Fusil d'infanterie Prélaz-Burnand, modèle 1842/59

Je vous présente cette arme "dans son jus"... un jus un peu spécial, version peinture noire à l'origine un peu sombre, sachant que sa finition est en principe polie.

La question se posera de savoir si je dois le nettoyer ou pas . Avec un peu de produit à l'acétone, j'ai juste dégagé quelques endroits dont je pouvais me douter qu'il recellait quelque marquage intéressants... et autant le dire, je n'ai pas été déçu !!

D'une longueur de 1470mm, canon de 1083mm et d'un poids de 4,75, l'arme s'inspire très largement du fusil d'ordonnance français des voltigeurs de 1822 (selon une unique source...). Son canon, à nettoyer, comporte 4 rayures pour un diamètre de 17,5mm.

Il est muni d'une platine droite, à percussion, carrée à l'avant.

Sa hausse en forme de lyre est l'"évolution Prélaz-Burnand". Elle est en principe graduée de 400 à 800 pas, mais la peinture masque (encore) tout. Sans cette hausse, ce serait un modèle 1842.

Ce fut une arme de transition, entre les armes à silex et les premières armes à chargement par la culasse. D'ailleurs, des modèles 42 sont devenus des modèles 59 avec l'ajout de la hausse, puis des modèles 42/59/67 lorsque la platine a été transformée selon la méthode Milbank-Amsler pour recevoir les premières cartouches à percussion annulaire.



La platine carrée à l'avant, typique



La contre-platine non moins typique avec ses grosses vis



L'embouchoir et la baguette, trop longue ( ), faudra que je vois ce qu'il y a



(à suivre)

Curieusement, bien qu'il y ait ajout d'une nouvelle hausse (flèche noire) en avant du tonnerre, l'ancienne hausse (flèche rouge) a été laissée ce qui ne simplifie pas la visée . Je n'ai pas d'explication à cela

Grâce à l'ami fcrozet qui a attiré mon attention sur l'excellent site www.littlegun.info , j'ai pu voir où se cachent les marquages que je ne voyais pas à cause de la peinture.

Après un léger nettoyage, mes attentes ont été comblées

On découvre son numéro de série et les armoiries du canton de Genève (visible clairement à la loupe). Or, les curieux parmi vous sont invités à aller voir dans littlegun !! Sous armes suisses, puis "les fusils avant la famille Vetterli", puis "le fusil d'infanterie modèle 1842", vous y découvrirez que celui de littlegun et le mien sont de la même famille à 200 numéros près, mais du même canton de Genève, sauf que celui de littlegun est un modèle 42, sans la fameuse hausse rajoutée faisant du mien un 42/59. Deux armes qui se sont sans doute croisée à la caserne ou au stand !





Ici, peu visible, le ELG*



Et la un AB surmonté d'une couronne, visible à la loupe seulement





Je me demande si je dois tout nettoyer ou non... la question est ouverte. Il me faudra de toute façon le démonter, sa détente ne fonctionnant pas à 100% et je crains que cette peinture n'encrasse les vis.

lui y m'énerve

Sachez encore que son prix de fabrication à l'époque était de 43.-

La munition selon règlement fédéral était une cartouche en papier, charge à 8gr de PN Nr 4 (77,5% de salpêtre, 9% de soufre et 13,5% de charbon, grains de 1.5mm de diamètre.

La balle était faite de plomb mou de 17,7mm de diamètre à 18,15 d'un poids d'environ 25gr.

Superbe belle acquisition. De voir cela en ce moment cela me fait chaud au cœur

beaucoup de plaisir avec.

pour les copains qui ne veulent pas chercher


[url=http://www.littlegun.info/arme suisse/arme ordonnance/a fusil infanterie 1842 fr.htm]http://www.littlegun.info/arme%20suisse/arme%20ordonnance/a%20fusil%20infanterie%201842%20fr.htm[/url]

celui dont il est question sur ce site a du être fabriqué ( au moins le canon) par BERNARD ou BEURET.

Un très bon site:

http://mallorquina.pagesperso-orange.fr/source/pageB.htm

Merci mon ami pour ces conseils 

Si je me trompe pas, la transformation 1842 à 1842/59 entraine pas simplement l'ajout de la hausse mais aussi le rayage du canon.  Les 1842 sont normalement à canon lisse.

Pour la hausse d'origine, j'ai aussi observé que parfois elle est encore en place sur des 1842/59 et parfois même les Milbank-Amsler

Fabian23 a écrit:Si je me trompe pas, la transformation 1842 à 1842/59 entraine pas simplement l'ajout de la hausse mais aussi le rayage du canon.  Les 1842 sont normalement à canon lisse.

