Comment faire rentrer du nouveau dans de l'ancien...

Je ne suis pas armurier... et encore moins ajusteur ! 
J'ai besoin de faire rentrer ce ressort de linguet... Ou comment faire rentrer du neuf dans de l'ancien...  

byf41 a écrit:Je ne suis pas armurier... et encore moins ajusteur ! 
J'ai besoin de faire rentrer ce ressort de linguet... Ou comment faire rentrer du neuf dans de l'ancien... 

Les cougars s'en sortent très bien

Tico a écrit:

byf41 a écrit:Je ne suis pas armurier... et encore moins ajusteur ! 
J'ai besoin de faire rentrer ce ressort de linguet... Ou comment faire rentrer du neuf dans de l'ancien... 

Les cougars s'en sortent très bien

...belle perche, non...?!  

Je dirai qu'en le rentrant par le côté avec un léger coup de marteau et chasse goupille ne devrait pas poser de soucis.
 En tout cas c'est comme cela que j'ai changé le mien.

gégé95 a écrit:Je dirai qu'en le rentrant par le côté avec un léger coup de marteau et chasse goupille ne devrait pas poser de soucis.
 En tout cas c'est comme cela que j'ai changé le mien.

...

Je ne vois pas où est le problème 

J'ai eu le cas. Le ressort de linguet neuf était en "cote haute" (c'est ce qu'indiquait le vendeur), il fallait alors l'ajuster.
Le limer légèrement et très progressivement, il doit quand même rentrer en forçant.

Et oui ; c'est petit, pas facile à limer rond.
Mais la pièce "consommable" c'est le ressort, pas le chien. Donc s'il faut ajuster, c'est sur le ressort qu'on travaille.

Bien astiquer et lubrifier un peu, ça rentre mieux ; se mettre dans la position la plus favorable, aussi...
Et contrairement aux usages, moins on fait d'allers et venues avant d'être satisfait, mieux c'est.

Je viens de mesurer le diamètre de l'ancien bout de ressort... on est à 1,41 mm...
Le nouveau est à 1,53 mm...  soit 8,5 % plus gros...
Je pense qu'avec une toile émeri usée je devrais m'en sortir... accompagné d'un jet de bronze et d'un maillet en plastique... 
Sinon, plan B... je casse le bord d'attaque du ressort et je le rentre en force...? je m'aide pour cela d'une pierre céramique fine qui me sert à affuter les hameçons de pêche...

Pour ma part en général j’utilise un étau comme presse pour faire entrer en force…

Sauf que comme l'a indiqué Verchère, le consommable, c'est le ressort, et qu'en le faisant entrer en force, on élargit son logement dans le linguet; Et si le prochain ressort est en "cote basse", il va branler dans le manche.   La lime reste la meilleure solution, la pierre c'est pour la finition, par pour dégrossir.

La meule est plus rapide que la lime ... bien plus rapide ... souvent bien trop rapide !

Mais une meule de Dremel ça bouffe pas grand chose, alors peut-être je ferais comme ça, avec les lunettes-loupe et bien calé sur le bureau.

Que tout cela est pertinent... et surtout instructif (pour moi).
Merci les amis pour vos retours, remarques et réponses...

Une dremel, une pierre et surtout de l’eau pour éviter de chauffer le ressort qui verrait son élasticité modifiée… du travail de bijoutier !

Je voudrais également partager avec vous "l'astuce" qu'un vieil armurier, rencontré dans une bourse m'avait expliquée...
En campagne, les armuriers régimentaires remplaçaient les ressorts de linguet manquants par un bout de ressort en spirale de montre gousset... 
Joignant le geste à la parole, il m'a alors glissé dans la paume de main ce morceau de ressort... geste accompagné d'un hochement de tête... 
Avoir l'heure ou disposer d'un '73 en parfait état de fonctionnement... le choix est vite fait... 

A suivre ?

Le ressort de réveil, j'ai souvent utilisé pour rafistoler des revolvers belges, où il est juste pincé dans une fente du linguet (d'ailleurs comment fait-on la fente, sans outillage dispendieux et fragile ? C'est une question qui me tracasse toujours).
Le ressort de réveil peut à la rigueur se couper en long avec une bonne cisaille à main. Pour le coincer dans un montage du genre du 73, on peut le plier un peu à ras du bout afin qu'il force un peu dans le logement ; ou l'étamer afin d'y coller une grosse goutte d'étain qui puisse être taillée en rouleau (je crois qu'on a déjà mentionné ça sur TCAR).

Sinon, l'échauffement sous la meule : on a tout de même le droit de monter à 300°, et si on tient le ressort entre les doigts on le lâchera avant ! C'est sûr qu'au point de frottement de la meule c'est bien plus chaud, mais c'est pas comme un outil de coupe où ce point est justement celui qui doit être le plus dur : le rouleau d'ancrage au linguet n'est pas sollicité en flexion, et s'il est un peu plus revenu que la partie flèchissante ce n'est peut-être pas plus mal.

Le voici remonté !
...après bien des péripéties, j'ai préféré confier le montage du ressort à un pro de la DREMEL ! 
Ah oui, au fait... j'aimerai savoir ce que vous utilisez au remontage comme lubrifiant... huile, graisse, substitut moderne ?

