Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
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Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
La renaissance d’un
Smith & Wesson 44 Old Model Russian
(8ème catégorie)
Ecrit par Averell
1. Genèse.
Tout a commencé par une rencontre fortuite entre Joerg un passionné de Smith & Wesson, un bricoleur passionné de restauration (Arpette Dan) et moi qui suis un revolver Smith & Wesson 44 Old Model Russian. Mes origines remontent à 1874 et j’ai subi les plus mauvais traitements au cours de ma longue vie. Mes nouveaux amis se proposent de me faire un lifting pour me donner une nouvelle jeunesse.
Lorsque je suis sorti de la boite où l’on m’avait oublié, je n’étais pas en grande forme. L’ensemble de ma mécanique, que ce soit le système d’éjection de mes douilles, la rotation de mon barillet et son verrouillage, mes diverses vis, etc. …. tout avait été massacré. Dans le meilleur des cas mes pièces n’étaient pas du bon modèle, ou elles étaient bidouillées et plus rien ne fonctionnait. Mes vis du système ‘’American UN’’ étaient souvent remplacées par des vis du système ‘’ISO métrique’’ d’un diamètre non conforme. Mon canon de six pouces et demi, jugé trop long fut, il y a bien longtemps, coupé à quatre pouces et demi. Je trouve que ça me donne un petit air sympa. Un regret cependant, le travail a été fait par un sauvage et ma bouche devra être reprise en équerrage, lors des travaux de remise en état.
Au vu de tout cela, la décision a été prise. Je pouvais servir pour une tentative de remise en état en refaisant faire toutes mes pièces suivant la nomenclature d’époque et mes cotes d’origines. L’objectif étant de me redonner un look honorable et de me conduire si possible au stand de tir.
Je ne pouvais plus être un S&W 44 Old Model Russian anonyme, aussi je me ferai appeler ‘’Averell’’ par mon nouveau propriétaire. Tout comme l’Averell de Cossini est le fils préféré de Ma Dalton, sa mère, moi, Averell 44 Old Model Russian, je serai le bébé préféré de Joerg qui passera des nuits blanches à se languir en attente du jour où il pourra me conduire au stand de tir.
Dans un premier temps, toute la documentation possible sur mes pièces sera réunie. La meilleure référence sera le livre de David R. Chicoine ‘’Smith & Wesson Sixguns of the Old West’’.
Des plans ou plutôt des croquis pour l’étude de la cinématique des pièces seront réalisés à chaque fois que le besoin s’en fera sentir. Il faudra également envisager que mes bonnes fées se procurent les petits tarauds au standard US ainsi que de l’outillage spécifique au fur et à mesure de leurs besoins. Le choix des aciers sera fait en fonction des possibilités du stock matière.
2. Mes travaux seront exécutés par tranches.
- Réalisation d’un nouveau ressort principal A38, celui que j’ai actuellement est trop mou.
- Réalisation de mon doigt de verrouillage de barillet type American premier et second modèle A28.
- Réalisation de ma nouvelle queue de détente A30
- Réalisation de mes ressorts A24 – A25.
- Réalisation d’un nouveau pontet A43, l’existant est cassé et les soudures ne tiennent pas.
- Reprise de mon système d’éjection avec la crémaillère A13, le ressort A10, le guide ressort A11, la bague de fixation A12 et sa vis de retenue A5.
- Modification et adaptation si possible de ma roue dentée existante A19 pour la rendre conforme à la nomenclature et fonctionnelle. Dans le pire des cas, il faudra la refaire. Réalisation de la bague A20
- Réalisation d’un nouveau doigt de verrouillage A17.
- Réalisation d’un nouveau doigt élévateur A35 avec son ressort A36.
- Ma plaque de recouvrement A39 flotte dans son logement, il faudra la refaire.
- Les trous de fixation de la plaque de recouvrement ont été agrandis et excentrés dans la carcasse A1. Il faudra les bouchonner et les repercer à leur place.
- La bouche de mon canon A2 devra être reprise en équerrage et chanfreinée sur les
sorties de rayures.
- Toutes les vis A5 – A16 – A23 – A26 – A 40 – A41 – A42 – A27 – A 46 devront être
refaites suivant la nomenclature et les cotes d’origine
- Cerise sur le gâteau, mon guidon sera remplacé par un nouveau guidon A3 usiné
dans une pièce d’argent ‘’one dime dollar - Seated Liberty 1837’’, comme cela se faisait
parfois à l’époque des desperados dont les Dalton faisaient partie.
- Ajustage de mon chien A32 avec ma carcasse A1 pour améliorer ma percussion.
- Ma cure de jouvence se terminera par un polissage et un bronzage général.
Smith & Wesson 44 Old Model Russian
(8ème catégorie)
Ecrit par Averell
1. Genèse.
Tout a commencé par une rencontre fortuite entre Joerg un passionné de Smith & Wesson, un bricoleur passionné de restauration (Arpette Dan) et moi qui suis un revolver Smith & Wesson 44 Old Model Russian. Mes origines remontent à 1874 et j’ai subi les plus mauvais traitements au cours de ma longue vie. Mes nouveaux amis se proposent de me faire un lifting pour me donner une nouvelle jeunesse.
Lorsque je suis sorti de la boite où l’on m’avait oublié, je n’étais pas en grande forme. L’ensemble de ma mécanique, que ce soit le système d’éjection de mes douilles, la rotation de mon barillet et son verrouillage, mes diverses vis, etc. …. tout avait été massacré. Dans le meilleur des cas mes pièces n’étaient pas du bon modèle, ou elles étaient bidouillées et plus rien ne fonctionnait. Mes vis du système ‘’American UN’’ étaient souvent remplacées par des vis du système ‘’ISO métrique’’ d’un diamètre non conforme. Mon canon de six pouces et demi, jugé trop long fut, il y a bien longtemps, coupé à quatre pouces et demi. Je trouve que ça me donne un petit air sympa. Un regret cependant, le travail a été fait par un sauvage et ma bouche devra être reprise en équerrage, lors des travaux de remise en état.
Au vu de tout cela, la décision a été prise. Je pouvais servir pour une tentative de remise en état en refaisant faire toutes mes pièces suivant la nomenclature d’époque et mes cotes d’origines. L’objectif étant de me redonner un look honorable et de me conduire si possible au stand de tir.
Je ne pouvais plus être un S&W 44 Old Model Russian anonyme, aussi je me ferai appeler ‘’Averell’’ par mon nouveau propriétaire. Tout comme l’Averell de Cossini est le fils préféré de Ma Dalton, sa mère, moi, Averell 44 Old Model Russian, je serai le bébé préféré de Joerg qui passera des nuits blanches à se languir en attente du jour où il pourra me conduire au stand de tir.
Dans un premier temps, toute la documentation possible sur mes pièces sera réunie. La meilleure référence sera le livre de David R. Chicoine ‘’Smith & Wesson Sixguns of the Old West’’.
Des plans ou plutôt des croquis pour l’étude de la cinématique des pièces seront réalisés à chaque fois que le besoin s’en fera sentir. Il faudra également envisager que mes bonnes fées se procurent les petits tarauds au standard US ainsi que de l’outillage spécifique au fur et à mesure de leurs besoins. Le choix des aciers sera fait en fonction des possibilités du stock matière.
2. Mes travaux seront exécutés par tranches.
- Réalisation d’un nouveau ressort principal A38, celui que j’ai actuellement est trop mou.
- Réalisation de mon doigt de verrouillage de barillet type American premier et second modèle A28.
- Réalisation de ma nouvelle queue de détente A30
- Réalisation de mes ressorts A24 – A25.
- Réalisation d’un nouveau pontet A43, l’existant est cassé et les soudures ne tiennent pas.
- Reprise de mon système d’éjection avec la crémaillère A13, le ressort A10, le guide ressort A11, la bague de fixation A12 et sa vis de retenue A5.
