Restauration et nettoyage pistolets d 'arçons an XIII

Bonjour,

Je me lance dans le nettoyage et la restauration d'un lot de pistolets à silex et percussions. Celui du haut est de St Etienne dont le poinçon w avec la couronne laisse sous entendre la meaufacture de Wattiaux Ferdinand. En dessous Charleville avec poinçon Pozon Jean-Batpiste.



Je pensais commencer par un brossage fin en laiton, essence c et laine acier 000. une fois démonté en fonction de la rouille ou non, électrolyse ou brosse dremel ( je ne sais pas si c'est bon ni quelle brosse); pour le bois j'aimerais garder cette couleur ou patine noire qui semble être d'origine ( à confirmer) mais j'ignore comment procéder pour le nettoyer.
Merci pour vos conseils

Pas de brosse métallique, pas de papier verre, oublie la dremel, on n'est pas en train de repeindre un escalier ou un portail...
De la paille de fer 0000 et le produit huileux / dégrippant que tu as chez toi...
Pour les parties métalliques et le bois.
De l'huile de coude un petit bidon
Ils semblent bien propre.
Le mieux et l'ennemi du bien

Je n'ai jamais commencé à la dremel: c'est à utiliser après le gros nettoyage s'il révèle un "problème" qui ne peut pas être traité autrement.

Ceci dit, dremel présente une telle palettes de produits qu'on peut en trouver qui font du très bon boulot sans être trop agressif.

Le première chose à faire est de démonter, tout au moins de séparer le bois et les parties métalliques.

Le bois se nettoie d'abord à l'eau tiède et savon de Marseille, gant de toilette ou brosse nylon douce (brosse à dents dans les recoins). Rinçage à la douche tiède, essuyage et séchage lent. Pour lavage et rinçage il faut aller assez vite, afin d'éviter que l'eau ne pénètre trop (mais quand même se souvenir qu'autrefois on voyageait aussi sous la pluie).
Si ça ne suffit pas, même chose avec de la lessive St Marc.
Et si ça ne suffit encore pas, même chose avec de la soude caustique (lunettes et gants sont alors indispensables).
Les taches sombres peuvent s'enlever avec de l'acide oxalique ou un mélange 50/50 d'ammoniaque ménager et d'eau oxygénée. Le problème est que ça bave facilement au bord de la tache, créant autour une auréole claire !

Pour les parties métalliques, la première chose serait de les faire longuement bouillir dans l'eau.
Ça nettoie, dégraisse et disloque une partie de la rouille. Laisser refroidir dans cette même eau (qui étant dégazée ne fait plus rouiller), sortir les pièces une à une pour les brosser à l'eau tiède, énergiquement avec une brosse nylon, rincer puis tremper dans l'eau bouillante et essuyer (ça sèche alors presque instantanément) avant de passer à la pièce suivante. Il vaut quand même mieux huiler légèrement sans trop attendre...

C'est alors le moment de terminer les démontages et d'examiner en détail chaque pièce, pour décider quel traitement lui appliquer.

La laine d'acier, il faut l'imprégner d'huile. Et l'huile de cuisine (olive étant le mieux) se nettoie bien mieux (au savon) que les huiles minérales.
Pour les fortes efflorescences de rouille il faudra gratter avec un couteau peu affûté, délicatement pour éviter de déborder sur les zones saines.
L'électrolyse ne se justifie qu'en cas de forte rouille généralisée ; pour le cran en dessous, c'est le trempage une nuit dans l'acide oxalique (ou décoction de rhubarbe ou rumex, mais là plusieurs jours avec remplacement de la soupe peuvent être nécessaires).

A noter que (sur des armes plus récentes) l'électrolyse et les acides effacent instantanément le bronzage. Tandis qu'un dégraissage à la soude caustique ne l'altère nullement (l'ammoniaque non plus, d'ailleurs).

Merci pour tous ces détails

Bonjour,
Que la réussite soit au rendez-vous pour l'ensemble de ces opérations. 
Et montre nous régulièrement les différentes phases de la progression de ton travail
Merci

PS Dommage des photos initiales sont bien sombres

Vraisemblablement il ne reste pas ou peu de marques de bois, heureusement pour la remise en condition maiw malheureusement pour la tracabilité. 

Je commence par le démontage de celui manufacturé à St Etienne.  Une image plus lumineuse pour Tico. L'arme semble a voir été souvent démontée tant les têtes de vis sont abîmées.

Il y a deux pièces hs, le ressort et une autre a l'arriere

La pièce cassée et la grosse difficulté provient de la vis maintenant le canon. Je ne sais comment procéder,  le WD40 n'agît pas surtout que les tournevis sont inopérables. Je suis preneur de solution

Merci 
Attention lors du nettoyage de la monture et en particulier à sa fragilité apparente à l'arrière de la platine. Ne pas perdre de matière mais au contraire la stabiliser.  

