cartouche propulsive / speciale de lancement / feuillette pour LEBEL

Bonsoir,

Ayant trouvé cette cartouche lebel sur le terrain et ne l'ayant pas observé sur le forum (malgré mes recherches), je vous montre cette cartouche propulsive 8 m/m Lebel pour grenade à fusil. 
A l'époque j'en ai trouvé avec balles inversées, tronquées type dum-dum, avec balle en bois coupé longitudinalement et tige fine métallique au centre. Je n'ai plus que cette seule survivante un peu "spéciale" : peine perdue pour le marquage au culot...

Feuillette ? C'était leur nom ??

Ah la la ! La terminologie ! Oui, le militaire appelait ça cartouche feuillette fut un temps. Puis cela s'est appelé "cartouche spéciale de lancement".

C'est comme la chargette du PM qui a porté ensuite le nom d'appareil à garnir... 

Baccardi a écrit:Feuillette ? C'était leur nom ??

C'est le nom qu'on donne généralement aux cartouches sans balle dont l'étui est refermé par un sertissage en plis.

En creusant un peu, on apprend ici http://www.armeetpassion.com/8%20lebel%202.html  que :

Cartouches sans balles (propulsives).
Ce sont des munitions d'usage particulier, réservés au lancement de certains projectiles dans le tromblon Viven-Bessière.

Elles sont basées sur le brevet déposé en 1915 par l'ingénieur Emile Feuillette, concernant en fait une grenade à fusil non retenue. Celle-ci est propulsée à l'aide d'une munition à étui standard Mle 1886 D (a.m.), ou de tout autre type, dont le collet est fermé par un gaufrage constituant une rosette, rendue étanche par immersion dans un mélange de cire jaune et de paraffine. La charge est constituée en général par 3 g de poudre américaine à fusil (poudre US F) avec un appoint de poudre noire, l'ensemble étant surmonté d'un opercule papier.

Il existe, selon les fabrications, divers types de rosettes, différentes tant par la hauteur que par le nombre de plis.

Ces cartouches étaient utilisées pour le lancement des grenades VB à signaux, porte-message et d'exercice. Jusque dans les années 60, elles étaient toujours utilisées à bord des bâtiments de la Marine Nationale dans des mousquetons transformés à l'usage de lance-amarre.



RS/BS/4/21.
RS: Ateliers de Construction de Rennes.
BS: Atelier de Laminage de l'école de Pyrotechnie de Bourges.
4: fabrication du 4ème trimestre de
1921.

Elle a été utilisée très longtemps /

Exemple de la grenade à fusil APAV 40 pour le FAMAS :

• Le modèle F1 nécessite l'emploi d'une cartouche de lancement sans projectile ;
  
  
• Le modèle F2 est équipé d'un piège à balle et peut ainsi être employé avec des munitions standard.
  
  

Les seuls marquages que j'arrive à distinguer difficilement sont : SA 17

Le tromblon VB utilisait une cartouche à balle standard;la grenade VB comportant un "piège à balle" ;en fait un manchon conique dans lequel se coinçait la balle et assurait ainsi l'envol de la grenade VB
Quand à la balle "dum-dum" tronçonnée il devait s'agir de la cartouche "à portée limitée" pour les tirs dans les stands n'ayant pas dégagement suffisant.

Pour la type dum dum, le champ de tir était assez grand puisque dans une tranchée. Les cibles avaient des casques à pointe, mobiles et hurlantes à l'impact ... Balle inversée ou coupée à la tête par le soldat lui-même. 

Je parle de trouvailles terrains faites dans l'Est de la France dans mon jeune temps, à la poêle à frire. 