- Modification et adaptation si possible de ma roue dentée existante A19 pour la rendre conforme à la nomenclature et fonctionnelle. Dans le pire des cas, il faudra la refaire. Réalisation de la bague A20
- Réalisation d’un nouveau doigt de verrouillage A17.
- Réalisation d’un nouveau doigt élévateur A35 avec son ressort A36.
- Ma plaque de recouvrement A39 flotte dans son logement, il faudra la refaire.
- Les trous de fixation de la plaque de recouvrement ont été agrandis et excentrés dans la carcasse A1. Il faudra les bouchonner et les repercer à leur place.
- La bouche de mon canon A2 devra être reprise en équerrage et chanfreinée sur les
sorties de rayures.
- Toutes les vis A5 – A16 – A23 – A26 – A 40 – A41 – A42 – A27 – A 46 devront être
refaites suivant la nomenclature et les cotes d’origine
- Cerise sur le gâteau, mon guidon sera remplacé par un nouveau guidon A3 usiné
dans une pièce d’argent ‘’one dime dollar - Seated Liberty 1837’’, comme cela se faisait
parfois à l’époque des desperados dont les Dalton faisaient partie.
- Ajustage de mon chien A32 avec ma carcasse A1 pour améliorer ma percussion.
- Ma cure de jouvence se terminera par un polissage et un bronzage général.
Dernière édition par wolfi le Sam 02 Mar 2013, 13:23, édité 10 fois
wolfi (†)- Membre averti
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Localisation : lengadoc entre mer et soleil :)
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
Il a une gueule très Wells Fargo comme ça, j adore cette longueur de canon sur un S et W Russian !
Je suivrai la renaissance avec attention !
ZR
Je suivrai la renaissance avec attention !
ZR
Invité- Invité
Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
:bienvenue: Beau projet et bien du boulot!
Mezigot- Pilier du forum
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
Beau projet et bien du boulot! Je le garde a l'oeil aussi...
Mezigot- Pilier du forum
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Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
Mezigot a écrit: Beau projet et bien du boulot! Je le garde a l'oeil aussi...
Baccardi- Administrateur
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Localisation : Canton de l'Ours
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
Démarche tout à fait exceptionnelle, je suis sûr que Wolfi nous fera un petit aparté sur l'état initial....!!!
Encore bravo;
Encore bravo;
lionrobe- Pilier du forum
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Date d'inscription : 09/06/2010
Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
3. Les copeaux ou la renaissance de mes pièces
a - A33 Ressort principal (main spring).
Il existe deux types de ressort pour les revolvers S &W Russian simple action (SA) :
Un type courbé sur toute sa longueur qui a sa base plate, je le désigne du type « A » (c’est le mien). L’autre modèle, le type « B », a sa courbure localisée à la base, elle est peu prononcée. Ce ressort possède aussi à sa base un renflement.
Dans le type « A », on peut trouver des cotes différentes selon l’arme sur laquelle il est monté. Celui destiné aux American et Russian premier type (comme moi) est plus court de 2,54 mm que celui destiné au Schofield. Pour les Russians de deuxième et troisième type le ressort est différent, beaucoup plus long, plus étoffé il est également plus puissant.
Le type « B », destiné au revolver New Model N° 3 est le plus long de tous les ressorts de ce type. Ce n’est qu’un vague cousin éloigné, nous ne nous fréquentons pas car nous sommes trop différents.
17 avril 2012 Page 5
Maintenant que Joerg m’a forgé ce nouveau ressort, mes départs seront francs et puissants. Aucune amorce ne doit me résister.
Je ne peux vous présenter que la photo de la pièce terminée car il n’était pas prévu d’écrire ce compte rendu opératoire et de le rendre public. Il en sera de même pour le doigt de verrouillage.
Pour les autres pièces une présentation ‘’Bù bù’’ (pas à pas), comme disent les chinois, sera faite.
Ce ressort est réalisé en XC75 et a reçu une trempe à l’huile suivi d’un revenu.
b - A28 doigt de verrouillage de barillet (cylinder stop) type 1.
Sur ce type de revolver S & W à brisure, il est possible de trouver deux types de verrouillage de barillet :
Le type 1 est identique à celui utilisé sur les American premier modèle qui étaient en 44 SW.
Il est communément admis que ce modèle de verrouillage sera monté jusqu’aux revolvers de la série 20 000.
-
A partir de la série 20 000 c’est un nouveau doigt de verrouillage plus simple et moins fragile qui sera créé : le type 2. Ce changement entrainera la modification du chien qui perdra la came de commande, ainsi que la modification de la queue de détente qui recevra une encoche pour la manoeuvre du doigt.
Selon les auteurs, cette modification pourrait se situer plus précisément entre les N° de série 18 634 et 19 175.
En conclusion, c’est à tort que j’ai été remonté avec un doigt de verrouillage type 2 car je suis un old Russian. Un nouveau verrouillage m’a été offert ce qui me rend plus conforme à mes origines car, si j’en crois mes marquages, je suis de la série 8 000.
Comme je l’ai dit plus haut, je ne peux vous présenter que des photos de la réalisation finale du doigt de verrouillage car malheureusement Joerg, mon nouveau propriétaire qui a réalisé cette pièce en XC75 trempé à l’huile et revenu, l’a fait sans prendre de photos intermédiaires.
c - A30 queue de détente (trigger)
Les 3 000 premiers revolvers Russian type 1, livrés pour le contrat Russe, ont été réalisés avec les pièces ‘‘standard’’ du modèle American. Ils ont une particularité par rapport aux livraisons suivantes, l’axe de la queue de détente type 1 fait Ø 2,5 mm. Par la suite, l’axe de la queue de détente type 1 puis celle de type 2 fera environ Ø 2,65 mm.
J’ai été équipé d’une queue de détente type 2 mais mon axe fait Ø 2,5 mm ; ce n’est pas bon et c’est anachronique car la type 2 n’apparaîtra qu’à partir du numéro de série 20 000. En toute logique, il fallait refaire cette pièce.
17 avril 2012 Page 6
Elle a été réalisée en acier 42CDV12.
Il aurait été possible de la faire en 35CD4 ou en 100C6 ou autres. Alors pourquoi du 42CDV12 ? Réponse : parce que cette matière était disponible au stock. Elle se trempe bien, elle est ‘‘élastique’’ et n’est pas cassante, alors pourquoi pas ?
Pour cette pièce, il n’y a pas eu besoin de croquis, il y avait un modèle et la possibilité de comparer avec d’autres queues de détente. Toute la finition liée à la cinématique a été faite par mise au point et ajustage avec les différentes pièces du mécanisme. Avant de finaliser la zone d’accrochage avec le chien, un traitement local a été fait pour éviter les déformations liées aux efforts et frottements lors des essais. Il sera donc nécessaire de travailler à la lime diamant et à la pierre pour l’ajustage final.
