Pistolet Liberator

Première partie : La genèse

Début 1942 l'U.S.Joint Psychological Warfare Committee pense que la livraison d'un million de pistolets produits à très faible coût aux pays occupés aiderait à la victoire.
Le colonel René Studler , chef de l'Ordonnance est charger de veiller à la production d'un tel pistolet en grande quantité sur un laps de temps très court.
La réalisation des prototypes est confiée à Inland et le projet est classé "Secret" et répertorié comme étant un pistolet lance fusées (d'où l'appellation FP-45 pour Flare Projector modèle 45).
Le modèle de base défini , les différentes petites pièces sont fabriquées par diverses unités de la Général Motors , l'assemblage final étant confié à la Guide Lamp à Anderson dans l'Indiana.
Un contrat d'un million d'exemplaires est signé le 15 Mai 1942 et est classé "Top Secret".
La cadence de fabrication est absolument phénoménale car le 17 Juin 1942 la production est achevée et la chaine d'assemblage entiérement démantelée.
Le cout total du contrat est de 1.712.767$ soit un prix de revient de moins d'1,72$ par arme.
Chaque pistolet est emballé dans une boite en carton avec une cale en bois , 10 cartouches de 45 ACP , un feuillet d'instruction illustré et un bâtonnet destiné à l'extraction des douilles.

Deuxième partie : La carrière

Le but original du point de vue américain était de parachuter ces armes sur l'Europe occupée.
Les Britanniques s'y sont opposés en utilisant comme prétexte que seulement 600 pistolets par vol pourraient être envoyés et que cela demanderait 1700 sorties.
La vraie raison est que le SOE estime que la dispersion d'un million de pistolets ne serait pas politiquement très profitable.
Finalement les américains n'expédient que la moitié des armes en Grande Bretagne fin Juillet 1942 , et elles sont stockées dans un dépot près de Stonehenge.

L'U.S.Army se trouve donc avec 500.000 FP-45 dont elle ne sait que faire , mais le général Mac Arthur en demande 50.000 pour les distribuer aux indigènes des iles et térritoires occupés par les japonais (Guadalcanal , Tulagi , Nouvelle Calédonie et Philippines).
En même temps , l'OSS cherche également une arme bon marché à distribuer à la résistance et l'U.S Army ne se fait pas prier pour confier les 450.000 Libérator restants à cet organisme.
Bizarement le colonel Gubbins , chef du SOE , demande 30.000 de ces pistolets pour son propre service dans les zones de Suez et Gibraltar , ce qui lui est immédiatement accordé.
En Février 1943 c'est le centre d'entrainement à la guerilla pour la Chine de l'U.S.Navy qui obtient 100.000 pistolets LP-45 et les redistribue progressivement à la résistance chinoise.
Durant le reste de la seconde guerre mondiale diverses forces spéciales et 'agences' obtiendront de petites quantités de cette arme.

Troisième partie : Que sont devenus les 1.000.000 de pistolets Liberator ?

Après la fin de la seconde guerre , les 500.000 pistolets stockés en Grande Bretagne seront purement et simplement détruits par immersion au large de l'Irlande.
Les quelques exemplaires restant aux Etats Unis seront considérés comme surplus militaires et vendu en tant que tel.
C'est en grande majorité ces pistolets que l'on trouve (rarement) en collection de nos jours.
La majorité des armes réellement utilisées ont été distribuées en chine et aux philippines où l'on perd rapidement leur trace.
Les auteurs ne sont pas d'accords pour dire si il y a eu ou non quelques pistolets Liberator parachutés au dessus de l'Europe mais les rapports de l'OSS n'en font pas état.
En fait sur 1.000.000 produits peu d'exemplaires en bon état existent encore , ce qui explique la relative rareté de cette arme particulière , encore plus de ce coté de l'Atlantique.

FP-45 LIBERATOR PISTOL

PAYS : USA
MARQUE : Guide Lamp (General Motors)
DATES DE FABRICATION : Mai-Juin 1942
PRODUCTION : 1.000.000 d'exemplaires
LONGUEUR : 140 mm
CANON : 89 mm
RAYURES : sans
POIDS : 0,454 kg
CALIBRE : 11,43 mm
MUNITION : 45 U.S Model 1911 (11,43 x 23)
V.I : 244 m/s
HAUSSE : fixe
FONCTIONNEMENT : à un coup
ALIMENTATION : manuelle