Tu ne te trompes pas si j'en crois mes recherches récentes sur ces armes (Allez savoir pourquoi hein ! )

Baccardi a écrit:


Je me demande si je dois tout nettoyer ou non... la question est ouverte. Il me faudra de toute façon le démonter, sa détente ne fonctionnant pas à 100% et je crains que cette peinture n'encrasse les vis.

Cher Baccardi,

Moi, je vois une tache de propreté dans un océan de crasse ... Je serai toi, j'agrandirai la tache de propreté.
Mais je ne suis pas toi ....

Pour autant, ce fusil est maaaaaaaaagnifique   et c'est un régal de le découvrir.

Sur cette arme, on sent bien l'influence des armes Françaises type An IX / 1822 : la forme de la monture et des garnitures ... et en même temps une cheminée et une hausse 100% helvétique.

Autre chose.

Sur cette photo, on voit que le métal est différent de celui du canon au niveau du matricule ... comme si le canon avait reçu un bouchon de culasse du style des fusils français Mle 1840, une culasse qui porte la masselotte ... c'est le cas ?

En tout cas : très belle arme !

J'en prends plein les mirettes en pur béotien

bonsoir les enfants ...et mon ami baccardi .

conseil de pépé !!!

vous piquez à votre épouse ..un récipient , comme un "sot"    vous y versez  un ou deux litres d'essence ....du 95' S  est suffisant et vous lavez toutes les pièces métalliques avec un éponge....
c'est simple , efficace , et rapide ....à la portée de tous ...

apres plusieurs passages ..."le noir"  (propos non raciste ...) est dissout , il peut rester des traces de particules  "blanches" comme de la poussière....
je vous rassure , ce n'est pas de l'alchimie ,, vous n'avez pas transformé le "noir en blanc" ...mais  avec un chiffon huilé vous deviendrez "le grand sorcier du canton de Fribourg "  là ou les corbeaux volent en rond !!!

nato

Le bon vocabulaire me fait un peu défaut, je dois le concéder   Aussi, si la masselote est bien cette petite boule située sous la cheminée, alors non, pas de masselote.



Par ailleurs, je confirme bien ce que dit Fabian23, l'arme est rayée, 4 rayures.

La masselote est simplement la pièce ou partie du canon dans laquelle la cheminée se vis   La forme dépend du modèle de l'arme.

Je suis aussi pour un nettoyage, mais sans le retourner au 100% poli-blanc.

En voyant ces armes adoptées par la Suisse aux XVIII° et XIX°, il s'avérerait qu' il y a eu un sacré trafic de vente de piéces de surplus 

françaises vendues à des armuriers belges et assemblées pour créer un modèle suisse.

Ces deux hausses ne me surprennent pas outre mesure, l'une fixe est destinée au tir de combat à courte distance, l'autre réglable destinée

 au tir dit de "barrage" (feu de mousqueterie) aux distances extrème de l'arme.Très en vogue au XIX°, ces tirs furent remplaçés ensuite par

 l'usage de la mitrailleuse.

Avec toutes les merveilles qu'on voit passer sur ce forum, surtout ces derniers jours, et les commentaires délirants de précision sur la hausse qui-que-dont-quoi ou la petite vis machin, je me dis qu'il y a vraiment des grands malades!

Non, sérieux, c'est un plaisir et un honneur de vous lire!

Amitiés,
A+,
le Jef-mais-là-faut-que-j'aille-boire-quelque-chose.... 

Fabian23 a écrit:La masselote est simplement la pièce ou partie du canon dans laquelle la cheminée se vis   La forme dépend du modèle de l'arme.

Je suis aussi pour un nettoyage, mais sans le retourner au 100% poli-blanc.

Encore appris quelque chose, et loin de tout savoir

Merci Fabien

Bonnet rouge a écrit:En voyant ces armes adoptées par la Suisse aux XVIII° et XIX°, il s'avérerait qu' il y a eu un sacré trafic de vente de piéces de surplus 

françaises vendues à des armuriers belges et assemblées pour créer un modèle suisse.

Ces deux hausses ne me surprennent pas outre mesure, l'une fixe est destinée au tir de combat à courte distance, l'autre réglable destinée

 au tir dit de "barrage" (feu de mousqueterie) aux distances extrème de l'arme.Très en vogue au XIX°, ces tirs furent remplaçés ensuite par

 l'usage de la mitrailleuse.

Merci bonnet rouge

Je constate que la hausse fixe est quasi-inutilisable car elle est masquée par la hausse réglable... d'où mon étonnement 

Ces Prélaz-Burnand étaient encore en service dans certaines troupes lors de la guerre de 1870.  Or, je lis actuellement un bouquin sur l'occupation des frontières par l'armée suisse durant cette période, rien de bien glorieux   Il y est dit qu'au début de la guerre, la munition était si rare que chaque soldat n'avait que 10 cartouches; il est aussi dit que jamais aucun feu de barrage à l'échelon de la compagnie n'avait jamais été exercé . Heureusement que les prussiens l'ignoraient