pour ta chasse d’eau ?

Non, à l'époque, celui qui perdait la poignée d'un parachute de secours y allait de ses 100 F d'amende ... En para-club s'entend, car à l'armée, c'était le CR en 3 exemplaires et la cascade de perles qui en découlait !

Cela me rappelle qu'à Royan, en tant que "Thérèse"*, je disposais d'un panneau d'affichage que j'égayais de photos ou dessins humoristiques, et que l'un de ces dessins était une fausse pub pour un soutien-gorge à dégrafage rapide, on y voyait, de dos, le torse d'une accorte bougresse dans les bras de l'un des irrésistibles séducteurs qui fourmillent sur les terrains de saut, dont une main s'apprêtait à saisir la belle poignée rouge qui actionnait le système de fermeture du sous-tif de la belle, avec la légende : "Il vous plaît mademoiselle ? Facilitez-lui la tâche ! Grâce au soutien-gorge "Aérazur" (avec dessin du logo de la firme), breveté S.G.D.G.".

On me l'a vite piqué ... et le voleur était ............ une voleuse, qui l'a fait mettre sous verre !


Cela dit, pour le "Stati", dans le livre de G. Chegia, A. Antonelli et R. Riccio, "The Model 1891 Carcano Rifle" (Schiffer, 2016), un remarquable chapitre de 35 pages est consacré aux marquages et poinçons de ces armes, tous illustrés, et on ne voit nulle part le terme "Stati" écrit ...
J'ai pris connaissance de ce terme pour la première fois en 1970, dans une lettre envoyée par un camarade, parti au Tchad avant moi, en décembre 1969.
J'ai gardé la lettre, voici ce qu'il m'écrivait :

... Il avait un bon coup de patte, et il était collectionneur, comme moi ...!
Dans ma réponse, je l'ai informé que ces fusils & carabines étaient des Carcano, Mle 1891, mais peau de balle, durant mon séjour (fin 70 à fin 71) ces armes sont restées des "Stati" !

Il s'est renseigné auprès des Anciens d'Algérie, qui utilisaient ce terme, et de leurs dires, il ressort que cette appellation viendrait du bruit lors des tirs provenant de ces armes : il y a le "STA !" du départ du coup (en fait, c'est le bruit du mur du son quand la balle passe au ras de nos étiquettes), et le "tiiii" qui suit. En opposition, les fusils plus modernes (pour les rebelles, les Lee-Enfield des deux guerres) étaient identifiés par un "TAC-boum" caractéristique (balle qui passe à vitesse supersonique et coup de départ en léger différé).
J'ai pu constater la différence sur le terrain ... certaines balles de 6,5 chantaient même "TAC- frrrrrr", en raison du degré d'usure des tubes d'où elles sortaient (instabilité sur leur trajectoire).
J'ai ramené un de ces Carcano (un 91/24 de 1929 !), j'ai fait le test : une balle de 6,5, introduite par la bouche du canon, ressortait dans la chambre sans toucher le restant des rayures !

Mon camarade est rentré avant la date prévue : il s'est pris 2 balles de .303 le 11-10-1970, à Bedo, dans une embuscade où 12 des nôtres ont été tués (je laisse les termes "perdu la vie" et "décédé" aux journalistes et autres moudougous ...), et avant de partir à mon tour pour le sable chaud, je suis allé le voir à Bégin ...! Il s'en est remis ...


A+


* À cause du matériel, dont j'avais la charge : Thérèse ponsable du matos ... mais mon surnom officiel, c'était "Higgins" ...

Bonjour à tous,
Je finis par vraiment me poser la question si j’ai rêvé d’avoir vu marqué stati (ou stato) sur ce Carcano que j’avais en boutique… . À l’évidence, hélas oui !  Ô faiblesse du témoignage humain… 
    L’identification par le bruit de la munition semble plausible d’autant que dans mon message d’origine, je cite un ancien d’Indo qui m’a dit que l’Arisaka en 6,5 était appelé Tac-ko en raison de son bruit caractéristique.

Mon cher Feder, tu gardes tout ! Et tu as bien fait car cette lettre est remarquable, tant par le croquis que par le texte.

Quand je repense au fait qu’il n’y avait qu’un seul Carcano sur cette photo, et pas très facile à identifier de surcroît…

Dirty Larry a écrit:... Statov ce serait un PM russe. (à l'époque on l'aurait sans doute appelé "Statof" d'ailleurs)

Il était tard, je m'embrumais, j'ai même pas fini ma démo :
Ben oui, c'est italien donc ça se finit forcément en i, comme macaroni, spaghetti et tutti-quanti, comme dirait Mussolini.
Avec o ce serait espagnol, comme desperado, torero, caballero, comme dirait Franco.

"Strati", je l'ai appris vers 1970 dans une discussion entre gamins (il n'y a d'ailleurs pas si longtemps que je connais la vraie dénomination). Ça venait forcément de la génération précédente, mais entre les résistants et les anciens d'AFN, difficile de savoir où les copains avaient pêché ça.

obaneck a écrit:Bonjour à tous,
Je finis par vraiment me poser la question si j’ai rêvé d’avoir vu marqué stati (ou stato) sur ce Carcano que j’avais en boutique… . À l’évidence, hélas oui !  Ô faiblesse du témoignage humain… 
    L’identification par le bruit de la munition semble plausible d’autant que dans mon message d’origine, je cite un ancien d’Indo qui m’a dit que l’Arisaka en 6,5 était appelé Tac-ko en raison de son bruit caractéristique.

Mon cher Feder, tu gardes tout ! Et tu as bien fait car cette lettre est remarquable, tant par le croquis que par le texte.

Quand je repense au fait qu’il n’y avait qu’un seul Carcano sur cette photo, et pas très facile à identifier de surcroît…

En effet, peut étre que il s'agit de un son onomatopée, pendant la 1re Guerre Mondiale, les fantassins italiens appellaient TA-PUM les M 95 autrichiens ( il y a aussi une triste chanson avec ce titre, et, entre les anciens, le mot indique quelconque fusil autrichien), en substance, TA était le son de la balle, et PUM, le bruit du tir.

Le sujet ayant divergé vers l'Italie, je " reverge " le débat en le germanisant.
Au sujet des MG 42, nombre d'entre elles furent retrouvées, affamées, dans des caches, des grottes en général. Car une fois les quelques rafales révolutionnaires consommées, la logistique avait des difficultés à fournir les munitions que ces gourmandes adoraient. Devenues objets inanimés, elles furent planquées en attendant des jours meilleurs et certaines doivent s'y trouver toujours, les témoins ayant disparus !