Ronchard-Cizeron, l'énigme

En attendant les Saintes écritures d'Obaneck, je trouve quelques éléments d'information qui me laissent perplexe. 

On se souvient qu'une platine est marquée Cizeron J.
Voici ce que je trouve sur le fameux Cizeron, non pas J. mais P. comme Pierre :

Pierre CIZERON (1827-1872), armurier, donne naissance à Claudine CIZERON (1850-1912) qui se marie en 1872 avec Joseph RONCHARD (1844-1900), "Fabricant de canons et fondateur de la marque RONCHARD-CIZERON, Chevalier de la légion d'honneur (1900) et qui a participé à 3 expositions universelles : 1878, 1889, 1900. Il décède cette année 1900...
Mariage de la profession entre elle !

Le J. serait donc celui de Joseph RONCHARD, car il n'y a aucun J. dans la famille CIZERON. 
Joseph RONCHARD est armurier canonnier à partir de 1869.
https://gw.geneanet.org/erjulien?lang=fr&iz=0&p=joseph&n=ronchard

En aout-septembre 1891, il y a une exposition à Saint-Étienne dont parle un intéressant catalogue :
https://ia801306.us.archive.org/17/items/lexpositiondesai00vach/lexpositiondesai00vach.pdf
J'ai fait cette capture d'écran du catalogue qui loue les damas de Ronchard-Cizeron



L'emphase lyrique peut nous faire sourire mais révèle l'engouement d'alors pour les découvertes technologiques et l'industrie.

Voici donc quels questionnements soulève cette arme :

• Ronchard-Cizeron est maitre canonnier, mais le canon porterait (je laisse le conditionnel) une couronne anglaise. 
  
• La platine est signée CIZERON J, mais le seul Cizeron armurier est Pierre, le père. Aurait-il réalisé la platine pour son beau-fils qu'il aurait tout de même pu signer CIZERON P. 
  
• Dès 1869, la marque aux deux noms est établie : RONCHARD-CIZERON. Pourquoi ne pas les mettre, d'autant que l'armurier Pierre CIZERON décèdera 3 ans plus tard. Le fusil de votre serviteur est sans doute bien postérieur à la mort de Pierre CIZERON (1872). 
  

En résumé, pourquoi un canon anglais par un maitre canonnier français ? Pourquoi cette platine signée ainsi ? Pourquoi deux platines signées différemment dont l'une par un "compagnon platineur" F CHIRAT ? Peut-on en déduire qu'il travaillait pour RONCHARD-CIZERON ? Et pourquoi un fusil signé HUPON, armurier à ANGERS dont, finalement, on ne sait rien ? 

La signature externe sur une platine de fusil civil (ou sur un revolver) c'est souvent simplement le revendeur, qui en profitait pour se faire mousser.

On trouvait la même chose sur les machines-outils : une plaque gravée au nom du négociant. Alors que le fabricant creusait éventuellement sa marque dans le moule en sable, générant un texte en relief sur le bâti en fonte (marque d'origine qu'un simple revendeur ne pouvait pas contrefaire).