Revolver Le Mat de fabrication parisienne 2nd modéle

Revolver LeMat par Pietta.

Une petite présentation tirée du site du constructeur :

Le plus insolite mais certainement le plus célèbre depuis la Guerre Civile de Sécession parmi tous les revolvers à poudre noire porte le nom de LE MAT. Jean Alexandre François Le Mat, d’origine française, partit pour les “Amériques” en 1843, pour compléter ses études de médecine. Il épousa ensuite une jeune fille américaine, cousine de Pierre-Gustave Toutant Beauregard, un général de l’armée Confédérée, qui encouragea et finança les audacieuses idées de Le Mat dans le domaine de la médecine, de la navigation et des armes. Et c’est ainsi que Le Mat, aidé par le général Beauregard, conçut et créa un nouveau revolver destiné à devenir l’arme en dotation de plusieurs officiers confédérés de Cavalerie (entre autres ceux du glorieux 18° régiment de la Georgie) et de la Marine des Etats Confédérés. De nombreux officiers d’infanterie en firent, de surcroît, leur arme personnelle. Le Docteur Le Mat, pour les mérites dérivés de ses inventions, en Avril 1859 fut promu “Colonel” et Aide-de-camp honoraire du Gouverneur de la Louisiane. Les premiers modèles du Le Mat furent construits à Philadelphie, mais à la suite de la Guerre Civile, la production, toujours destinée aux Etats Confédérés d’Amérique, fut transférée en France. Ce revolver, probablement l’arme la plus prestigieuse et respectable jamais produite, permettait de tirer 10 coups (9 coups plus 1 en calibre.65 moyennant un canon central lisse à un coup). Le revolver Le Mat a été reproduit fidèlement et exactement pour la joie des collectionneurs et des historiens, dans les trois modèles principaux, CAVALRY avec pontet à boucle, chien fermé (sans fente pour percuteur), plaquette de fermeture du canon et anneau, NAVY avec pontet lisse, percuteur bouclé et axe de fermeture du canon, ARMY similaire au modèle NAVY, avec percuteur lisse. Tous les modèles sont livrés avec plaquettes de poignée en noyer quadrillé à la main.

les deux canons !



le chien positionné pour percuter les 10 chambres



le chien configuré pour percuter le canon de .65



bref, une arme magnifique, un « must have »

Enfin une copie !

J'ai acheté ceci :



Vite feuilleté, mais la découverte d'une histoire plus complète que dans les quelques articles de la GDA, assez fascinante quand au nombre de modèles, sous-modèles et dérivés des principales versions que nous connaissons !
Hommage est rendu aux Serpette, mari et femme (son épouse n'est pas en mesure de rééditer leur célèbre ouvrage par ailleurs introuvable).
Chose intéressante, alors que les différents articles de la GDA n'avançaient aucune date du décès du bon docteur, l'auteur donne très précisément la date : 28 juillet 1895, à l'hôpital de Provins, Seine-et-Marne, et fut inhumé dans le caveau familial de Passy (France....Mais il y a un Passy-sur-Seine pas trop loin de Provins, je sens que je vais faire un pélerinage).

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"c'est un pistolet français" oui peut-être à condition de démonter le canon rayé et la barillet et là en effet il devient un pistolet.

Pas nécessaire, le terme exact et historique étant (pour tout ce que nous nommons maintenant révolver) :
"Pistolets révolvers"....comme il existait aussi d'ailleurs le "canon-révolver"

lionrobe a écrit:-

Intéressant !
Un auteur , un éditeur , un titre ?

CLOSDELIF a écrit:Pas nécessaire, le terme exact et historique étant (pour tout ce que nous nommons maintenant révolver) :
"Pistolets révolvers"....comme il existait aussi d'ailleurs le "canon-révolver"

Il est vrai que le terme pistolet-révolver à été utilisé à l'apparition du révolver mais cette appellation à été employée pendant une période assez courte pour désigner des modèles plutôt européens et je ne pense pas que ce terme ait franchis l'atlantique.
Par contre je veux bien admettre que ça désigne pas si mal le Le Mat.

