1822 transformé tabatière
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1822 transformé tabatière
Bonjour, J'ai un tabatière que je compte faire parler un jour.J'ai le moule à balles, seulement voilà, j'ai désoxydé l'intérieur du canon au moyen d'un fil d'inox avec bouchons isolants et trou pour échapement des gaz produits par électrolyse. L'éxtérieur n'a pas été traité.Sur certains sites il est dit que cette pratique est nocive pour la résistance du dit canon, sur d'autres il est dit que non. Un avis autorisé me fixerait les idées
Merci
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Quand on voit ce que l'on voit et que l'on entend ce que l'on entend, on a bien raison de penser ce que l'on pense (Pierre Dac)
DEBANGE- Membre confirmé
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Re: 1822 transformé tabatière
Un mod. 1822 transformé tabatière est, il me semble, communément appelé mod.1867. Pas de pb pour une électrolyse du canon, compatibilité totale avec la poudre noire par contre les petits cratères aux bords très vifs laissés par ce mode de dérouillage vont très rapidement s'emplomber au passage des balles en plomb pur, recours au mercure obligatoire ensuite sinon l'oxydation reprendra.
L'état intérieur parfait d'une arme ancienne est une condition incontournable pour un tireur au contraire d'un collectionneur qui se contentera de stabiliser l'état. La poudre noire et la balle plomb ont des impératifs inconnus des canons plus modernes.
L'état intérieur parfait d'une arme ancienne est une condition incontournable pour un tireur au contraire d'un collectionneur qui se contentera de stabiliser l'état. La poudre noire et la balle plomb ont des impératifs inconnus des canons plus modernes.
volontaire 1870- Pilier du forum
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recours au mercure
Qu'entendez vous par recours au mercure? il se trouve que j'en ai 13 KG '( 1 litre) pensez vous à un amalgame, et comment l'utiliser ?
Quand on voit ce que l'on voit et que l'on entend ce que l'on entend, on a bien raison de penser ce que l'on pense (Pierre Dac)
DEBANGE- Membre confirmé
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Date d'inscription : 17/09/2013
Re: 1822 transformé tabatière
Le mercure à la particularité d'absorber le plomb (et l'or aussi). Pour déplomber un canon bouché à un bout (impossibilité de passer une brosse bronze) c'est l'arme absolue.:twisted:
Méthode:
Bien dégraisser le canon, boucher le mieux possible le canal de cheminée (boulon téflonnée ou vieille cheminée bouchée à la soudure téflonnée aussi).
Prévoir une âme en acier pour réduire le volume interne du canon (un simple fer à béton bien propre peut faire l'affaire), quoique avec 13kg ça devrait pouvoir le faire sans.
Verser le mercure dans le canon après avoir pris la précaution de placer la queue de culasse dans un récipient capable de contenir la totalité du mercure en cas de fuite.
L'âme a tendance à remonter la maintenir en place par un moyen mécanique quelconque. Laisser en contact pendant 24 à 48h selon la quantité de plomb à dissoudre.
Il est quasiment impossible de nettoyer parfaitement le mercure restant dans le canon après renversement et écoulement du plus gros du mercure, il en reste toujours quelques micro-goutellettes. Elles seront vaporisées par un ou deux tirs.
Petit à petit le mercure se charge de plomb et perd de son efficacité et il est pratiquement impossible à un particulier d'en assurer le "nettoyage" (la méthode par chauffe sur un treillis métallique préconisée par J.R. Clergeaud étant à mon avis très risquée de part la nocivité des vapeurs de mercure en cas de vaporisation.
Au boulot!
Méthode:
Bien dégraisser le canon, boucher le mieux possible le canal de cheminée (boulon téflonnée ou vieille cheminée bouchée à la soudure téflonnée aussi).
Prévoir une âme en acier pour réduire le volume interne du canon (un simple fer à béton bien propre peut faire l'affaire), quoique avec 13kg ça devrait pouvoir le faire sans.
Verser le mercure dans le canon après avoir pris la précaution de placer la queue de culasse dans un récipient capable de contenir la totalité du mercure en cas de fuite.
L'âme a tendance à remonter la maintenir en place par un moyen mécanique quelconque. Laisser en contact pendant 24 à 48h selon la quantité de plomb à dissoudre.