Cette pièce est particulièrement délicate car elle peut être directement responsable, avec le chien, de départs intempestifs. C’est une pièce de sécurité. Sur la zone de contact avec le chien l’angle formé par les faces d’appui doit être parfait. Il doit être selon la nomenclature à ‘’ zéro’’ par rapport au chien ; en réalité, il faut une différence d’angle entre la face du cran du chien et la face de contact de la crête d’accrochage (queue de détente) de 2 à 3° pour éviter tout glissement dangereux. Un glissement provoquerait le départ du coup. La crête de la queue de détente doit se planter légèrement dans le fond du cran du chien. C’est la queue de détente qu’il faut ajuster au chien et pas l’inverse. Pour un bon départ, il faut effectuer un bon polissage et ne pas modifier ce contact. Un contact présentant un écart de 5 à 10°, s’il est meilleur pour la sécurité, aura pour inconvénient d’avoir une queue de détente qui accroche trop, qui gratte et qui nécessite un effort important pour déclencher le tir. Un angle donnant un contact sur le bord extérieur du cran du chien, aura l’effet inverse. Les départs ne seraient plus contrôlés, la détente serait trop douce le coup pourrait partir tout seul et je deviendrais dangereux.
wolfi (†)- Membre averti
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
salut tout le monde,
je suis joerg, l'heureux propriétaire d'averell qui nous a permis de passer d'inoubliables moments de recherches et de restauration.
mais d'abord je voudrais exprimer quelques remerciements.
sans les livres et les conseils de M. David Chicoine je n'aurais pas osé acheter averell. David a eu la gentillesse de me dédicacer personnellement ses livres, et à la fin de cet article j'aimerais l'inviter à venir le voir sur le forum.
ensuite un grand merci à mon ami Dan (winchester 66) qui a pris soin de noter et de documenter l'avancement des travaux et qui a écrit l'article sur averell.
et puis un grand merci à l'ami liorobe qui a aidé à publier cet article, à le corriger et à insérer les photos aux bons endroits, je ne suis pas très doué en ordinateurs.
quand j'ai acheté averell je savais à peu près à quoi m'en tenir. d'après la description du vendeur la mécanique avait quelques problèmes, mais j'avais toujours pensé qu'on pourrait remettre la mécanique en bon état.
sur les gros top break S&W ils n'avaient pas vraiment prévu qu'un forgeron de village puisse intervenir en cas de problème, et remettre le système d'éjection en bon état par exemple nécessite un peu d'outillage.
extérieurement averell était assez beau, pas de piqures de rouille, les angles n'étaient pas très arrondis, et les marquages sur le canon sont restés assez beaux.
ce qui intéresse les tireurs et les collectionneurs c'est aussi l'état du canon et des chambres. de ce coté je suis assez heureux, le canon est brillant avec quelques taches, ce qui pour ce genre de revolver n'est pas souvent le cas.
c'était donc une excellente base pour la restauration.
pour le bronzage S&W avaient des procédés à chaud assez secrets qui donnaient un noir brillant très foncé.
c'est pas facile à imiter, et je peux dire qu'en matière de bronzages, ce qui marche le mieux c'est les procédés qui comportent des produits qu'on ne trouve plus dans le commerce. ainsi on peut obtenir de beaux résultats avec les bronzages à chaud dont l'efficacité se situe entre 125° et 145°C.
mais c'est dangereux, les sels et la soude caustique à cette température obligent à s'habiller en astronaute si l'on veut etre sur de ne pas prendre de risques, bottes en caoutchouc très recommandés. la moindre goutte de soude dans l'oeil à cette température et c'est la cécité assurée, c'est plus dangereux que les acides.
si on utilise des produits comme autrefois avec des adjonctions de sels de mercure et autres il faut une très bonne ventilation. pour faire de bonnes cémentations, ca se fait au cyanure.
voilà pour l'état initial d'averell.
actuellement la restauration est finie, et il lui reste l'épreuve au stand à 25m. je vais donc me pencher sur le rechargement correct, et avec un ami instructeur de tir on verra bien ce que ca va donner. je ne sais pas encore quand ca va se faire, en tous cas je transmettrai les résultats au forum
joerg
je suis joerg, l'heureux propriétaire d'averell qui nous a permis de passer d'inoubliables moments de recherches et de restauration.
mais d'abord je voudrais exprimer quelques remerciements.
sans les livres et les conseils de M. David Chicoine je n'aurais pas osé acheter averell. David a eu la gentillesse de me dédicacer personnellement ses livres, et à la fin de cet article j'aimerais l'inviter à venir le voir sur le forum.
ensuite un grand merci à mon ami Dan (winchester 66) qui a pris soin de noter et de documenter l'avancement des travaux et qui a écrit l'article sur averell.
et puis un grand merci à l'ami liorobe qui a aidé à publier cet article, à le corriger et à insérer les photos aux bons endroits, je ne suis pas très doué en ordinateurs.
quand j'ai acheté averell je savais à peu près à quoi m'en tenir. d'après la description du vendeur la mécanique avait quelques problèmes, mais j'avais toujours pensé qu'on pourrait remettre la mécanique en bon état.
sur les gros top break S&W ils n'avaient pas vraiment prévu qu'un forgeron de village puisse intervenir en cas de problème, et remettre le système d'éjection en bon état par exemple nécessite un peu d'outillage.
extérieurement averell était assez beau, pas de piqures de rouille, les angles n'étaient pas très arrondis, et les marquages sur le canon sont restés assez beaux.
ce qui intéresse les tireurs et les collectionneurs c'est aussi l'état du canon et des chambres. de ce coté je suis assez heureux, le canon est brillant avec quelques taches, ce qui pour ce genre de revolver n'est pas souvent le cas.
c'était donc une excellente base pour la restauration.
pour le bronzage S&W avaient des procédés à chaud assez secrets qui donnaient un noir brillant très foncé.
c'est pas facile à imiter, et je peux dire qu'en matière de bronzages, ce qui marche le mieux c'est les procédés qui comportent des produits qu'on ne trouve plus dans le commerce. ainsi on peut obtenir de beaux résultats avec les bronzages à chaud dont l'efficacité se situe entre 125° et 145°C.
mais c'est dangereux, les sels et la soude caustique à cette température obligent à s'habiller en astronaute si l'on veut etre sur de ne pas prendre de risques, bottes en caoutchouc très recommandés. la moindre goutte de soude dans l'oeil à cette température et c'est la cécité assurée, c'est plus dangereux que les acides.
si on utilise des produits comme autrefois avec des adjonctions de sels de mercure et autres il faut une très bonne ventilation. pour faire de bonnes cémentations, ca se fait au cyanure.
voilà pour l'état initial d'averell.
actuellement la restauration est finie, et il lui reste l'épreuve au stand à 25m. je vais donc me pencher sur le rechargement correct, et avec un ami instructeur de tir on verra bien ce que ca va donner. je ne sais pas encore quand ca va se faire, en tous cas je transmettrai les résultats au forum
joerg
wolfi (†)- Membre averti
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
Merci Joerg
Ce fut un grand plaisir de travailler sur ce projet.
J'espère que cette restauration donnera envie à d'autres de se lancer un tel chalenge.
Dan
Ce fut un grand plaisir de travailler sur ce projet.
J'espère que cette restauration donnera envie à d'autres de se lancer un tel chalenge.
Dan
Si c'est possible,c'est déjà fait. Si c'est impossible ça se fera
Mon Forum : Armes du Paléolithique au XIXème Siècle ---> http://prehistoire-xixeme.forumactif.org/
Winchester 1866- Pilier du forum
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
Bravo Wolfi, belle restauration et merci d'avoir fait partager cette aventure
LP- Pilier du forum
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
L'aventure va se poursuivre dans les jours qui suivent avec la suite de la restauration. On va pouvoir assister au lifting de ce vénérable S&W
Si c'est possible,c'est déjà fait. Si c'est impossible ça se fera
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Winchester 1866- Pilier du forum
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
absolument superbe !
bravo
bravo
toto- Membre confirmé
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Date d'inscription : 12/03/2011
Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
Processus
Le processus de réalisation peut paraître surprenant à certains, toujours est-il que c’est celui qui a été utilisé et il a donné satisfaction.
Première étape, réalisation au tour d’une rondelle qui sera l’ébauche de départ.
Il n’y avait que du rond au stock donc ce choix s’imposait.
Après l’opération de tour, la rondelle est finie en épaisseur, terminée à la lime car il n’y a pas de rectifieuse dans l’atelier. Elle sera polie et cuivrée pour traçage.
S’en suivront le perçage pour le passage de l’axe et enfin le traçage du profil suivant le modèle existant en prenant pour départ le diamètre de passage de l’axe.
Un faux axe a été réalisé pour tenir compte de la différence de diamètre entre le modèle Ø 2,65 et le Ø 2,5 percé pour la nouvelle pièce.