Ne voit-on pas un Le Mat dans les mains de Bruce Willis à la fin du film "l'armée des douze singes"?

Alamas a écrit:Ne voit-on pas un Le Mat dans les mains de Bruce Willis à la fin du film "l'armée des douze singes"?

Tout à fait.

Un site précieux qui référencie les armes employées dans les films /

http://www.imfdb.org/wiki/LeMat_Revolver

Ainsi que dans "retour à Cold Mountain" et dans "the quick and the dead". On l'a pas encore autant vu, dans le genre monstruosité, que le desert eagle, mais ça vient, ça vient...
Je vais jeter un coup d'oeil à ton lien...
Oui effectivement, après y être allé, présent dans pas mal de films.
Ah ben zut, je l'ai loupé dans NCIS.

Pélerinage ce jour.

Ci-git comme "François Alexandre LeMat" au cimetière de Passy dans le caveau familial (7e division en haut à droite):


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RIP.

Toi dont nous célébrons joyeusement la mémoire tous les WE dans les stands, et qui n'es même pas mentionné parmi les grands noms enterrés ici, quand tu es une icone pour les américains......

Quelle ingratitude...
Même pas une belle plaque pour rappeler brièvement qui était Alexandre Le Mat.
Quand je pense que Napoléon III a donné la Légion d'Honneur à l'inventeur de la margarine...
Y'a pas de justice dans ce pays...
Snif !
R.I.P, Alexandre...

je connais la deuxième page de bd mais pas la première .De quel album est-ce tiré ( très Giraud ou Rossi comme graphisme )

natanael a écrit:je connais la deuxième page de bd mais pas la première .De quel album est-ce tiré ( très Giraud ou Rossi comme graphisme )

Ramaïoli et Durand. Un peu kitsch et baveux pour moi, même si j'ai un faible pour les histoires.
Ce soir, je mettrais des images d'une 3e BD....

gavach a écrit:Quelle ingratitude...
Même pas une belle plaque pour rappeler brièvement qui était Alexandre Le Mat.
Quand je pense que Napoléon III a donné la Légion d'Honneur à l'inventeur de la margarine...
Y'a pas de justice dans ce pays...
Snif !
R.I.P, Alexandre...

Bah, il est mort trop vieux, la guerre de 1870 avait effacé le souvenir de la civil war. On devait sans doute vendre encore des LeMat à cartouches métalliques, mais l'arme était jugée dépassée, sans doute à cause de son ergonomie générale. Je ne serais pas surpris qu'elle ait quand même fait encore les beaux jours de divers coloniaux...A voir dans le bouquin que je déguste....
Tiens, un membre éminent du forum en a eu un en mains et l'a pris en photo, si des fois....?

lionrobe a écrit:
Tiens, un membre éminent du forum en a eu un en mains et l'a pris en photo, si des fois....?

Avec son autorisation, son post d'origine :

"Comme j'ai eu le bonheur d'avoir cette arme en main cet apres midi, je vous fait partager ces quelques minutes d'extase
Cette version a été fabriquée à l'époque en Belgique.



L'anneau de calotte est fixée sous le barillet !









La baguette d'éjection/tournevis est vissée sous la crosse !
"

Merci à toi.
L'avant dernière photo est frappante, on dirait presque le flingue de Hellboy

sacré Bourgeon, entre les détails qu'il "pioche " à droite à gauche et la fille qui porte un jean ( son livre se passe pendant la guerre de sécession je crois ) ... sans compter que quiconque a tiré avec un cap&ball ou toute autre arme poudre noire hésiterait à planquer son dernier dollar dans le barillet ....enfin bon, je dis ça,je dis rien , hein

LeMat encore chez Boucq/Jodorowsky entre les mains du héros, "le Bouncer", pistolero manchot.

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Des excellentes BD par parenthèse ! :bravo:

coffret commandé, livrable en septembre ...

oui, Boucq c'est un très grand !

Suite a une erreur de manipulation, le message est dans le post suivant !

Bonjour à tous,


Je vous fais partager aujourd'hui des photos de ma dernière acquisition, il s'agit d'un revolver Le Mat à percussion fait à Paris dans les années 1863-1864.