Il est quasiment impossible de nettoyer parfaitement le mercure restant dans le canon après renversement et écoulement du plus gros du mercure, il en reste toujours quelques micro-goutellettes. Elles seront vaporisées par un ou deux tirs.
Petit à petit le mercure se charge de plomb et perd de son efficacité et il est pratiquement impossible à un particulier d'en assurer le "nettoyage" (la méthode par chauffe sur un treillis métallique préconisée par J.R. Clergeaud étant à mon avis très risquée de part la nocivité des vapeurs de mercure en cas de vaporisation.
Au boulot!
Dernière édition par volontaire 1870 le Ven 01 Nov 2013, 20:33, édité 1 fois
volontaire 1870- Pilier du forum
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Re: 1822 transformé tabatière
Bonsoir.
A votre place, j'aurai évité l’électrolyse.
Un bon nettoyage à la brosse bronze, puis patches montés serrés pour décrasser, ca suffisait pour vous donner une bonne idée de l'état intérieur du canon.
Quand au mercure, il s'utilise afin de décrocher les résidus de plomb qui se seraient incrustés. On appelle ça l'enrochement des rayures, le terme exprime bien le phénomène. Le Volontaire 1870 a bien expliqué la manip.
Revenons à votre fusil.
Vous dites qu'il s'agit d'un fusil Mle 1822 transformé tabatière.
Alors avant de continuer, il faut expliquer ce que sont ces fusils à tabatière et comment on les a fabriqués.
En 1866, on adopte (enfin) un fusil à chargement par la culasse : le fusil Chassepot.
Lancée à fond, la fabrication du nouveau fusil allait occuper quasi totalement nos 4 manufactures. On s'avise alors que nous disposons de plusieurs centaines de milliers d'armes à chargement par la bouche modèles 1857 et 1859, elles sont récentes et en excellente condition. On décida de leur adapter un système de culasse mobile à clapet breveté par un certain Cdt Clairville, largement copié sur le brevet Snider : le modèle 1867.
Le grand public désignera ces armes avec le surnom de tabatière en raison de la culasse à clapet.
On adopta une cartouche à percussion centrale de 18,6 mm, largement supérieur à celle du Dreyse et aussi du Chassepot.
Entre 1867 et 1870, on fit transformer 342.115 fusils et carabines selon ce modèle 1867 pour équiper la Garde Nationale Mobile. Ces armes choisies exclusivement parmi les fusils d'infanterie et de dragons Mle 1857 et carabines Mle 1859 ont été transformées dans nos manufactures, mais aussi en Belgique. Leur fabrication est très soignée. Le mécanisme - manchon et culasse - est toujours en acier. Les armes portent les poinçons de contrôleurs comme toutes nos armes réglementaires.
En septembre 1870, suite à la défaite de Sedan, L'Empire tombe, aussitôt remplacé par un Gouvernement de la Défense Nationale qui décide de continuer la guerre. Ce Gouvernement, totalement paniqué à l'idée de manquer d'armes, fait - entre autres achats à l'étranger - transformer "à tabatière" les armes disponibles dans les arsenaux et manufactures.
Et l'on va racler les fonds de tiroirs : fusil Mle 1853 T, 1842 T.
Mais aussi fusils Mle 1822 T et Tbis !
Mais aussi des fusils Mle 1822 restés à silex !
On verra même d'antiques fusils 1816 et An 9 mis à Tabatière...
Quand à la transformation proprement dite, elle se fera dans le plus grand désordre. Peu sortiront de nos manufactures déjà surchargées de commandes de Chassepots. La plupart de ces armes seront l'œuvre d'ateliers improvisés. On utilisera, faute d'acier et d'outils permettant de le travailler, massivement le bronze et le laiton. Les tolérances vont exploser, car il n'y quasiment plus de contrôleurs pour ces armes.
C'est donc un fusil qui a été transformé entre Octobre 1870 et Janvier 1871.
Ce n'est pas un détail. Votre arme n'est pas un fusil réglementairement transformé, puisque ce n'est pas un 1867.
Il y a même de fortes possibilités qu'il soit issu d'un atelier aussi patriotique que mal équipé.