Le reste du travail de finition sera fait à la scie et à la lime.
Après la mise au point, la nouvelle queue de détente sera entièrement trempée, polie et bronzée, ce travail sera confié à Joerg.
En attendant j’ai reçu un léger bronzage surtout pour me protéger de l’oxydation car le temps humide, la température de l’atelier et les nombreuses manipulations ne se prêtent pas à une bonne conservation. Mon séjour à la clinique risque de durer.
Voici côte à côte ma nouvelle queue de détente Averell type 1 (a gauche) avec l’ancienne qui était du type 2 (à droite).
A noter que l’ancienne était très usée et avait déjà fait l’objet d’une réparation par soudure. Cette réparation était à la limite de rupture.
Il est également possible de constater que le diamètre de perçage pour le passage de l’axe est plus petit sur ma nouvelle queue de détente type 1 pour Russian Old model Type 1. (Modèle de transition).
d - A24 Ressort doigt de verrouillage barillet (Cylinder stop spring) A25. Ressort de queue de détente (Trigger spring)
Ces deux ressorts ne posent pas de problème particulier pour leur fabrication. Ils ont été réalisés en clinquant XC75 pour le ressort du doigt de verrouillage A24 et en tôle bleue XC75 pour le ressort de queue de détente A25.
Leurs formes et dimensions, se trouvent facilement dans la documentation. Sans documentation ils sont faciles à réaliser en relevant les cotes sur l’environnement car ils sont encastrés.
Le seul point dont il faut tenir compte impérativement c’est le sens de laminage de la tôle. Un ressort à lame doit toujours être réalisé dans le sens du laminage de la tôle pour avoir le maximum d’élasticité et limiter ses risques de casse.
La puissance du ressort A24 se règle facilement en jouant sur le galbe du ressort ou éventuellement en jouant sur l’épaisseur de la tôle.
La puissance du ressort A25 a été réglée par affinage à la lime du point de contact avec la queue de détente, suivi d’un polissage
Actuellement, ils n’ont pas fait l’objet d’un traitement spécial et remplissent parfaitement leur fonction. Faudra-t-il les tremper ? Personnellement je ne le crois pas, la tôle XC75 recuite standard me semble suffisamment élastique pour ce type de fonction.
Le processus de réalisation peut paraître surprenant à certains, toujours est-il que c’est celui qui a été utilisé et il a donné satisfaction.
Première étape, réalisation au tour d’une rondelle qui sera l’ébauche de départ.
Il n’y avait que du rond au stock donc ce choix s’imposait.
Après l’opération de tour, la rondelle est finie en épaisseur, terminée à la lime car il n’y a pas de rectifieuse dans l’atelier. Elle sera polie et cuivrée pour traçage.
S’en suivront le perçage pour le passage de l’axe et enfin le traçage du profil suivant le modèle existant en prenant pour départ le diamètre de passage de l’axe.
Un faux axe a été réalisé pour tenir compte de la différence de diamètre entre le modèle Ø 2,65 et le Ø 2,5 percé pour la nouvelle pièce.
Le reste du travail de finition sera fait à la scie et à la lime.
Après la mise au point, la nouvelle queue de détente sera entièrement trempée, polie et bronzée, ce travail sera confié à Joerg.
En attendant j’ai reçu un léger bronzage surtout pour me protéger de l’oxydation car le temps humide, la température de l’atelier et les nombreuses manipulations ne se prêtent pas à une bonne conservation. Mon séjour à la clinique risque de durer.
Voici côte à côte ma nouvelle queue de détente Averell type 1 (a gauche) avec l’ancienne qui était du type 2 (à droite).
A noter que l’ancienne était très usée et avait déjà fait l’objet d’une réparation par soudure. Cette réparation était à la limite de rupture.
Il est également possible de constater que le diamètre de perçage pour le passage de l’axe est plus petit sur ma nouvelle queue de détente type 1 pour Russian Old model Type 1. (Modèle de transition).
d - A24 Ressort doigt de verrouillage barillet (Cylinder stop spring) A25. Ressort de queue de détente (Trigger spring)
Ces deux ressorts ne posent pas de problème particulier pour leur fabrication. Ils ont été réalisés en clinquant XC75 pour le ressort du doigt de verrouillage A24 et en tôle bleue XC75 pour le ressort de queue de détente A25.
Leurs formes et dimensions, se trouvent facilement dans la documentation. Sans documentation ils sont faciles à réaliser en relevant les cotes sur l’environnement car ils sont encastrés.
Le seul point dont il faut tenir compte impérativement c’est le sens de laminage de la tôle. Un ressort à lame doit toujours être réalisé dans le sens du laminage de la tôle pour avoir le maximum d’élasticité et limiter ses risques de casse.
La puissance du ressort A24 se règle facilement en jouant sur le galbe du ressort ou éventuellement en jouant sur l’épaisseur de la tôle.
La puissance du ressort A25 a été réglée par affinage à la lime du point de contact avec la queue de détente, suivi d’un polissage
Actuellement, ils n’ont pas fait l’objet d’un traitement spécial et remplissent parfaitement leur fonction. Faudra-t-il les tremper ? Personnellement je ne le crois pas, la tôle XC75 recuite standard me semble suffisamment élastique pour ce type de fonction.
wolfi (†)- Membre averti
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
Superbe travail et vive la restauration
LP- Pilier du forum
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
merci luis,
j'aimerais avoir les capacités de mon ami dan qui a réalisé la majorité de la restauration mécanique.
j'ai admiré ton travail sur ton 74 dans un autre article. tu en es ou?
j'aimerais avoir les capacités de mon ami dan qui a réalisé la majorité de la restauration mécanique.
j'ai admiré ton travail sur ton 74 dans un autre article. tu en es ou?
wolfi (†)- Membre averti
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
bravo les gars et tres beau post
bosco- Pilier du forum
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
Moi je dis, quand on est bien outillé, c'est pas compliqué, finalement...
lionrobe- Pilier du forum
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
lionrobe a écrit:Moi je dis, quand on est bien outillé, c'est pas compliqué, finalement...
Helas non Lionrobe, mon atelier fait 16m² au maximum, mes machines sont chinoises, et je manque d’outillage comme vous le verrez sur la suite de ce compte rendu. J’ai du faire appel à des amis pour trouver certains outils qui m'étaient indispensable et il m’a fallu en fabriquer d’autres … Alors non je ne suis pas bien outillé mais quand on veut, on peut, il faut oser … et tout devient facile
Si c'est possible,c'est déjà fait. Si c'est impossible ça se fera
Mon Forum : Armes du Paléolithique au XIXème Siècle ---> http://prehistoire-xixeme.forumactif.org/
Winchester 1866- Pilier du forum
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
tu as raison lionrobe,
c'est fou ce qu'on peut faire avec un dremel et quelques limes de la foir fouille sur la table de cuisine :)
c'est fou ce qu'on peut faire avec un dremel et quelques limes de la foir fouille sur la table de cuisine :)
wolfi (†)- Membre averti
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
wolfi a écrit:tu as raison lionrobe,
c'est fou ce qu'on peut faire avec un dremel et quelques limes de la foir fouille sur la table de cuisine :)
Oui Wolfi mais tu oublies l'outils le plus important : Les mains
Dan
Si c'est possible,c'est déjà fait. Si c'est impossible ça se fera
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Winchester 1866- Pilier du forum
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
yes sir,
et presque aussi important,
la tete
et presque aussi important,
la tete
wolfi (†)- Membre averti
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
e - A43 Pontet (Triggerguard)
Selon les modèles, on peut trouver des armes avec un repose doigt et d’autres sans. Ce petit crochet, le repose doigt est bien pratique pour les cavaliers par exemple, lorsque l’on devait recharger son arme à cheval, il permettait de retirer son index de la queue de détente et de le poser dessus. A mon époque, il n’était pas encore apparu. Il apparaitra à la demande des Russes avec mon petit frère : le deuxième modèle Russian.