Des balles tronquées ou fraisées pour tir réduit furent trouvées en grand nombre au nord de Belfort, assez près sinon très près de la ligne de front. On a alors pensé à un champ de tir d'entrainement pour les troupes en réserve, l'usage des balles tronquées (portée maxi inférieure à 4400 m si je me souviens bien) étant peut-être destiné à éviter de plomber le cul des copains de première ligne (ou des civils, dans l'autre sens) ; ou bien tout simplement à utiliser des stocks pour réserver les balles D à des usages plus nobles... Mais allez savoir, peut-être en a-t'on tiré au front les jours de pénurie ?
On les distingue des bricolages de circonstance par le fait que la troncature est parfaite, effectuée à la machine (et non à la scie à métaux comme il se raconte parfois). Ces balles ne fonctionnent que dans les armes individuelles ; dans les mitrailleuses l'alimentation se fait mal, et pour celles-ci on avait mis au point des balles fraisées de deux méplats latéraux.

Les grenades ne sont pas ma tasse de thé, mais de mémoire la grenade VB ordinaire est percée d'un trou axial, la balle traverse en frappant au passage un levier d'armement ; les feuillettes ne sont destinées qu'à certaines grenades spéciales, qui ne sont pas percées. En 8 mm Lebel elles ne sont pourtant pas si rares qu'on pourrait croire.

A noter que parmi les cartouches bizarres de ce calibre, il y a des incendiaires anti-ballons ; qu'il vaut mieux éviter de scier n'importe comment (leur profil est assez voisin des balles Mle 1886, mais pas exactement). Elles sont bien rares.

J'en ai une de 1931 
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Bel état Lu1900 ..... et merci à tous pour vos compléments d'infos et sujets ajoutés 

Merci !

Vous autres les gaulois aurez toujours un langage plus fleuri que nous les helvètes... J'aime bien feuillette... mais chez nous il faut tout traduire... alors on est resté à cartouche propulsive... c'est traduisible ...

Ce qui donne
Cart prop (44) F : cartouche propulsive à fusil 
Gw Treib-Pat (44): Gewehr Treibpatrone 

Nous on est des gens simples : il paraît que Feuillette c'est simplement l'inventeur (qui a eu la bonne idée de feuilleter le collet) ; et son nom se traduit aisément dans la langue qu'on veut : feuillette, tout simplement.
Vous traduisez pas Schmidt-Rubin en italien, tout de même ?

TOMEÏ a écrit:EKAERGOS à écrit : «en fait un manchon conique dans lequel se coinçait la balle et assurait ainsi l'envol de la grenade VB»



Non Philippe, je rejoints Verchère : « la grenade VB ordinaire est percée d'un trou axial, la balle traverse en frappant au passage un levier d'armement»


Le tube central est cylindrique et non conique. La balle le traverse en soulevant, à sa sortie, la palette porte «percuteur» qui vient frapper l’amorce sur le plot opposé à la vis en plomb de remplissage et qui allume la composition lente jusqu’au détonateur situé dans la partie trouée de son tube.

Autant pour moi pour cette mauvaise compréhension du système.

Toutefois une question subsiste, dans la mesure ou le système VB qui est resté longtemps en usage chez nous  utilisait une cartouche à balle ordinaire : 
A quoi étaient destinées les cartouches de 8 mm Lebel feuillettes ?
Certes à l'origine pour des GaF expérimentales à tiges;mais les spécimens datés d'après 1918 ?
Sur le site municion.org  ce type de munitions feuillettes;à 6 plis; est identifié soit comme cartouche "à blanc (foguéos)  comme à celles à balles en bois,soit comme propulsive avec cette référence à un système "Brilliant" ???
"Cartucho de fogueo con los pliegues más largos. Hallado en el frente del Ebro, extremadamente raro en este contexto. Probablemente fuese utilizado para lanzar -con el adaptador de 52mm. para fusil- las granadas de disco con espoleta Brilliant

Verchère a écrit:Nous on est des gens simples : il paraît que Feuillette c'est simplement l'inventeur (qui a eu la bonne idée de feuilleter le collet) ; et son nom se traduit aisément dans la langue qu'on veut : feuillette, tout simplement.
Vous traduisez pas Schmidt-Rubin en italien, tout de même ?

Non, mais je pense que moins de 1% des trouffions ont su qui étaient Schmidt-Rubin...
Par contre, on avait bel et bien traduit K31, mqt 31 et moschetto31 (pas d'abréviation)