Le tir avec une telle arme est peut-être possible, mais - surtout si le mécanisme est en bronze - déconseillé.
Ce que vous avez dit du canon (nettoyage par électrolyse) est aussi un peu inquiétant...
Enfin, votre arme est un témoin aussi rare que certainement très beau et historiquement intéressant.
Il mérite soins et attentions.
Il faut savoir que ces armes ont été massivement détruites après la Commune.
Pour l'ensemble des Français de 1871, elles avaient une odeur de soufre - les drapeaux rouges des Fédérés, pétroleuses et fusillades - mais surtout un relent de défaite.
On en a tellement détruit que celles qui existent encore sont devenues relativement rares.
Faites comme vous voulez.
Je vous ai dit tout ceci car je suis tireur aux armes anciennes, entre autres sur fusil 1853 Tcar, carabine 1859, Chassepot, Remington égyptien. Je ne tire que sur des armes en état de le faire et je suis un malade de l'entretien.
Car je suis également collectionneur.
Avant toute choses, faites nous un beau reportage photo et présentez votre fusil sur le Forum.
Dans le bon sujet …
https://www.tircollection.com/f15-les-armes-reglementaires-a-poudre-noire-a-cartouches
A bientôt.
A votre place, j'aurai évité l’électrolyse.
Un bon nettoyage à la brosse bronze, puis patches montés serrés pour décrasser, ca suffisait pour vous donner une bonne idée de l'état intérieur du canon.
Quand au mercure, il s'utilise afin de décrocher les résidus de plomb qui se seraient incrustés. On appelle ça l'enrochement des rayures, le terme exprime bien le phénomène. Le Volontaire 1870 a bien expliqué la manip.
Revenons à votre fusil.
Vous dites qu'il s'agit d'un fusil Mle 1822 transformé tabatière.
Alors avant de continuer, il faut expliquer ce que sont ces fusils à tabatière et comment on les a fabriqués.
En 1866, on adopte (enfin) un fusil à chargement par la culasse : le fusil Chassepot.
Lancée à fond, la fabrication du nouveau fusil allait occuper quasi totalement nos 4 manufactures. On s'avise alors que nous disposons de plusieurs centaines de milliers d'armes à chargement par la bouche modèles 1857 et 1859, elles sont récentes et en excellente condition. On décida de leur adapter un système de culasse mobile à clapet breveté par un certain Cdt Clairville, largement copié sur le brevet Snider : le modèle 1867.
Le grand public désignera ces armes avec le surnom de tabatière en raison de la culasse à clapet.
On adopta une cartouche à percussion centrale de 18,6 mm, largement supérieur à celle du Dreyse et aussi du Chassepot.
Entre 1867 et 1870, on fit transformer 342.115 fusils et carabines selon ce modèle 1867 pour équiper la Garde Nationale Mobile. Ces armes choisies exclusivement parmi les fusils d'infanterie et de dragons Mle 1857 et carabines Mle 1859 ont été transformées dans nos manufactures, mais aussi en Belgique. Leur fabrication est très soignée. Le mécanisme - manchon et culasse - est toujours en acier. Les armes portent les poinçons de contrôleurs comme toutes nos armes réglementaires.
En septembre 1870, suite à la défaite de Sedan, L'Empire tombe, aussitôt remplacé par un Gouvernement de la Défense Nationale qui décide de continuer la guerre. Ce Gouvernement, totalement paniqué à l'idée de manquer d'armes, fait - entre autres achats à l'étranger - transformer "à tabatière" les armes disponibles dans les arsenaux et manufactures.
Et l'on va racler les fonds de tiroirs : fusil Mle 1853 T, 1842 T.
Mais aussi fusils Mle 1822 T et Tbis !
Mais aussi des fusils Mle 1822 restés à silex !
On verra même d'antiques fusils 1816 et An 9 mis à Tabatière...
Quand à la transformation proprement dite, elle se fera dans le plus grand désordre. Peu sortiront de nos manufactures déjà surchargées de commandes de Chassepots. La plupart de ces armes seront l'œuvre d'ateliers improvisés. On utilisera, faute d'acier et d'outils permettant de le travailler, massivement le bronze et le laiton. Les tolérances vont exploser, car il n'y quasiment plus de contrôleurs pour ces armes.