C’était plus confortable, cela permettait un meilleur maintien de l’arme pendant le rechargement et évitait le départ d’un coup de feu accidentel, l’index ne se posant sur la queue de détente qu’au moment de faire feu. Il ne faut pas oublier que sur cette arme, la détente n’a ‘‘aucune’’ course, c’est un départ direct.
A cheval, il est préférable d’éloigner son doigt de la queue de détente. C’est vrai à cheval mais aussi dans tous les cas, le doigt ne se pose sur la queue de détente que lorsque le canon est face à la cible. C’est l’ABC de la sécurité.
Moi, comme je l’ai dit, mon pontet est sans repose doigt, il est du type 44 American et Russian premier modèle et je m’en porte très bien. Enfin je m’en porterais mieux s’il n’était pas dans l’état où il se trouve. Sur la photo vous pouvez voir combien il a souffert. Cassé en deux morceaux, probablement plusieurs fois ressoudé, mes divers dégagements taillés à la meule. Pour couronner le tout, il existe une cale de compensation dont je n’ai pas très bien saisi l’usage. C’est sans regret que j’ai l’intention de m’en séparer.
Processus
La première étape a consisté à prendre un pontet en bon état, à le photographier sous toutes ses coutures, et à faire des tirages papier avec un agrandissement maxi. On peut aussi partir de la photo d’une arme complète si elle est bien positionnée sur le document.
Cette technique est surtout valable pour retrouver les centres des rayons des diverses courbes.
La seconde étape fait appel à une règle mathématique qui a fait trembler et qui fait encore trembler des centaines d’écoliers à savoir : la fameuse règle de trois. On cherche des cotes connues et faciles à trouver
par exemple la longueur du pontet et sa largeur. Il suffit ensuite de mesurer précisément sur les photos la longueur et la largeur du pontet et de calculer le rapport d’agrandissement. On applique ensuite ce rapport à toutes les cotes relevées sur les photos ce qui permet de redessiner la pièce.
C’est comme cela, en l’absence de plan, que mes croquis d’étude ont été réalisés. Bien entendu les cotes trouvées ont été vérifiées et adaptées suivant mon vieux pontet (déformé), ma carcasse et mon ancienne queue de détente.
Cette technique a aussi permis de réaliser un calibre pour l’usinage de l’ajoure du pontet (ébauche visible en bas de la photo).
La troisième étape a été la réalisation de la gamme d’usinage, de la détermination des outillages nécessaires et du choix de la matière.
Les premiers problèmes commencent : pour les outillages, il faut entre autre, une fraise trois tailles à queue de diamètre 20 et une autre de diamètre 14. Il n’y en a pas donc : il n’y a plus qu’à …
Et ça continue, mon pontet devait être réalisé en acier mi-dur avec traitement à 110 Kg et il n’y avait pas de débit raisonnable dans le stock. Il sera donc fait en acier doux puis cémenté. Cette technique est satisfaisante mais cela complique le traitement.
Tout ça, ce n’est pas bien grave, les copeaux peuvent commencer.
Après avoir réalisé le parallélépipède de départ au fraisage, la mise à épaisseur a été terminée à la lime et polie. Il en a été de même pour le chant d’appui. (toujours pas de rectification rectiligne). La pièce est ensuite cuivrée pour traçage. (Voir première photo).
Le traçage préalable permet de donner une bonne indication des zones à usiner. Après le fraisage des dégagements et des rayons, le perçage et le taraudage des fixations seront réalisés sur la fraiseuse. L’un des trous est taraudé, l’autre est lamé. Le lamage sera réalisé par reprise au perçage.
L’opération suivante consiste à ajuster les rayons à la lime et à monter l’ébauche sur la carcasse pour vérification de l’ajustement et de l’entre-axe de perçage. Toujours pour information, à l’usinage, un traçage du passage de la queue de détente ainsi que du passage du doigt de verrouillage sera effectué.
L’usinage de l’ajoure se fera par alésage de plusieurs trous sécants.
C’est le moment de réaliser le calibre pour la finition de l’ajoure. Il sera fait en zinc. S’en suivra l’ébauche cylindrique de la forme intérieure. Ce travail est fait au porte meule à air avec fraises carbure et meules. C’était faisable à la lime mais c’est moins fatigant à la meule …
Enfin une des deux fraises est arrivée, celle de diamètre 20 mm, l’autre est toujours en attente. Il est possible désormais d’usiner le passage de la queue de détente.
Nouvelle vérification, le pontet ébauché est assemblé avec la carcasse pour la vérification du passage de l’ancienne queue de détente. Le montage se fait sans ressort de queue de détente pour bien vérifier les débattements.
Tout fonctionne, démontage et traçage du profil extérieur, constant à l’ébauche de l’ajoure. La fraise de Ø 14 mm n’est toujours pas arrivée. Tant pis, il faut avancer. Contourning au fraisage, en roulant, avec de petits problèmes de bridage mais ça passe.
L’ébauche du profil extérieur est faite à la meuleuse. Je précise qu’à ce moment tous les chants sont perpendiculaires aux faces, ils ne sont pas encore bombés.
La fraise de Ø 14 mm est arrivée. Il devient possible d’usiner le passage du ressort du doigt de verrouillage barillet.
Un nouveau montage sur la carcasse est nécessaire pour la vérification des volumes et du passage du ressort du doigt de verrouillage du barillet.
Dernière étape, l’usinage machine est terminé. C’est par une opération d’ajustage à la lime que la finition du pontet se fera. Le polissage ne sera pas poussé très loin, le pontet doit subir les traitements thermiques de cémentation et de trempe. Ces opérations seront réalisées par Joerg.
Je retrouve enfin un nouveau pontet et en attendant la cémentation et le polissage final, cette pièce recevra un léger bronzage pour la protéger contre l’oxydation.
Selon les modèles, on peut trouver des armes avec un repose doigt et d’autres sans. Ce petit crochet, le repose doigt est bien pratique pour les cavaliers par exemple, lorsque l’on devait recharger son arme à cheval, il permettait de retirer son index de la queue de détente et de le poser dessus. A mon époque, il n’était pas encore apparu. Il apparaitra à la demande des Russes avec mon petit frère : le deuxième modèle Russian.
C’était plus confortable, cela permettait un meilleur maintien de l’arme pendant le rechargement et évitait le départ d’un coup de feu accidentel, l’index ne se posant sur la queue de détente qu’au moment de faire feu. Il ne faut pas oublier que sur cette arme, la détente n’a ‘‘aucune’’ course, c’est un départ direct.
A cheval, il est préférable d’éloigner son doigt de la queue de détente. C’est vrai à cheval mais aussi dans tous les cas, le doigt ne se pose sur la queue de détente que lorsque le canon est face à la cible. C’est l’ABC de la sécurité.
Moi, comme je l’ai dit, mon pontet est sans repose doigt, il est du type 44 American et Russian premier modèle et je m’en porte très bien. Enfin je m’en porterais mieux s’il n’était pas dans l’état où il se trouve. Sur la photo vous pouvez voir combien il a souffert. Cassé en deux morceaux, probablement plusieurs fois ressoudé, mes divers dégagements taillés à la meule. Pour couronner le tout, il existe une cale de compensation dont je n’ai pas très bien saisi l’usage. C’est sans regret que j’ai l’intention de m’en séparer.
Processus
La première étape a consisté à prendre un pontet en bon état, à le photographier sous toutes ses coutures, et à faire des tirages papier avec un agrandissement maxi. On peut aussi partir de la photo d’une arme complète si elle est bien positionnée sur le document.
Cette technique est surtout valable pour retrouver les centres des rayons des diverses courbes.