Voilà qui est raisonnable...

Et j'en ai profité pour acheter un kit complet de ressorts (consommables) pour mes '73... la peur de manquer, certainement...

chti02 a écrit:Je ne vois pas où est le problème 

...if U don't see the problem, you're the problem...

byf41 a écrit:... huile, graisse, substitut moderne ? ...

Pour un Mle 1873, à moins de fabriquer ses propres mixtures à partir d'huile d'olive et de suif de mouton, tout ce qu'on peut actuellement trouver dans le commerce en huiles et graisses répond à la définition de "substitut moderne".

La graisse est excellente pour un stockage de longue durée, mais demande un nettoyage complet avant utilisation ; donc pour une manipulation fréquente l'huile serait plus conseillée.
Les produits conçus pour l'entretien de contacts électriques s'imposent si on envisage d'utiliser son revolver en succédané de vis platinées défectueuses sur la bagnole ; mais c'est un usage pour le moins marginal...

Si la question se rapportait au lubrifiant ponctuellement utilisé pour remonter le ressort, il faut du "ni trop - ni trop peu" : la pression aux points de frottement de l'emboîture étant importante, si on veut limiter les grippages et micro-arrachements qui rendront plus difficile le prochain démontage, il faut une huile du genre "extrême pression", ce qui élimine les huiles légères qu'on utilisera ensuite pour lubrifier le mécanisme. Mais il ne faut pas non plus que l'huile soit assez épaisse pour s'opposer au glissement ; je dirais donc une huile de boîte de vitesse assez fluide (à défaut, une huile de moteur), dans une ambiance de travail bien tempérée, tout au moins pas glaciale.
Je vous l'accorde, il s'agit de distinctions très théoriques. Mais dans un atelier bien organisé on a plusieurs burettes d'huile de viscosités différentes (les paliers des diverses machines peuvent préférer l'une ou l'autre), alors autant choisir la plus appropriée...

Certains me diront que "les paliers ça se fait plus", ce à quoi je répondrai que "le revolver Mle 1873 ignore totalement ce qu'est un roulement à billes".

Verchère a écrit:

byf41 a écrit:... huile, graisse, substitut moderne ? ...

Pour un Mle 1873, à moins de fabriquer ses propres mixtures à partir d'huile d'olive et de suif de mouton, tout ce qu'on peut actuellement trouver dans le commerce en huiles et graisses répond à la définition de "substitut moderne".

...effectivement, je ne l'avais jamais vu comme cela... et moi qui pensait que "ma" graisse de vaseline était contemporaine avec le 1873/74.

Cela dit, je lui trouve de grandes qualités ( ), inodore, propre au toucher, n'accroche pas ou très peu la saleté... avec un point de fusion (idéalement) à peine supérieur à la chaleur de mon doigt. Appliquée avec parcimonie sur les pièces en frottement, elle retrouve rapidement son état initial sur le métal froid. Évitant ainsi les coulures d'huile dont j'ai une sainte horreur...  
Sinon, Verchère, je suis très intéressé par votre "mixture" Olive/suif... auriez-vous une recette ?

On doit trouver ça dans l'Instruction de 1884, et même encore dans celles de 1905, sur mon site (lien en signature de message).

Mais sauf pour tenter de prolonger certains cuirs assurément irrécupérables je ne joue pas avec ça, ayant vu trop d'auréoles résultant des dégradations acides de ces corps gras.

Je reprocherais à la graisse de vaseline sa trop grande fusibilité : elle est tout de même "entre deux", et si l'on choisit entre une huile ou une graisse c'est en espérant que la texture fluide ou pâteuse sera conservée dans toutes les circonstances. Parce-que si le truc se met à dégouliner après un rayon de soleil ou le tir de quelques cartouches, c'est pas appétissant !

La "graisse de vaseline" n'est d'ailleurs peut-être pas une "vraie graisse" moderne, qui par définition serait plutôt une huile gélifiée par une cire (ne fondant pas aux températures usuelles).

PS : en huilant au pinceau, l'huile ne dégouline pas.
Le pinceau en plastique de la trousse réglementaire française, est très bien. La burette en tôle épaisse est moins commode, sauf pour servir de marteau !

Verchère a écrit:On doit trouver ça dans l'Instruction de 1884, et même encore dans celles de 1905, sur mon site (lien en signature de message).

...grand merci pour votre lien... 

Je l'ai, (96/223, p81) je commande dès lundi du gras de rognon de mouton à mon boucher...  C'est un gras "mouille" idéal pour se confectionner un "saindoux" de mouton... passé à travers une plaque fine, puis fondu en bain-marie je le passerai chaud à travers une étamine 250 µ... 
Mélange "toudou" à la maryse avec une huile d'olive... et si cela ne suffit pas, passage turbine/recirculation à 2500t/mn... contrôle du PH, (aucune idée du PH d'un gras de mouton...) et au besoin rectification pour arriver à 7/7,5... un pouillème d'acide Sorbique ou de Paraben (je verrai...).
Contrôle du point de goutte (juste pour info)... essai... et retex...