C'est donc un fusil qui a été transformé entre Octobre 1870 et Janvier 1871.
Ce n'est pas un détail. Votre arme n'est pas un fusil réglementairement transformé, puisque ce n'est pas un 1867.
Il y a même de fortes possibilités qu'il soit issu d'un atelier aussi patriotique que mal équipé.
Le tir avec une telle arme est peut-être possible, mais - surtout si le mécanisme est en bronze - déconseillé.
Ce que vous avez dit du canon (nettoyage par électrolyse) est aussi un peu inquiétant...
Enfin, votre arme est un témoin aussi rare que certainement très beau et historiquement intéressant.
Il mérite soins et attentions.
Il faut savoir que ces armes ont été massivement détruites après la Commune.
Pour l'ensemble des Français de 1871, elles avaient une odeur de soufre - les drapeaux rouges des Fédérés, pétroleuses et fusillades - mais surtout un relent de défaite.
On en a tellement détruit que celles qui existent encore sont devenues relativement rares.
Faites comme vous voulez.
Je vous ai dit tout ceci car je suis tireur aux armes anciennes, entre autres sur fusil 1853 Tcar, carabine 1859, Chassepot, Remington égyptien. Je ne tire que sur des armes en état de le faire et je suis un malade de l'entretien.
Car je suis également collectionneur.
Avant toute choses, faites nous un beau reportage photo et présentez votre fusil sur le Forum.
Dans le bon sujet …
https://www.tircollection.com/f15-les-armes-reglementaires-a-poudre-noire-a-cartouches
A bientôt.
Dernière édition par St Etienne le Sam 02 Nov 2013, 14:02, édité 1 fois (Raison : orthographe ...)
Tabatière
bonjour, ce fusil a été acheté en suisse par un de mes amis marchand d'armes anciennes.Il est donc fort probable qu'il provienne de l'armée Bourbaki.
Quand à l'électrolyse interne du canon elle a été menée à courant faible (2 amperes) et sur un temps relativement bref, 4 à 5 heures. Le but était d'enlever une fine couche d'oxyde pour enfoncer au maillet une balle de fortune coulée dans un moule maison pour prendre exactement les cotes à fond et sur plat de rayures.
Je suis également tireur au chassepot et au 10.4 Vetterli un vrai plaisir que le chassepot, mais quel soin et surtout quelle patience faut-il pour confectionner les cartouches.
Pour en revenir au tabatière les conseil que j'ai pu glaner sont 3 grammes de suisse n°2 et une longueur de cartouche de 44 mM
Voila Amitiés
Quand à l'électrolyse interne du canon elle a été menée à courant faible (2 amperes) et sur un temps relativement bref, 4 à 5 heures. Le but était d'enlever une fine couche d'oxyde pour enfoncer au maillet une balle de fortune coulée dans un moule maison pour prendre exactement les cotes à fond et sur plat de rayures.
Je suis également tireur au chassepot et au 10.4 Vetterli un vrai plaisir que le chassepot, mais quel soin et surtout quelle patience faut-il pour confectionner les cartouches.
Pour en revenir au tabatière les conseil que j'ai pu glaner sont 3 grammes de suisse n°2 et une longueur de cartouche de 44 mM
Voila Amitiés
Quand on voit ce que l'on voit et que l'on entend ce que l'on entend, on a bien raison de penser ce que l'on pense (Pierre Dac)
DEBANGE- Membre confirmé
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Localisation : Provence
Date d'inscription : 17/09/2013
Re: 1822 transformé tabatière
Pour la cartouche c'est un peu plus compliqué que ça, il serait logique d'adapter la longueur de douille à celle du chambrage (calibre 12 de récup). La charge dépend de la balle, une balle à culot minié nécessite une charge plus importante qu'une balle à base plane.Dans ces gros calibres j'ai tendance à privilégier de la suisse n°3 mais la n°2 peut aussi être employée avec succès, 3 grammes semble en effet une base de départ raisonnable. La graisse aussi à une très grande importance pour la précision et éviter (au maximum) l'emplombage. De nombreux essais seront nécessaires, ces engins ne se rendent pas sans résistance.
volontaire 1870- Pilier du forum
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