La seconde étape fait appel à une règle mathématique qui a fait trembler et qui fait encore trembler des centaines d’écoliers à savoir : la fameuse règle de trois. On cherche des cotes connues et faciles à trouver
par exemple la longueur du pontet et sa largeur. Il suffit ensuite de mesurer précisément sur les photos la longueur et la largeur du pontet et de calculer le rapport d’agrandissement. On applique ensuite ce rapport à toutes les cotes relevées sur les photos ce qui permet de redessiner la pièce.
C’est comme cela, en l’absence de plan, que mes croquis d’étude ont été réalisés. Bien entendu les cotes trouvées ont été vérifiées et adaptées suivant mon vieux pontet (déformé), ma carcasse et mon ancienne queue de détente.
Cette technique a aussi permis de réaliser un calibre pour l’usinage de l’ajoure du pontet (ébauche visible en bas de la photo).
La troisième étape a été la réalisation de la gamme d’usinage, de la détermination des outillages nécessaires et du choix de la matière.
Les premiers problèmes commencent : pour les outillages, il faut entre autre, une fraise trois tailles à queue de diamètre 20 et une autre de diamètre 14. Il n’y en a pas donc : il n’y a plus qu’à …
Et ça continue, mon pontet devait être réalisé en acier mi-dur avec traitement à 110 Kg et il n’y avait pas de débit raisonnable dans le stock. Il sera donc fait en acier doux puis cémenté. Cette technique est satisfaisante mais cela complique le traitement.
Tout ça, ce n’est pas bien grave, les copeaux peuvent commencer.
Après avoir réalisé le parallélépipède de départ au fraisage, la mise à épaisseur a été terminée à la lime et polie. Il en a été de même pour le chant d’appui. (toujours pas de rectification rectiligne). La pièce est ensuite cuivrée pour traçage. (Voir première photo).
Le traçage préalable permet de donner une bonne indication des zones à usiner. Après le fraisage des dégagements et des rayons, le perçage et le taraudage des fixations seront réalisés sur la fraiseuse. L’un des trous est taraudé, l’autre est lamé. Le lamage sera réalisé par reprise au perçage.
L’opération suivante consiste à ajuster les rayons à la lime et à monter l’ébauche sur la carcasse pour vérification de l’ajustement et de l’entre-axe de perçage. Toujours pour information, à l’usinage, un traçage du passage de la queue de détente ainsi que du passage du doigt de verrouillage sera effectué.
L’usinage de l’ajoure se fera par alésage de plusieurs trous sécants.
C’est le moment de réaliser le calibre pour la finition de l’ajoure. Il sera fait en zinc. S’en suivra l’ébauche cylindrique de la forme intérieure. Ce travail est fait au porte meule à air avec fraises carbure et meules. C’était faisable à la lime mais c’est moins fatigant à la meule …
Enfin une des deux fraises est arrivée, celle de diamètre 20 mm, l’autre est toujours en attente. Il est possible désormais d’usiner le passage de la queue de détente.
Nouvelle vérification, le pontet ébauché est assemblé avec la carcasse pour la vérification du passage de l’ancienne queue de détente. Le montage se fait sans ressort de queue de détente pour bien vérifier les débattements.
Tout fonctionne, démontage et traçage du profil extérieur, constant à l’ébauche de l’ajoure. La fraise de Ø 14 mm n’est toujours pas arrivée. Tant pis, il faut avancer. Contourning au fraisage, en roulant, avec de petits problèmes de bridage mais ça passe.
L’ébauche du profil extérieur est faite à la meuleuse. Je précise qu’à ce moment tous les chants sont perpendiculaires aux faces, ils ne sont pas encore bombés.
La fraise de Ø 14 mm est arrivée. Il devient possible d’usiner le passage du ressort du doigt de verrouillage barillet.
Un nouveau montage sur la carcasse est nécessaire pour la vérification des volumes et du passage du ressort du doigt de verrouillage du barillet.
Dernière étape, l’usinage machine est terminé. C’est par une opération d’ajustage à la lime que la finition du pontet se fera. Le polissage ne sera pas poussé très loin, le pontet doit subir les traitements thermiques de cémentation et de trempe. Ces opérations seront réalisées par Joerg.
Je retrouve enfin un nouveau pontet et en attendant la cémentation et le polissage final, cette pièce recevra un léger bronzage pour la protéger contre l’oxydation.
wolfi (†)- Membre averti
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
f – A13 Crémaillère (Rack) A11 Guide ressort (Extractor spring) A10 Ressort (Rack screw) A12 Bague de fixation (Extractor collar) A5 Vis de retenue (Cylinder pin screw)
Mon système d’éjection est constitué d’une crémaillère reliée à l’étoile d’éjection située dans le barillet. Pour commander le déplacement de la crémaillère, j’ai une roue dentée immobilisée par un doigt à déplacement manuel.
Mon dispositif de verrouillage est spécifique du premier modèle, du second modèle et du 44 Russian. Nos cousins le troisième modèle et le 45 Schofield verront leur système de commande d’éjection simplifié, plus de crémaillère mais un doigt piloté par une came à la place de ma roue dentée et de ma crémaillère.
Ma crémaillère actuelle devrait être une crémaillère modifiée. C’est une pièce typique qui est apparue à partir du second modèle. Mon prédécesseur, le premier modèle, se plaignait d’une interférence entre la première dent de la roue dentée et la première dent de la crémaillère. Mes concepteurs ont donc décidé de modifier ma roue dentée et d’élargir la première gorge de ma crémaillère.
Comme vous avez pu le voir précédemment, les tourments de la vie ne m’ont pas épargné. Mon éjection n’a pas échappé au rafistolage général et se trouve actuellement dans un état lamentable.
J’ai été bricolé par le passé par quelqu’un qui méconnaissait totalement ma cinématique. Sans être comparée à une horloge, elle est quand même délicate et toute en subtilité. J’avais, avant de passer sur la table d’opération, un problème pour éjecter mes douilles, parfois je me bloquais ou parfois je n’éjectais qu’à moitié.
L’examen de mes pièces a mis en évidence que ma roue dentée n’était pas d’origine mais j’y reviendrai plus tard.
Ma crémaillère a été raccourcie et elle ne devait pas être vissée à fond pour compenser son raccourcissement. La bague de fixation n’avait pas la bonne largeur et profondeur de rainure pour permettre le passage de ma vis de fixation.
Qu’à cela ne tienne, Il fallait que cela rentre, une solution barbare fut trouvée et celui qui m’a charcuté dans le passé a diminué le diamètre du corps de ma vis pour rendre le montage possible ; c’est plutôt surprenant de transformer une vis en goupille. Un massacre je vous dis, je n’osais plus sortir, j’étais la risée de ma famille.
Pour finir, il m’avait rajouté une bague pour compenser la position de la fixation à cause du raccourcissement de la crémaillère. Après je me demandais pourquoi j’avais un gros problème de fonctionnement. Là, il va y avoir du travail pour tout remettre en ordre conformément à ma nomenclature et à mes pièces d’origines. Mon chirurgien a bon espoir et il y a du 34NCD4 en stock, ce sera parfait.
Processus
La première étape a consisté à analyser l’existant, rechercher toute la documentation possible et comparer pour comprendre les dysfonctionnements. Dans un premier temps, la roue dentée sera conservée mais j’en reparlerai plus tard. Les autres pièces irrécupérables seront toutes refaites.
A13 crémaillère (Rack)
Après la réalisation d’un croquis coté, dont les cotes sont relevées sur la carcasse, et aussi suivant la bonne méthode de la photographie comme pour le pontet, elles seront affinées par mise au point avec les pièces conservées. Ma crémaillère sera usinée avec filetage et taraudage US
Cette pièce ne présente pas de difficultés majeures à l’exception d’un outil de tour qui devra avoir un affutage spécial pour réaliser la crémaillère avec un module compatible.