Mar671 a écrit:La pièce cassée et la grosse difficulté provient de la vis maintenant le canon. Je ne sais comment procéder,  le WD40 n'agît pas surtout que les tournevis sont inopérables. Je suis preneur de solution

Cette pièce fendue est la bride de noix. 
Patience, laisse agir quelques heures et même quelques jours. Applique ton dégrippant au pied de vis sur la sous garde. 

Mar671 a écrit:Je commence par le démontage de celui manufacturé à St Etienne.  Une image plus lumineuse pour Tico. L'arme semble a voir été souvent démonté tant les têtes de vis sont abîmées.

Il y a deux pièces hs, le ressort et une autre a l'arriere

Sur ces photos, le grand ressort est fendu, attention surtout à ne pas le solliciter afin de créer la rupture définitive. 
Pour ce ressort, je doute de l'efficacité d'une soudure. 
La bride de noix est par contre aisément réparable. 

Le second est de quelle manufacture ?

Il te faudra également reprendre le pontet qui a été écrasé 

La baguette du second n'est pas du modèle

Le second provient de Charleville

Je ne vois pas ou le pontet est écrasé

45 mn, je pense renouveler l'opération plus longtemps avant de passer à l'étape suivante
La baguette n'a pas bougée

Pour la vis, voir (entre autres) ici :
https://www.tircollection.com/t46809-demontage-vis-recalcitrante#629129
Mais il faut tout de même reconnaître que parfois on n'y arrive pas !
Et ici, pas question de flamber quoi que ce soit avant d'avoir enlevé cette vis et séparé le bois.

Il faut déjà accéder au bout de la vis ; je ne connais pas exactement ce modèle mais peut-être faut-il d'abord enlever le pontet (qui est effectivement tordu, c'est bien visible sur la photo d'ensemble).
Je pense que pour les pontets ils avaient autrefois un gabarit de forme, sur lequel ils enfonçaient la pièce à coups de maillet en bois. Sans cela c'est difficile à remettre dans la forme exacte, car quand ça se reforme d'un côté ça se déforme de l'autre... Il faudrait connaître les courbures d'origine exactes, et je suis presque certain de ne pas avoir ça sur des tables de construction (d'autant qu'à l'époque la plupart des plans n'étaient pas cotés, les cotes se trouvant sur un document-texte).

Le dégrippant est donc à mettre surtout du côté filetage (tout de même un peu du côté tête), et on ne compte pas en "45 minutes". Mais tout de même pas 45 jours ; entre les deux...
Ces produits sont la plupart du temps livrés en bombe, afin qu'on en gaspille les 3/4, qu'on en fiche partout et qu'on salope bien les surfaces voisines ! Je suis content quand je récupère une bombe de dégrip-oil vide, je la perce et récupère ce qui peut rester de liquide ; posé avec le bout d'un tournevis, plusieurs fois par jour, plusieurs jours d'affilée.
NB : le WD40 n'étant pas à proprement parler un dégrippant, sans doute peut-on trouver mieux...

Pour le "grand ressort", les deux morceaux risquent bien de se séparer durant le démontage. Il faudra les conserver précieusement, en guise de modèle pour en refaire un. C'est pas une pièce facile, mais une soudure n'a presque aucune chance de tenir ; et un essai raté bouzillerait ces morceaux, et alors plus de modèle !

Bonsoir,
Après une semaine de bons traitements, la vis de queue de culasse a t-elle dévoilée son corps, la tête et les pieds, seuls étant connus à ce jour 

Le modèle St Etienne avec son canon me tient tête malgré le wd40 curatif depuis une semaine. L'autre c'est la vis du pontet et celle retenant la culasse.
Pour le travail 1 heure avec la laine 000 et de huile de lin pour ce résultat sur cette pièce. Y-aurait-il moyen pour ôter ce noir?

A la laine d'acier huilée ça re-devient blanc. S'il reste du noir c'est au fond des micro-piqures, là où la laine ne vas pas.
De l'acide oxalique, borique ou du vinaigre salé pourraient décaper au fond des trous, mais ça restera dépoli et sans doute bien plus sombre que la surface externe lisse.
Bien sûr certains arrivent à revenir au blanc ... en bouzillant la pièce à coups de lime et d'abrasifs...
Quitte à tout massacrer on peut sabler, aussi !

Ce sera encore un peu de temps à la laine et une nuit au bain oxalique. Je préfère ne pas altérer le tout et le garder dans son jus.

Je trouve aussi que c'est mieux de laisser en paix les vieilles surfaces ; et les miroirs brillants ça fait mal aux yeux !
A propos du choix de l'huile imprégnant la laine d'acier, pas sûr que l'huile de lin soit le mieux (elle poisse en séchant). L'huile de cuisine va bien, dissout les huiles et graisses minérales, puis tout se nettoie facilement au savon.

Merci, ce sera de huile d olive ou tournesol, plus naturelle.