Tout d'abord, un peu d'histoire....sans revenir en détail sur la vie du docteur inventeur, il faut savoir que la guerre de sécession a permis la fabrication en série de ces revolvers Le Mat.


Traditionnellement, les revolvers Le Mat à percussion sont divisés en plusieurs modèles distincts en fonction des caractéristiques extérieures.
-Les premiers modèles de revolvers Le Mat (numéro de série de 1 à 450) comportent un pontet repose doigt, le levier de chargement à la droite de l'arme et un système de clef pour le démontage différent.
-Entre les numéros de série 450 vers 1000 (environ), on a vu apparaitre les modèles dits de transition qui combinaient les caractéristiques des 1er modèles et celles du 2eme modèle.
-A partir du numéro de série 1000 (environ), on voit apparaitre des changements qui caractérisent les revolvers Le Mat 2nd modèle, a savoir :
Suppression du pontet repose doigt pour laisser à la place un pontet rond
Levier de chargement à gauche de l'arme
Démontage du revolver par une grosse goupille sous le canon

Il existera tout au long de l'évolution de ce revolver des variantes mineures concernant la forme du chien à 2 têtes et des variantes de marquages sur le canon associées à chaque évolution.

En réalité, si les différents modèles de revolvers Le Mat sont aujourd'hui désignés par les collectionneurs de la façon décrite ci dessus, il existe une différence importante dans le mécanisme de l'arme qui ne correspond pas à la classification décrite.
En effet sur les premiers modèles de revolvers compris entre le Numéro 1 et 2000 (environ), le verrouillage du barillet est assuré par un petit axe en métal qui, lorsque le chien est à l'armé, sort à coté de la barrette pour s'emboiter dans des petits trous (diam 1.5 mm) creusés dans la face arrière du barillet. Ce mode de verrouillage ne convenait pas à l'utilisation pour de nombreuses raisons :
manqué de précision d'ajustage dans la fabrication, encrassage de PN et de résidus divers qui bouchaient les trous dans le barillet, casse du petit axe en métal....






Suite à ces problémes, le mode de verrouillage fut changé (à partir environ du numéro de série 2000) par une came s'emboitant à l’arrière du barillet dans de larges encoches, assurant ainsi un verrouillage de bien meilleure qualité !

Le Docteur Le Mat et son associé le Dr Girard signèrent un contrat de 3000 revolvers pour les armées du sud,ce contrat ne sera jamais honoré totalement pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, au niveau de la production le revolver se révèle compliqué et long à produire.
De plus le temps passant la confédération rechigne à payer les revolvers pour des problémes de trésorerie.
Ainsi, les relations entre les Dr Girard responsable de la production à Paris et le Maj Caleb Huse, inspecteur des armées du sud concernant l"achat d'armes en Europe, sont extrêmement tendues, Huse refusant de nombreux revolvers à l'inspection.
Il fut même accusé par les 2 docteurs d'être corrompu et de privilégier l'achat du revolver anglais KERR produit par la London Armoury (de fait le revolver KERR avait clairement la préférence du MAJ HUSE).
Enfin,au problème de production du revolver, s'ajoutait le problème de livraison car le temps passant, le blocus maritime des côtes de la confédération par la marine du nord s’avérait de plus en plus efficace, coulant de nombreux navires sudistes tentant de forcer le passage.

Ainsi, on estime que les derniers revolvers Le Mat a avoir pu traverser l'atlantique et combattre aux mains de soldats confédérés ont des numéros de séries inférieurs à #1850 (environ).
Le revolver Le Mat de fabrication parisienne portant le plus haut numéro observé est le 2494, on ignore si la production continua longtemps après ce numéro à Paris.

Le revolver que je vous montre ici est le numéro 1754 et c'est un exemplaire typique de 2nd modèle Parisien (peut être un des derniers à avoir réussi à forcer le blocus maritime), comprenant toutes les caractéristiques de ce modèle :

Pontet rond
Levier de chargement à gauche
Fermeture de la carcasse par le gros axe central

De plus il comporte le premier système de verrouillage.