Quatre ébauches avaient été prévues, la première pièce réalisée a permis de valider le croquis. Bilan négatif la pièce est à refaire, le module n’est pas bon. La forme de la denture non plus. La crémaillère est trop
courte. Petite erreur de calcul et d’affutage d’outil, la seconde sera la bonne mais son mariage avec la roue dentée pose problème, on est à deux doigts du divorce.
A11 guide ressort (Extractor spring) A10 Ressort (Rack screw) A12 bague de fixation (Extractor collar) A5 vis de retenue (Cylinder pin screw)
La réalisation de ces pièces a été faite suivant plans et cotes d’origines issus de notre documentation. Pour le choix de la matière ce sera un acier mi-dur. Le guide ressort est une longue vis de diamètre 3.35 mm longue de 69.40 mm et filetée à 40 filets au pouce.
La vis de fixation fait 2.64 mm de diamètre, 8.76 mm de long et filetée à 46 filets au pouce.
Provisoirement le ressort sera un ressort standard adapté car mes amis bricoleurs n’ont pas encore envisagé de m’en faire un sur mesure Bon ! Je leur pardonne.
Pour la bague, la seule difficulté était le bon positionnement de la gorge pour le passage de la vis de fixation.
g - A19 Roue dentée (Gear) A20 Bague entretoise (Ratcher Bushing)
Après que ma crémaillère ait été refaite aux cotes d’origine, j’espérais avoir un bon fonctionnement d’éjection. Malheureusement, je ne sais pas si c’est par jalousie, mais ma roue dentée refusait toute collaboration avec son nouveau compagnon. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’une bouderie temporaire et que si l’on lui arrondissait les angles, retaillait un peu ses dents qui semblaient passablement déformées ou plus exactement mal taillées, ça pourrait fonctionner.
Je ne suis pas tout jeune et j’ai la mémoire qui flanche, mais après une analyse de la situation, je dus me rendre à l’évidence, on m’avait changé, dans le passé, ma roue dentée et celle que j’avais n’était qu’une bidouille taillée à coups de serpe. Son épaisseur n’était pas bonne et elle était compensée par deux cales en clinquant de quelques dixièmes d’épaisseur. Ma bague entretoise, pièce maitresse pour un bon fonctionnement en toute liberté, n’existait pas. Outre le fait que ma dentition était en ruine, j’avais beaucoup trop de jeu sur mon axe. Elle n’avait pas non plus le petit dégagement typique apparu dès le second modèle.
Dans un premier temps une tentative de récupération a été faite. Un alésage pour une bague entretoise fut usiné, légèrement excentré pour tenter de remodeler les dents. Une bague entretoise usinée suivant les cotes d’origine a été réalisée et la modification du second modèle a été appliquée.
Les résultats n’étant pas à la hauteur des attentes de mes amis, la décision fut prise : il me fallait une nouvelle roue dentée.
La matière sera du 42CDV12 pour ma roue dentée et de l’acier mi dur pour ma bague.
Processus
Tout a commencé par la coupe d’un rondin d’acier qui, après avoir été usiné au bon diamètre et ensuite tronçonné, sera usiné en épaisseur et alésé pour le passage de la bague entretoise.
La bague entretoise sera réalisée suivant les cotes données dans la documentation. S’agissant d’une pièce simple, elle ne fera pas l’objet d’une étude spécifique.
Il est bon de retenir que son usinage est précis et que son épaisseur doit être supérieure de 0,05 à 0,1 mm à l’épaisseur de la roue dentée pour que lors du montage, le serrage s’effectue sur la bague et permette à la roue dentée de tourner librement.
Pour la phase suivante, il était nécessaire d’avoir une fraise à tailler les pignons au bon module et il fallait réaliser un montage pour fixer l’ébauche de la roue dentée. Encore une fois, nous sommes confrontés au même problème, il n’y a pas dans l’atelier de fraise au bon module donc la solution rapide fut de fabriquer un ‘’Fly cutter’’ spécifique avec un outil à profil constant. Cette tête à cornes comme j’aime à l’appeler sera réalisé avec les moyens du bord.
Une rapide étude déterminera les deux positions du barreau d’acier rapide, avec un angle différent : une pour l’usinage de la mise en forme suivant le module de ce qui sera l’outil et l’autre position pour l’usinage de la roue dentée. Ces deux positions déterminent l’angle de dépouille.
L’usinage pourra commencer. La tête à cornes sera réalisée dans un morceau de bronze. Pourquoi du bronze ? C’est le premier morceau de métal aux bonnes dimensions qui trainait dans l’atelier et puis je trouve que le jaune lui va bien.
Pour l’outil, un barreau d’acier rapide 10 X 10 sera recuit puis usiné avec un angle d’orientation de 10°. Il sera ensuite trempé et monté à sa position de travail avec un angle d’orientation de 12° ce qui lui donnera une dépouille de 2° ce qui est suffisant.
Maintenant que nous avons un outil pour tailler les dents, il faut réaliser le montage pour l’ébauche de la roue dentée. Ce sera un axe avec un moyen de blocage par écrou.
Nous sommes prêts pour l’usinage. Dent par dent, sur la fraiseuse, les dents seront taillées avec un diviseur. L’outil génère de gros efforts aussi une cale sera mise en place pour résister aux vibrations car il n’y a pas de contrepointe dans l’outillage disponible.
Ma nouvelle roue dentée commence à avoir fière allure mais elle n’est pas terminée.
Les premiers essais sont prometteurs et je n’eus pas besoin de jouer les entremetteurs, lorsqu’elle fut présentée à ma crémaillère, c’est avec satisfaction que j’ai pu voir que le courant passait bien et qu’un mariage à terme serait envisageable. Mais laissons faire le temps, il y a encore du travail.
L’étape suivante allait être déterminante, il fallait positionner et déterminer la forme de l’encoche de verrouillage. Cette encoche qui va servir d’orientation et de blocage de rotation, influencera aussi les positions entrée et sortie de la crémaillère donc de la fermeture de l’arme et de l’éjection des douilles. L’opération sera réalisée à la lime.
L’usinage de ma roue dentée est terminé. En essai statique sans le doigt de verrouillage, les résultats sont satisfaisants. Il faut maintenant attendre le nouveau doigt de verrouillage pour les essais dynamiques.
To be continued...
Mon système d’éjection est constitué d’une crémaillère reliée à l’étoile d’éjection située dans le barillet. Pour commander le déplacement de la crémaillère, j’ai une roue dentée immobilisée par un doigt à déplacement manuel.
Mon dispositif de verrouillage est spécifique du premier modèle, du second modèle et du 44 Russian. Nos cousins le troisième modèle et le 45 Schofield verront leur système de commande d’éjection simplifié, plus de crémaillère mais un doigt piloté par une came à la place de ma roue dentée et de ma crémaillère.
Ma crémaillère actuelle devrait être une crémaillère modifiée. C’est une pièce typique qui est apparue à partir du second modèle. Mon prédécesseur, le premier modèle, se plaignait d’une interférence entre la première dent de la roue dentée et la première dent de la crémaillère. Mes concepteurs ont donc décidé de modifier ma roue dentée et d’élargir la première gorge de ma crémaillère.
Comme vous avez pu le voir précédemment, les tourments de la vie ne m’ont pas épargné. Mon éjection n’a pas échappé au rafistolage général et se trouve actuellement dans un état lamentable.
J’ai été bricolé par le passé par quelqu’un qui méconnaissait totalement ma cinématique. Sans être comparée à une horloge, elle est quand même délicate et toute en subtilité. J’avais, avant de passer sur la table d’opération, un problème pour éjecter mes douilles, parfois je me bloquais ou parfois je n’éjectais qu’à moitié.
L’examen de mes pièces a mis en évidence que ma roue dentée n’était pas d’origine mais j’y reviendrai plus tard.
Ma crémaillère a été raccourcie et elle ne devait pas être vissée à fond pour compenser son raccourcissement. La bague de fixation n’avait pas la bonne largeur et profondeur de rainure pour permettre le passage de ma vis de fixation.
Qu’à cela ne tienne, Il fallait que cela rentre, une solution barbare fut trouvée et celui qui m’a charcuté dans le passé a diminué le diamètre du corps de ma vis pour rendre le montage possible ; c’est plutôt surprenant de transformer une vis en goupille. Un massacre je vous dis, je n’osais plus sortir, j’étais la risée de ma famille.
Pour finir, il m’avait rajouté une bague pour compenser la position de la fixation à cause du raccourcissement de la crémaillère. Après je me demandais pourquoi j’avais un gros problème de fonctionnement. Là, il va y avoir du travail pour tout remettre en ordre conformément à ma nomenclature et à mes pièces d’origines. Mon chirurgien a bon espoir et il y a du 34NCD4 en stock, ce sera parfait.
Processus
La première étape a consisté à analyser l’existant, rechercher toute la documentation possible et comparer pour comprendre les dysfonctionnements. Dans un premier temps, la roue dentée sera conservée mais j’en reparlerai plus tard. Les autres pièces irrécupérables seront toutes refaites.
A13 crémaillère (Rack)
Après la réalisation d’un croquis coté, dont les cotes sont relevées sur la carcasse, et aussi suivant la bonne méthode de la photographie comme pour le pontet, elles seront affinées par mise au point avec les pièces conservées. Ma crémaillère sera usinée avec filetage et taraudage US
Cette pièce ne présente pas de difficultés majeures à l’exception d’un outil de tour qui devra avoir un affutage spécial pour réaliser la crémaillère avec un module compatible.
Quatre ébauches avaient été prévues, la première pièce réalisée a permis de valider le croquis. Bilan négatif la pièce est à refaire, le module n’est pas bon. La forme de la denture non plus. La crémaillère est trop
courte. Petite erreur de calcul et d’affutage d’outil, la seconde sera la bonne mais son mariage avec la roue dentée pose problème, on est à deux doigts du divorce.
A11 guide ressort (Extractor spring) A10 Ressort (Rack screw) A12 bague de fixation (Extractor collar) A5 vis de retenue (Cylinder pin screw)
La réalisation de ces pièces a été faite suivant plans et cotes d’origines issus de notre documentation. Pour le choix de la matière ce sera un acier mi-dur. Le guide ressort est une longue vis de diamètre 3.35 mm longue de 69.40 mm et filetée à 40 filets au pouce.
La vis de fixation fait 2.64 mm de diamètre, 8.76 mm de long et filetée à 46 filets au pouce.
Provisoirement le ressort sera un ressort standard adapté car mes amis bricoleurs n’ont pas encore envisagé de m’en faire un sur mesure Bon ! Je leur pardonne.
Pour la bague, la seule difficulté était le bon positionnement de la gorge pour le passage de la vis de fixation.
g - A19 Roue dentée (Gear) A20 Bague entretoise (Ratcher Bushing)
Après que ma crémaillère ait été refaite aux cotes d’origine, j’espérais avoir un bon fonctionnement d’éjection. Malheureusement, je ne sais pas si c’est par jalousie, mais ma roue dentée refusait toute collaboration avec son nouveau compagnon. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’une bouderie temporaire et que si l’on lui arrondissait les angles, retaillait un peu ses dents qui semblaient passablement déformées ou plus exactement mal taillées, ça pourrait fonctionner.
Je ne suis pas tout jeune et j’ai la mémoire qui flanche, mais après une analyse de la situation, je dus me rendre à l’évidence, on m’avait changé, dans le passé, ma roue dentée et celle que j’avais n’était qu’une bidouille taillée à coups de serpe. Son épaisseur n’était pas bonne et elle était compensée par deux cales en clinquant de quelques dixièmes d’épaisseur. Ma bague entretoise, pièce maitresse pour un bon fonctionnement en toute liberté, n’existait pas. Outre le fait que ma dentition était en ruine, j’avais beaucoup trop de jeu sur mon axe. Elle n’avait pas non plus le petit dégagement typique apparu dès le second modèle.
Dans un premier temps une tentative de récupération a été faite. Un alésage pour une bague entretoise fut usiné, légèrement excentré pour tenter de remodeler les dents. Une bague entretoise usinée suivant les cotes d’origine a été réalisée et la modification du second modèle a été appliquée.
Les résultats n’étant pas à la hauteur des attentes de mes amis, la décision fut prise : il me fallait une nouvelle roue dentée.
La matière sera du 42CDV12 pour ma roue dentée et de l’acier mi dur pour ma bague.
Processus
Tout a commencé par la coupe d’un rondin d’acier qui, après avoir été usiné au bon diamètre et ensuite tronçonné, sera usiné en épaisseur et alésé pour le passage de la bague entretoise.
La bague entretoise sera réalisée suivant les cotes données dans la documentation. S’agissant d’une pièce simple, elle ne fera pas l’objet d’une étude spécifique.
Il est bon de retenir que son usinage est précis et que son épaisseur doit être supérieure de 0,05 à 0,1 mm à l’épaisseur de la roue dentée pour que lors du montage, le serrage s’effectue sur la bague et permette à la roue dentée de tourner librement.
Pour la phase suivante, il était nécessaire d’avoir une fraise à tailler les pignons au bon module et il fallait réaliser un montage pour fixer l’ébauche de la roue dentée. Encore une fois, nous sommes confrontés au même problème, il n’y a pas dans l’atelier de fraise au bon module donc la solution rapide fut de fabriquer un ‘’Fly cutter’’ spécifique avec un outil à profil constant. Cette tête à cornes comme j’aime à l’appeler sera réalisé avec les moyens du bord.
Une rapide étude déterminera les deux positions du barreau d’acier rapide, avec un angle différent : une pour l’usinage de la mise en forme suivant le module de ce qui sera l’outil et l’autre position pour l’usinage de la roue dentée. Ces deux positions déterminent l’angle de dépouille.
L’usinage pourra commencer. La tête à cornes sera réalisée dans un morceau de bronze. Pourquoi du bronze ? C’est le premier morceau de métal aux bonnes dimensions qui trainait dans l’atelier et puis je trouve que le jaune lui va bien.
Pour l’outil, un barreau d’acier rapide 10 X 10 sera recuit puis usiné avec un angle d’orientation de 10°. Il sera ensuite trempé et monté à sa position de travail avec un angle d’orientation de 12° ce qui lui donnera une dépouille de 2° ce qui est suffisant.
Maintenant que nous avons un outil pour tailler les dents, il faut réaliser le montage pour l’ébauche de la roue dentée. Ce sera un axe avec un moyen de blocage par écrou.
Nous sommes prêts pour l’usinage. Dent par dent, sur la fraiseuse, les dents seront taillées avec un diviseur. L’outil génère de gros efforts aussi une cale sera mise en place pour résister aux vibrations car il n’y a pas de contrepointe dans l’outillage disponible.
Ma nouvelle roue dentée commence à avoir fière allure mais elle n’est pas terminée.
Les premiers essais sont prometteurs et je n’eus pas besoin de jouer les entremetteurs, lorsqu’elle fut présentée à ma crémaillère, c’est avec satisfaction que j’ai pu voir que le courant passait bien et qu’un mariage à terme serait envisageable. Mais laissons faire le temps, il y a encore du travail.
L’étape suivante allait être déterminante, il fallait positionner et déterminer la forme de l’encoche de verrouillage. Cette encoche qui va servir d’orientation et de blocage de rotation, influencera aussi les positions entrée et sortie de la crémaillère donc de la fermeture de l’arme et de l’éjection des douilles. L’opération sera réalisée à la lime.
L’usinage de ma roue dentée est terminé. En essai statique sans le doigt de verrouillage, les résultats sont satisfaisants. Il faut maintenant attendre le nouveau doigt de verrouillage pour les essais dynamiques.
To be continued...
wolfi (†)- Membre averti
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Re: Mon nom est Averell (11/11) Conclusion
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